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Chapitre 12: Je ne suis pas un ange

Il est vingt-deux heures quand les garçons arrivent. Personne n'avait envie de conduire ce soir, donc nous nous sommes tous cotisés pour faire appel à un taxi. Je saisie le bras de Beverly pour descendre les marches avec elle, et nous nous dirigeons vers le minibus. Pétillante comme à son habitude, elle me demande avec douceur :

- Tu es sûre que ça va aller ?

- Oh que oui. Ne t'en fais pas pour moi.

- D'accord... Tu sais, je te trouve très courageuse.

- Oui, il le faut. Je réglerai mes comptes avec lui plus tard de toute façon. Là ce soir, il faut que je me débride.

- C'est clair... Puis ne t'en fais pas, même si je ne le vous souhaite pas, un de perdu, dix de retrouvé.

- On verra bien Beverly. Je préfère ne pas y penser pour l'instant. Et s'il te plaît, n'en parle pas aux garçons. Je ne veux pas subir d'interrogatoire.

- Bien sûr, ne t'en fais pas. Motus et bouche cousue.

Je souffle un coup et me reprend, car dès que je pense à lui, un flot d'émotions traverse tout mon être, et je ne tiens absolument pas à pleurer ce soir. C'est hors de question ! Je m'efforce de prendre une attitude des plus joyeuse et festive, et c'est tous sourires que nous prenons place dans le véhicule. Les garçons nous accueillent euphoriques, une bouteille de champagne à la main.

Bruce : Hey ! Comment allez-vous les filles ? Prêtes à faire la fête ?

Beverly : Et comment ! Teddy, s'il te plaît, fais tourner la bouteille.

Teddy : Mais avec plaisir. Angèle, tu en voudras aussi ?

Moi : il y a plutôt intérêt !

Sam : Bon eh bien ça y est, nous sommes au complet. Je sens que cette soirée va être du feu de dieu ! Chauffeur ? Merci de nous emmener à la boîte de nuit s'il vous plait.

***

Le Pryzm, la discothèque la plus grande de la région. Quand les amis disaient que c'était quelque chose à voir et à faire, ils avaient raison. Le club réparti sur plusieurs étages, dispose de son propre restaurant, d'un bar et de 5 salles thématisées (reggae, dance, electro, rock et pop). Il y a énormément de monde qui attendent devant l'entrée et des dizaines de néons éclairent les environs. On va attendre des heures avant de réussir à y entrer. Perplexe, je me retourne vers mes amis :

- Les gars, ce n'est pas possible, vous avez vu la foule ? Nous serons encore dehors après minuit. Regardez la queue, elle fait sans mentir cent mètres ? La soirée est fichue.

C'est alors que Teddy se tourne face à moi. Fier, il se rapproche, et me taquine en brandissant sous mon nez cinq tickets.

- Ne me remerciez-pas surtout.

- Qu'est-ce-que c'est ?

- Ce sont les entrées... Avec ces précieux sésames, nous n'aurons pas besoin d'attendre dehors. On passera directement par la case vestiaire.

- Punaise, tu es trop fort Teddy ! Comment as-tu fait pour les avoir?

- Très simple, j'ai un pote qui travaille dans la discothèque, il est serveur dans une des salles. Du coup, je lui ai demandé de me filer cinq entrées pour éviter l'attente.

Sam vient lui faire une accolade et un frappé de main.

- Tu t'es gavé mon pote.

- Je sais, je sais.

Je me rapproche de Teddy et en guise de remerciement, lui fais un petit bisou sur la joue. Il papillonne des yeux surpris. Il me rend un sourire gêné, mais ne commente pas. Taquine, je lui tape l'épaule: