Déracinée de sa famille, ballotée de foyer en foyer, Sakina est une adolescence qui se dit orpheline, aux mauvaises fréquentations et au quotidien anarchique.
Tout alla encore plus mal le jour où elle appris l'énième trahison de cet homme. Rien ni...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
J'étais sur ce bateau, enroulée dans cette couverture de survie qui ressemblait juste à une nappe en aluminium. J'avais le mal de mer après toutes ces heures dans cette barque. Sans parler de mes acouphènes déclenchés par les deux hommes qui parlaient arabe autour de moi.
Et lui qui m'avait à peine adressé la parole pendant le voyage.
Moi, il m'avait interdit de parler, je devais me faire passer pour un garçon. Avec mon physique comparable à celui d'un mutilé de guerre, et les vêtements qu'on m'avait refilé c'était facile. Mais ma voix me trahirait. Alors j'étais muette, ou muet selon eux.
Soudain les deux hommes qui menaient la barque se sont agités. Ils se sont levés et on crié en faisant des signes vers le rivage.
-*sourire* On est arrivé Saki.
Apeurée je regardais ces deux hommes ; ils se sont tournés vers nous, toujours en parlant arabe, en nous lançant deux pagaies.
-Pagaie Sakina.
-Je suis fati..
-Je sais, mais c'est presque fini, wAllah.
Rassurée par son petit accent, je me suis résignée, et j'ai pagayé. Les deux hommes s'y sont mis et en quelques minutes nous voilà sur le sable fin d'un pays lointain, que je ne connaissais pas, pourtant si près du mien.
-Viens, y a quelqu'un qui veut te parler.
J'ai froncé les sourcils.
J'ai retiré ma capuche en marchant dans le sable chaud. Essoufflée j'ai aperçu une femme voilée marcher vers nous. Plus elle s'approchait, plus je voyais un sourire se dessiner sur son visage. Jusqu'à ce qu'elle se mette à courir vers moi.
Et c'est seulement lorsqu'elle a sauté dans mes bras que je l'ai reconnu.
-Tu m'as tellement manqué Sakina...
Sous le choc, je n'arrivais pas à resserrer son étreinte.
