Chapitre 11: Je t'aime et tu me fais souffrir

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Oh non, j'ai peur.

Mon cœur tambourine dans ma cage thoracique. Prise de sueurs froides dans le dos, j'allume en vitesse l'ordinateur posé sur son bureau. Je tape à toute hâte sur le navigateur le nom de la marque et d'une main tremblante, me rend sur le site. Beverly se place derrière moi et dépose une main qui se veut rassurante sur mon épaule.

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Je m'exécute, et visualise avec grande appréhension la nouvelle campagne dont mon homme fait partie. Les photos sont pour la plupart d'entre elles, en noir et blanc. Les mannequins femmes et hommes confondus, sont tous plus beaux les uns que les autres. Digne d'une invitation à les rejoindre, leurs regards sont provocateurs et aguicheurs. Les photos ne sont en effet aucunement vulgaires, mais sensuelles. Et sur certaines, quelques peu érotiques. La lingerie est, je dois le reconnaître, belle est bien mise en avant. Je continue de faire défiler les photos, angoissée à l'idée que bientôt je tomberais sur celles d'Evan. Quand tout à coup, mon cœur se serre.

Il est là, devant moi, sur cet écran, presque nu et seulement vêtu d'un bout de tissu. Sur la première image en noir et blanc, il est positionné de profil contre un mur, les bras redressés à mi-hauteur et ses mains ébouriffent ses cheveux. Son regard dirigé vers l'objectif est sérieux, profond. Ses pectoraux sont puissants et ses abdominaux sont secs et ciselés. Il est sans conteste un vrai appel à la tentation. La photo est magnifique d'un point de vue extérieur, mais moi, en tant que petite-amie, j'ai un douloureux pincement au cœur. Il n'y a que moi qui ai le droit de le voir comme ça... Je pince mes lèvres, regarde un instant le plafond, puis me redirige vers l'écran pour lire dans un encadré :

"Evan MILLER est un athlète au physique parfait. Il représente l'essence de la jeunesse, il est à la fois spontané, passionné, plein de tempérament. J'ai choisi Evan en tant que nouvel ambassadeur des lignes Emporio Armani Underwear et Armani Jeans pour son esprit jeune, intriguant ainsi que pour son attitude sexy", a déclaré le couturier italien.

Donc j'en déduis qu'il a fait sensation à New-York. Son shooting s'est plus que bien déroulé dirait-on... Crispée, je clic pour visualiser la seconde photo, celle-ci également en noir et blanc. Cette fois-ci, il n'est plus seul sur le cliché, mais accompagné d'un mannequin au physique ravageur. Elle ressemble à une déesse tellement son corps est parfait. Evan est nonchalamment assis sur un fauteuil, pieds et torse nus, vêtu d'un jean qui lui sied à la perfection. Jambes écartées, ses bras sont posés sur chacun des deux accoudoirs. L'un, longe de tout son long le tissu, et l'autre, accoudé, vient toucher de ses doigts sa joue. Il a un regard espiègle, joueur et sa plastique est bien évidemment superbe. Vient maintenant l'analyse de l'autre... Chaussée sur des talons hauts, elle porte un soutien-gorge push-up et un slip brésilien en dentelle fleurie. Elle joue avec ses cheveux, le sourire en coin et fixe le sol, comme intimidée. Je fronce des sourcils et commence à remuer une de mes jambes frénétiquement. Je sens dangereusement le stress monter et essaye de le gérer du mieux que je peux. Ma main posée sur la souris commence à devenir moite. On dirait qu'ils se cherchent, se draguent, se taquinent. L'effet voulu est réussi car je boue intérieurement. La jalousie prend possession de mon corps et cela commence à sérieusement m'agacer. Un tourbillon de pensées afflue dans ma tête :

Il fait son job, ce n'est pas la réalité.

Mais où est le rapport avec son sport bon sang ?!?

Il n'oserait pas me tromper... Si ?

Je respire un grand coup, et clic encore. Et cette fois-ci j'en tombe des nues. Il vient de m'achever... La photo est en couleur et des plus explicite. Evan est allongé sur un lit dont les draps sont défaits, et une belle femme, capturée en plein mouvement, bascule sur lui. Tous deux en sous-vêtements, ses mains sont posées contre ses hanches et les siennes prennent son visage en coupe. J'ai un haut le cœur quand je le détaille mordiller les lèvres du mannequin. Le cliché est provocateur. Le résultat voulu était de montrer clairement qu'un acte charnel était sur le point de se produire.

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