Quand j'ouvre les yeux j'ai l'impression d'avoir un chantier de démolition dans le crane. Il me faut un long moment pour émerger.
Ou suis-je ? C'est quoi ce tee shirt ? JE SUIS OU ! Je m'assoie en catastrophe mais la migraine me calme direct.
Ok Max réfléchie ! Hier après le boulot, tu es sortie avec Romain, Thomas et d'autres mecs, tu as bu, beaucoup trop bu de spritz, beaucoup trop fumé aussi me dis-je en reniflant mes cheveux écœurée. Bon et , oh non, j'ai vomi ? Devant le bar, et après !
Je me lève doucement, la chambre est sobre et vide, je suis seule, le lit n'a pas l'air plus défait que ça et j'ai encore une culotte. Je suis en culotte et tee-shirt d'homme bordel, heureusement je suis une fan de culotte, et celle là, je l'adore, noire, transparente simplement rehaussée de pois argentés, ouf. Mais qui m'a mise en culotte ?
Je regarde toute la chambre, visiblement c'est plutôt un bureau, une télé, un ordi, un banc de muscu (ça sent l'appartement de mec), mon lit semble plutôt être un clic clac. Je décide de m'aventurer doucement vers la porte. Par entrebâillement j'aperçois le salon, canapé noir avec un plaid gris et un coussin en vrac dessus quelqu'un a du dormir là cette nuit. Tous les meubles sont noirs, seul les rideaux sont moucheté de gris (super on dirait ma culotte !), je sors prudemment de la chambre. Le salon donne sur une cuisine entièrement noire elle aussi. Aucune photos ne traîne, juste des poster industriels, des plans sont épinglés aux murs en guise de décoration. Pas très chaleureux mais sobrement classe. Sur la table je vois une feuille et un stylo, surement un mot, je m'approche à pas de louve. Je tends le bras pour prendre la feuille et instinctivement je redescends le tee shirt sous mes fesses !Max,
T'affole pas, personne ne t'a violé, tu étais a moitié morte hier soir, tu nous a vomi dessus et sur toi aussi, nos fringues sont dans la machine.
Les WC sont à gauche de l'entrée, sers toi dans la cuisine, fais comme chez toi, mais fais doucement, Romain est dans sa chambre (porte de droite) il est toujours de mauvais poil les lendemains de cuites.
J'ai du partir bosser tôt ce matin, je vous rejoins plus tard.
On avait pas ton adresse alors on t'a ramené ici, j'espère que ça va.
Thomas.
PS : sympa la culotte ...
PS2 : ROMAIN sois gentil !Ok, je suis donc chez Romain, seule avec lui, bordel. En même temps, c'est de sa faute aussi, du spritz, je le sais que le spritz ça allume. Il me faut un café !
Je me mets à fouiller désespérément la cuisine à la recherche de ce précieux jus ébène, bingo.
- Tasses, tasses, tasses, où range tu les tasses Romain, putain ces placards sont rangés au millimètre ! Ah te voilà coquine.
Je lance la machine, et je regarde le café couler sur le fond sonore agressif et typique de cette marque de cafetière. Wath else !
Une fois terminé, je prends ma tasse et me retourne pour regagner le lit après tout je ne bosse pas aujourd'hui, mes fringues tournent encore. Je me glisse sous la couette et attrape mon portable sur la table de nuit.
Max : 11h48
Mon dieu il est si tard ? Je me lève juste, nuit irréelle, je suis allée au bar avec des presque inconnus et j'ai dormi chez l'un d'entre eux, j'y suis encore. Mes fringues sont dans sa machine à laver. Bref débrief impératif. xoxo
Mong : 11h49
Tu te fous de ma gueule ? J'ai due partir en urgence chez maman, rien de grave, te raconterai aussi, je suis en route pour Marseille, débrief sushi à mon retour. xoxo
Merde, je suis seule tout le weekend, j'avale mon café, il me redonne la nausée, je vais me reposer le temps que la machine sois finie
- Tu te fous de moi, elle dors encore ?
La voix d'homme me réveille, j'attrape mon téléphone : 14h36. Je me suis bien reposée là !
- J'ai pas voulu la réveiller, tu la vus dormir mec ? C'est une poupée quand elle dort ! Je te jure.
- Non je ne suis pas allé la voir dormir, t'es vraiment chelou ! Tu ne l'as pas touché au moins !
- Bien-sur que non, je ne suis pas fan de nécrologie non plus ça va ! Puis c'est toi qui l'a foutu à poil je te signale, pervers !
Je les entends rire. Donc Thomas m'a déshabillé et Romain m'a maté avec la bave au menton ! Super, bien joué Max, top glamour ! Je décide de me lever.
Je sors timidement la tête.
- Bonjour, quelqu'un pourrait me prêter un short ?
Ils se retournent en même temps. Ils sont complètement différents tout les deux.
Romain est brun, les cheveux déjà plein de gel, les yeux noisettes, le teint mat alors que Thomas est blond, rasé court, les yeux bleus clairs et le teint pale. Thomas est bien plus grand que Romain qui n'est déjà pas petit ! Ils me regardent tout les deux, le sourire aux lèvres.
- Tient, vomito est levé ! Ça va mieux ? Me dit Romain en partant vers sa chambre.
Je sens que je rougie, Romain a donc aussi le mot acerbe en dehors de l'agence, je prends note.
Il me tend le short rejoins Thomas. J'enfile en vitesse le précieux vêtement et j'avance vers eux timidement.
- Je suis tellement désolée, c'est pas mon genre de sortir avec des inconnus, de boire autant et de finir dans cet état.
- Ouais c'est ce qu'on dit tous, viens manger un bout.
Je m'assoie en bout de table, et je les regarde organiser un picnic avec les restes des placards. Ils n'ont pas besoin de se parler pour se comprendre, ils sont complices, vraiment, presque un couple.
- Est ce que vous êtes gay ?
- Ça te plairait hein ? De te dire que nous n'étions pas du tout intéressé hier, quand on t'a enlevé tes vêtements plein de vomi, mais non, nous ne sommes pas gay, et Thomas a raison, sympa la culotte !
Sur ce, ils se tapent dans la main en explosant de rire. Je pense qu'en temps normal j'aurais été terrifiée par la situation mais ces deux gars m'inspirent confiance, je ne comprends pas, mais c'est agréable. Ce qui m'inquiète d'avantage c'est ce sentiment de puissance qui m'envahis en comprenant qu'ils m'ont tout les deux vus en sous vêtements et que ça ne leurs a pas déplu c'est tellement excitant. Je touche du doigt mon objectif de me rassurer sur ma capacité à plaire, et d'un coup je suis assaillie d'images obscènes où des corps et des langues se mélangent ! Pitié.
- Tu rougis encore Max. Me dit Thomas. C'est quoi qui te chagrine ? Tu viens de comprendre qu'on a mater ton magnifique pétard ou tu viens de te rappeler que tu ne portais rien sous ton chemisier ?
Ils explosent une nouvelle fois de rire en me regardant droit dans les yeux.
Oh misère, je suis foutue !
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journal d'une ado de 30 ans
Short StoryLa crise de la trentaine ! Personne en parle et pourtant ! Elle est là ! Dans nos petites vies provenciales à 30 ans on a fait tout ce que la société attendait de nous. Et si pour une fois on envoyait tout balader ?