6 | Retour à la réalité

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Betty en média

Lorsque j'ouvre les yeux le lendemain matin, je ne sais même plus où je suis ni ce que je suis censée faire

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Lorsque j'ouvre les yeux le lendemain matin, je ne sais même plus où je suis ni ce que je suis censée faire. Après une trentaine de secondes à cligner des yeux comme une imbécile, les événements de la veille me reviennent à une vitesse fulgurante. 

— Oh putain, non, marmonné-je en enfonçant ma joue dans l'oreiller. 

Le Temptation's Game. Tu parles d'un nom pourri

J'ai vraiment la flemme de me lever. Et c'est à peine le second jour de cours...

Dix minutes plus tard, je parviens enfin à m'extirper de mon lit. Le sommeil est vraiment un cercle vicieux et si tu ne fais pas d'effort surhumain pour te lever, il t'engloutit quatre heures de plus. Après une douche rapide pour me remettre les idées en place, je me sens enfin réveillée. 

— Qu'est ce que tu fais encore ici ? interrogé-je ma mère lorsque je la croise assise sur un tabouret, son ordinateur portable posé devant elle. 

— Bonjour, je vais bien et toi ? rétorque-t-elle en levant ses yeux bruns dans ma direction. Je commence le boulot plus tard aujourd'hui. Je ne savais pas que tu commençais à dix heures.

— Comment ça, à dix heures ?

— Il est huit heures et quart, précise maman. Tu ne commences pas à dix heures ?

Mon verre s'abat sur le marbre de l'îlot central et mes yeux s'agrandissent. 

— Oh putain, je commence à neuf heures, maman !

Tandis que je me lamente, elle se contente de froncer les sourcils. 

— Surveille ton langage, Kendall. Je ne veux pas de grossièretés ici. À quelle heure as-tu mis ton réveil ?

— Sept heures et demi...

Tout en disant cela, je me rends compte que ce n'est pas dix minutes de plus que j'ai glandé dans mon lit mais presque une heure. Mon Dieu, je suis ne suis vraiment qu'une abrutie.

— Ne panique pas, je vais t'emmener en voiture au lycée. File.

J'avale mon jus d'orange d'une traite et remonte les escaliers à toutes vitesse. Après un rapide brossage de dents, j'ouvre mon dressing et attrape les premières choses qui me tombent sous la main. Un jean, un t-shirt. Puis je me rends compte que ce n'est pas du tout en raccord avec le temps : il fait extrêmement chaud. Je troque le jean pour un short de la même matière. Lorsque je l'enfile, je remarque la taille courte de ce short. 

Et je repense à Noah, James et Carter. Alors je change aussitôt de short et en mets à qui a une taille raisonnable. Car m'habiller ainsi n'est peut-être pas la meilleure des idées quand tu as trois jeunes hommes assoiffés de sexe à tes trousses.

C'est quand même ouf que je doive changer de vêtements à cause d'eux. Ça me dégoûte

Un quart d'heure plus tard, je ne suis que très légèrement maquillée et coiffée. 

— C'est bon, tu es prête ? demande maman lorsque je fais irruption dans le salon. Alors on y va. 

Nous sortons de l'appartement et grimpons dans la voiture de ma mère garée non loin. 

Mes yeux se posent sur le tableau de bord. Il est huit heures quarante cinq. Ouf. Arriver en retard me gênerait énormément car je ne connais absolument personne et j'aurais sans doute du mal à trouver ma salle toute seule.

— Second jour de cours... tu as hâte ? 

— Grave ! m'exclamé-je d'une voix un peu trop enjouée. 

Hermione Must est bien des choses mais certainement pas une idiote. C'est pourquoi elle oriente sa tête dans ma direction, l'air intrigué.

— Tu es sûre que ça va, ma chérie ? Tu t'y plais vraiment au moins dans ce lycée ?

Dans le fond, même si il y a 80% de points négatifs, il reste quand même 20% de positif, non ? Alors ce ne serait pas vraiment un mensonge si je prétendais que si ?

— Oui, maman, je m'y plais ! soupiré-je en roulant des yeux. Regarde la route, s'il te plaît.

— Ton grand-père m'a appelé. Il se fait énormément de souci, rit-elle doucement. Il veut que tu l'appelles. 

— Je l'appellerai ce soir. 

L'évocation de ma famille me serre la gorge. Si seulement j'étais avec eux, à New York... Los Angeles est certes une ville magnifique par bien des égards mais jamais ça ne sera New York. Et ça me fout le cafard. 

— Et voilà, dit-elle tout en s'arrêtant non loin du parking du lycée. À tout à l'heure, chérie.

Je la salue et claque la portière tandis que sa voiture s'éloigne. Il est actuellement huit heures cinquante cinq, j'entends la sonnerie qui ne m'est pas encore familière retentir alors je presse le pas. Les grilles sont encore ouvertes.

Je reconnais une fille de ma classe qui entre dans un des bâtiments. Je la suis discrètement jusqu'à notre salle et découvre une blonde que je connais bien adossée contre la porte. 

— Betty !

— Salut, Kendall !

Ses yeux émeraude pétillent d'enthousiasme. À côté d'elle se tient une fille grande à la chevelure flamboyante. 

— Je te présente Chloe. Chloe, voici Kendall.

La dénommée Chloe me scrute avec une intensité déconcertante. 

— Ravie de faire ta connaissance, Kendall, fredonne-t-elle en appuyant sur les syllabes de mon prénom. 

— Chloe était entrain de dire qu'elle organisait une soirée, glisse Betty.

— Et tu es invitée, Kendall, bien sûr. C'est super important d'intégrer les nouveaux au lycée, ajoute la rousse en gardant les yeux ostensiblement fixés sur ma personne. 

Elle est super bizarre, cette fille

— Euh... ouais. Je viendrai. 

— Cool, alors ! se réjouit-elle. Le dress code, c'est colorful : interdiction de porter du noir ! À demain soir, les filles !

Elle nous offre un sourire ravageur avant de s'enfoncer dans le couloir. 

— Ta première teuf à Turnwood, sourit Betty. 

— Tu parles d'un honneu...

— Hey ! s'exclame alors une voix claire et distincte. 

James. Escorté par Noah et Carter.

C'est reparti pour un tour...

— Au revoir, dis-je tout en m'éloignant d'eux. 

Pourquoi le prof de mathématiques n'est toujours pas là, hein ?

— Pourquoi fuir ? s'exaspère Noah en roulant des yeux. 

Donc, pour lui, c'est tout à fait anormal que nous nous enfuyons à son approche ? Il vit sur une autre planète ou quoi ? Il devrait être habitude à voir des dizaines de filles déguerpir à son approche. 

Soudain, je me rends compte que je suis ridicule : évidemment que non, aucune fille ne fuit quand il est là. Noah est une sorte de version de Léonardo DiCaprio plus, mais en mille fois plus sexy, et en brun. 

— Je crois qu'elles ont peur, se moque Carter en passant des doigts dans sa luxuriante chevelure blonde. 

— C'est bon, Carter. Tu t'enfonces, là. 

L'intervention de Betty semble l'amuser. Il la dévisage comme si c'était une glace particulièrement succulente un jour de canicule. 

Enfoncer, susurre alors le Tentateur. Il y a autre chose que j'aimerais t'enfoncer... 

A DANGEROUS GAMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant