Chapitre 21 : Un nouvel espoir

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La Ruche (Désert du Sahara) : Zone chaude d'Afrique

18 décembre 2121

00h12

Cole Jeydricks

Je suis sortie de mon sommeil par mes sens qui me préviennent que quelqu'un est derrière la porte de ma chambre. Je me concentre sur mon ouïe pour essayer d'entendre quelque chose, mais à part le bruit d'une respiration irrégulière et saccadée, rien. Je passe à mon odorat et je remarque une forte odeur semblable à celle du sang, mais en plus forte et plus désagréable. Je sors de mon lit, prêt à toutes éventualités et ouvre subitement la porte à mon invité surprise. Je découvre Morgane, terrorisée, le visage plein de larmes et de sang... Merde ! Qu'est-ce qu'il se passe ?! Je la fais entrer dans ma chambre, ferme la porte et l'assoit sur mon lit. Sa blouse est recouverte de taches rouges et noires, son regard est à la fois rempli de peur et de démence, elle a du mal à respirer et tout son corps tremble.

- Morgane, qu'est ce qui se passe ? je lui demande en redoutant la réponse.

- Tout aurait dû fonctionner normalement. Je... j'avais tout vérifié, Fox m'avait confirmé que le virus était opérationnel mais... C'était un bain de sang, m'explique-t-elle la gorge nouée.

- Ils sont morts ?

Elle ne me répond pas, comme si elle ne m'avait pas entendue. Elle semble perdue, paniquée. Elle n'a pas les idées claires et je vois qu'elle essaie de rassembler les pièces du puzzle mais elle ne semble pas tout comprendre.

- Les soldats à qui vous avez injecté le virus sont mort Morgane ? je répète en la saisissant par les épaules pour la ramener à la réalité.

- Je les ai tués, me répond-t-elle les joues trempées de larmes. Ils sont devenus fous. Certains d'entre eux nous ont attaqués. Ils les ont mordus, dévoré comme des animaux ! Il y avait du sang partout. On a dû les éliminer. On les a abattus comme de chiens Cole !

- Ils sont tous morts ? je lui demande choqué mais aussi calme que possible pour ne pas l'affoler davantage.

- Je crois pas, je sais plus... je suis partie dès que ça s'est terminé.

Elle me regarde à travers ses larmes comme si elle me suppliait de la pardonner. Ça me brise le coeur de la voir comme ça, en détresse et totalement démunie face à la situation.

- J'ai dû en abattre un, Cole. Ils voulaient nous aider à combattre le gouvernement et ont les à tuer de la pire manière possible. Je... J'en peu plus. J'en ai marre de tuer, j'abandonne. J'ai pris tellement de vies Cole !

Elle s'effondre en larme dans mes bras, je la serre contre moi et elle s'accroche à mes épaules comme si elle avait peur que je la rejette.

- Morgane... moi tu m'as sauvé.

Mes dernières paroles semble quelque peu l'apaiser. Nous restons à observer le silence une minute ou deux le temps qu'elle s'arrête de pleurer et retrouve une respiration régulière, puis je l'emmène dans la salle de bain.

Elle paraît totalement épuisée, son regard et vide et son visage dénué d'expression. Je la pose sur le carrelage froid et l'adosse au mur. Je prends un gant de toilette que j'humidifie et je lave les traces de sang qu'elle a au visage. Ses yeux sont d'un marron tellement clair que je me perds dedans quelques secondes. J'ai envie de l'embrasser, encore, mais je résiste. C'est pas une bonne idée... Je ne peux pas prendre le risque de trop me rapprocher d'elle puis vu son état, je ne suis pas sûr que ça soit bien raisonnable. Elle pourrait mal le prendre. Et en même temps pourquoi est-elle venue me voir moi si elle ne m'apprécie pas plus que ça ? Non cette réflexion est idiote. Je suis la seule personne qu'elle connaît ici, à part moi vers qui aurait-elle pu trouver du soutien ? J'essaie d'arrêter de réfléchir et je termine de nettoyer son visage. Elle a le teint plus pâle que d'habitude. Son nez est plutôt petit et fin, sa peau douce, ses lèvres charnues et ses dents d'un blanc éclatant... Je n'avais jamais fait attention à quel point elle était belle. Je lave ensuite ses mains puis ses avant-bras et je remarque les cicatrices qu'elle a sur les veines. Je ne dis rien, Morgane n'a vraiment pas eu une vie facile et elle n'a sans doute pas envie d'y repenser, surtout pas maintenant. Je retire le sang qu'elle a dans ses cheveux roux foncés, lui enlève ses bottes et sa blouse puis la conduit jusqu'à mon lit. Elle s'accroche à mon bras comme si le fait de ne pas être collé à moi allait la tuer. Je l'allonge sous les draps. Je m'assois à côté d'elle, la borde, lui caresse la joue et je me perds à nouveau dans son regard livide. J'aimerai pouvoir l'aider plus, la voir dans cet état me rend malade, comme si on me rongeait les trips de l'intérieur. Je me lève mais elle me retient. Elle sert mon poignet de toutes ses forces.

NÉMÉSIS : 2121 RÉSISTANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant