Chapitre 14 : De l'autre côté, c'est aussi la guerre

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Elle se penche vers moi en continuant de me fixer de son seul œil, pendant que je tombe par terre, et la dernière chose que je perçois sont ses mains crochues tendues vers moi, son corps brisé et difforme penché sur le mien, et ce liquide noir compacte qui coule de sa bouche et me tombe dessus. 

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PDV Externe : 

Base du W.C.K.D, quelque part dans l'ancienne Californie. 

"- Je croyais que les choses étaient sous votre contrôle, Janson, dit-elle de sa voix froide. 

- Elles le sont madame, répondit l'homme au costume gris. Tout se déroule comme prévu. Vous aviez vu juste sur toute la ligne concernant ce groupe de jeunes immunisés madame...

- N'essayez pas de m'amadouer avec vos flatteries Janson, interrompit-elle l'homme. Cela a déjà plus de deux mois de retard ! La phase deux aurait dû commencer plus tôt ! Ne savez-vous pas ce que je subis de la part de ces sponsors ? Ils veulent des résultats, pas des excuses, minables qui plus est. 

- Je comprend votre inquiétude madame, repris Janson d'une voix mielleuse quand il fut autorisé à parler, mais vraiment, vous n'avez aucune crainte à avoir. Malgré le retard, je suis sûr que nos collaborateurs seront plus que satisfaits lorsqu'ils sauront que nous avons trouver le refuge du bras droit, et que nous avons capturer tous les enfants. 

Un silence s'installa pendant quelques instants, seulement rompu par la respiration hachée de l'homme qui devait absolument réussir sa mission. A travers la communication en visio, l'homme au gilet gris pu voir sa patronne s'affaisser dans son fauteuil et se frotter le menton d'un air pensif, sans dire un mot. Janson dégluti. Il était vraiment pathétique en fait, cet homme qui faisait tout pour plaire à une psychopathe en tenue de médecin, tout cela pour rester en vie. Quel lâche il faisait. Il le savait bien lui-même. Mais l'instinct de survie est plus prononcé chez certains hommes, de toute évidence. 

- Je ne veux pas d'excuses la prochaine fois que nous nous contacterons, finit par dire la femme aux cheveux blonds. La prochaine fois, je veux des nouvelles, des bonnes nouvelles, Janson. Trouvez-moi ce bras droit et ramenez tous ces jeunes à la base, c'est impératif. Ils sont la clé, la clé absolue ! 

Sa voix était montée dans les aiguës. Oui, il fallait que Janson réussisse, c'était le seul moyen pour que l'humanité survive. La femme au visage fermé était en fait très anxieuse, et très en colère. Elle avait peur aussi, peur de ne pas être en capacité de tenir son pari de sauver les hommes du fléau que représentait la braise. Cet incompétent devait absolument faire ses preuves s'il ne voulait pas lui aussi se retrouver sous un bistouri. Elle pensa avec amusement que, si cela venait à arriver, elle ne serait pas si neutre que cela. Si Janson venait à échouer dans la mission qu'elle lui avait confier, la doctoresse pensa qu'elle en tirerait au moins la satisfaction de s'être enfin débarrasser de lui. 

Reprenant son sérieux, elle s'adressa à lui une dernière fois, avec un ton plein de menaces sous-jacentes : 

- Réussissez Janson, c'est un ordre. "

La communication prit fin sur ces dernières paroles, et l'image de la femme médecin disparut. L'homme souffla. Son cœur bondissait dans sa poitrine, bondissait de peur. Lâche, pensa-t-il en réajustant sa veste sombre. 

En prenant soin de ne rien laisser paraître sur son visage, Janson se rendit dans l'aile du bâtiment qui habitait la partie médicale. Il déverrouilla une porte blanche immaculée, et enfila une blouse, comme le voulait le protocole d'hygiène. Puis il poussa une seconde porte et se trouva dans la pièce qu'il cherchait. A sa droite, des vitres épaisses le protégeait de fondus qui lui aurait fait la peau avec grand plaisir, mais il ne prêta aucunement attention à leurs cris inhumains. Il se tourna vers la gauche, où se trouvaient les paillasses de ces fichus scientifiques avec qui il était coincé. Il s'approcha d'eux, les mains croisées dans le dos, un rictus mauvais au visage. 

La terre brûlée : des choix pour survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant