𝚃𝚑𝚎 𝚂𝚑𝚊𝚝𝚝𝚎𝚛𝚎𝚍 𝙳𝚎𝚖𝚘𝚗

𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟻𝟷

Et si je disais que sa main sur ma cuisse ça ne m'aidait pas à contenir mes pulsions envers elle ? Bordel...

- Tu veux aller où ? lui demande-je en essayant de paraître bien.

- Comme tu veux, Kaycee est chez toi ? m'interroge-t-elle.

- Ouais pourquoi ?

Gretchen sourit puis se tourne vers moi, je lui lance un regard bref en me faisant violence pour toujours regarder ses yeux.

- Et si on allait chercher June chez Cole et on allait chez toi ? me propose-t-elle.

- Bonne idée, par contre, est-ce que je peux assassiner ta soeur et la mienne si elles continuent de dire que nous sommes amoureux ou pire ?

- Tu t'occupes de la tienne et moi de la mienne ? propose Gretchen d'un commun accord.

- Parfait, note-je.

C'est plutôt étrange cette situation ; Gretchen et moi nous embrassons, je viens la récupérer à son école de danse mais pourtant, elle comme moi, nous persistons à dire qu'aucun sentiment n'est entre nous.

Seul problème, est-ce qu'on en est vraiment sûrs ? Personnellement, je ne le suis pas. Ces derniers temps, j'ai fait tout ce que je déteste faire pour une fille, venir la chercher, l'embrasser pour de vrais et pas comme un prédateur sexuel, rire franchement, la présenter à Kaycee - qui au passage n'est pas une honte.

Habituellement, j'l'aurai sauté puis j'en aurai trouvé une autre parce que j'l'aurai trouvé médiocre sauf qu'avec Gretchen, je n'ai pas pensé ça du tout. Du haut de ses 19 ans Gretchen a su me faire apprécier notre nuit et la désirer dès lors où elle pose un simple regard sur moi - je sais c'est bateau.

Gretchen a cette chose que les gens décrivent en général, elle me fait ressentir cette chose que jamais je n'ai continue pour personne. Malgré que j'ai été un vrai connard avec elle, Gretchen est toujours là. Certes elle se méfie de moi mais depuis que nous avons pris nos distances puis que nous avons réessayé, elle a de moins en moins peur sinon elle n'aurait jamais osé poser sa main sur moi ou même m'embrasser comme elle l'a si bien fait.

Une fois devant chez Cole, Gretchen sort en trombe de ma voiture en m'indiquant de l'attendre. Elle croit vraiment que j'vais me casser ? Sûrement pas.

Quelques minutes plus tard, elle revient avec la petite June qui me fait un signe de main tout en étant mignonne. Comme habituellement, Gretchen fait monté sa soeur à l'arrière puis l'attache et revient à l'avant en s'attachant elle-même mais lorsqu'elle me sourit et que j'ose regarder ses lèvres, je remarque une coupure sur la lèvre inférieure que je n'avais pas senti en l'embrassant.

Est-ce que c'est Cole qui lui a fait ça ? Je crois que je vais péter un câble mais je ne peux pas. June est dans la voiture, je connais Gretchen et je sais qu'elle ne veut pas que sa petite soeur assiste à une de nos disputes, tout comme je ne le voudrais pas avec Kaycee.

Je roule avec les mains crispées sur le volant jusqu'à chez moi dans un silence pesant qui augmente ma tension et surtout mon énervement. Qui a osé lever la main sur elle ?! Je sais que je suis loin d'être en bonne posture pour être aussi énervé mais je culpabilise pour ce que j'ai fait et j'le paye puisque Gretchen a peur de moi.

Nous arrivons rapidement chez moi, Gretchen s'occupe de sa soeur tandis que je m'avance vers l'entrée où je retrouve Mattia.

Mes deux accompagnantes s'avancent main dans la main. June saute dans les bras de Mattia et Gretchen le salue en embrassant sa joue. C'est un peu contradictoire cette scène si on la compare aux vacances de Noël ; Gretchen avait peur de laisser June avec Mattia maintenant ils s'enlacent.

- Elle est où Kaycee ? demande June à Gretchen qui relève ses yeux marrons vers moi.

Je m'abaisse vers la petite June avec un léger sourire puis m'approche de son oreille.

- Coure jusqu'à dans ton ancienne chambre, elle aura une bonne surprise, lui murmure-je.

Sans plus attendre, la petite coure comme je lui ai indiqué, nous faisant sourire devant tant d'innocence.

- Il faut qu'on parle, déclare-je à Gretchen en prenant doucement sa main pour l'attirer dans la cuisine.

Sans se faire prier, elle me suit et s'appuie contre l'îlot central. Devant mon air énervé sûrement, je vois qu'elle commence à avoir peur. Ses doigts se serrent sur ses bras qui sont croisés sur sa poitrine, sa mâchoire se serre et elle regarde partout sauf mes yeux.

Ne pouvant pas supporter de la voir ainsi, je m'approche d'elle et d'un geste lent pour lui prouver que je n'ai aucune mauvaise intention, je prends son visage en coupe.

- Arrête d'avoir peur, lui chuchote-je en souriant pour la rassurer.

Gretchen souffle son angoisse puis décroise ses bras en commençant à fixer mes yeux. Faut vraiment qu'elle arrête de faire ça même si c'est accidentel parce que son petit regard innocent va me rendre dingue.

- Qui t'as fais ça ? lui demande-je en baissant les yeux vers ses lèvres mais pour lui indiquer sa blessure.

- Personne, ment-elle.

- C'est Cole ? propose-je agacé.

- Non, répond-t-elle.

- Payton ?

- Non.

- J'ai pas envie de jouer aux devinettes Gretchen, dis-le moi, m'agace-je.

- Emilia, lâche-t-elle en détournant son regard du mien.

- Mais pourquoi ? m'étonne-je.

- Parce qu'elle m'a giflé et on s'est battue mais c'était pathétique, et j'le sais, m'explique-t-elle brièvement.

- Que-Quoi ? Pourquoi ?

- Ça a commencé parce qu'elle m'a vue t'embrasser hier soir. Cole était déjà pas bien mais là, il a eu des envies de meurtre et... et on s'est disputés...

Je me perds dans ses yeux alors qu'elle commence à parler plus rapidement signe qu'elle n'est pas bien.

- J'ai dit qu'on n'était pas ensemble et elle m'a balancé que donc si elle couchait encore une fois avec toi c'était rien...

Si elle continue de parler en s'agitant comme ça, en regardant à droite à gauche, je crois que j'vais vraiment pas pouvoir résister à mes putains de pulsions envers elle.

- Et ça m'a énervé alors que je ressens rien...

Elle aurait pas dû continuer.

J'attrape son visage puis l'embrasse subitement. Alors que je m'attendais clairement à ce qu'elle me repousse, elle attrape le col ma chemise pour m'attirer d'avantage à elle. Bordel de merde...

Ma langue s'introduit aisément dans sa bouche et vient frotter son palet alors qu'elle fait pareille avec moi. Ses mains glissent sur ma nuque et dans mes cheveux ce qui me donne encore plus envie d'aller plus loin avec elle. Maintenant. Dans cette cuisine.

Mais comme si elle écoutait mes pensées, ses baisers se calment et elle s'éloigne un peu de moi. Je la regarde encore haletant suite à notre échange, les cheveux sûrement en bataille.

- On ne devrait pas. Pas maintenant. Pas comme ça, déclare-t-elle avant de me repousser légèrement pour s'en aller de la cuisine.

Je reste seul dans cette pièce et alors pris d'un élan d'énervement, je frappe mon poing donc l'îlot en marbre blanc puis sors de la cuisine, déçu de cette fin aussi frustrante qu'agaçante.