Mes trois meilleures amies

45 5 1
                                    

« L'amitié est plus immuable que l'amour car elle n'exige rien en retour. Un ami perdu ne peut se remplacer parce qu'il est impossible de se donner totalement deux fois dans sa vie. »

Anne Bernard


Le soleil brillait, un léger vent caressait ma peau. J'étais paisiblement couché dans l'herbe.

« Qu'est-ce que la vie peut être douce parfois, me suis-dit-je à moi-même, je ne connais pas de meilleure sensation.

— Je suis entièrement d'accord avec toi, répondit la blonde, profite de cet instant, tu l'as mérité.

— C'est vrai que tu as fait beaucoup de chemin, ajouta la danseuse, tu peux vraiment être fier de toi.

— Merci beaucoup les filles. C'est en partie grâce à vous. Je n'aurais pas pu le faire sans votre aide.

— Tu es maintenant guéri, dit Eline, tu vas pouvoir profiter de tout ce que tu as toujours rêvé.

— Je ne sais pas pour vous, mais je trouve à nouveau Lucie radieuse. Cela fait très longtemps que je ne l'ai pas entendu rire aussi souvent. Qu'est-ce qu'elle est belle quand elle est comme ça. Cela me rappelle nos débuts.

— Elle aussi a fait du chemin, continua Eline, il y'a eu des épreuves difficiles à surmonter mais je pense que c'est ce qui a rendu votre couple plus fort. Le temps a fait le reste.

— Tu ne nous as jamais raconté votre rencontre ! s'exclama la danseuse.

— Mais vous faites partie de moi, vous devez bien le savoir.

— Oh allez ! Elle a raison, dit la blonde, raconte s'il te plait.

— D'accord si vous insistez. J'aime bien me remémorer ce souvenir de toute façon. Tout a commencé un soir d'été, Sacha avait tenu à ce que je l'accompagne à une soirée organisée par sa petite amie de l'époque. Il avait peur de s'ennuyer au milieu de pleins de gens qu'il ne connaissait pas. J'avais accepté à contre cœur pour lui faire plaisir. C'est comme ça que j'ai fait la connaissance de Lucie, elle semblait aussi perdue que moi au milieu de tous ces étrangers. Je l'ai tout de suite trouvé magnifique et merveilleuse. Nous avions bien accroché. Je me souviens qu'elle riait pratiquement tout le temps, comme maintenant. Nous n'étions ni l'un ni l'autre dans l'ambiance de la fête, c'est pourquoi nous avons décidé de prendre congé assez tôt. Une fois dehors, il y'avait une légère pluie qui faisait remonter l'odeur de l'herbe mouillée. J'ai accompagné Lucie jusqu'à sa voiture. Cette dernière ne voulait pas démarrer. Après une énième tentative, Lucie était résignée mais gardait sa bonne humeur. Le contact était mis et de la musique s'échappait de son autoradio. Elle me prit alors la main et nous avons dansé, sous la pluie, à la lueur d'un lampadaire. Lorsque la musique s'est arrêtée, elle m''a embrassé puis m'a demandé de la ramener chez elle. C'est ce que je fis et c'est cette nuit-là que tout a commencé.

— Oh c'est mignon ! s'exclama la blonde. T'es un vrai romantique en fait, tu nous l'avais caché.

— Et c'est aussi un poète, continua la danseuse, vous avez vu le poème qu'il a écrit ce matin ?

— Ah oui c'est vrai ça. C'est la feuille que t'as dans la main non ? Tu peux nous le relire ? demanda Eline.

— Non les filles pas maintenant. En plus vous étiez là donc vous le connaissez.

— Oui mais ce n'est pas pareil quand tu le lis.

— Non plus tard. J'ai envie de continuer à penser au passé, j'aime bien faire ce genre de bilan.

Mes trois meilleures amiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant