17/ FLASHBACK : COUP SUR COUP

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Quand un de nos frères nous quitte, hey
Qu'il y ait le soleil ou qu'il pleuve
Un autre se procure un outil
Car ici on ne connaît pas de seconde chance
Alors c'est les cinq sens qui se concentrent


PDV IDRISS

Nous étions dans le salon de Ken en train de jouer à Fifa. Pour ma part, je regardais la partie dans laquelle Ken et Hakim s'affrontait. Le grec n'arrêtait pas de grogner parce que mon frère était clairement en train de le démonter. C'était indéniable, Hakim était le plus fort à Fifa. Même moi je l'avouais. Alors qu'Hakim venait d'inscrire un 6ème but, la sonnette retentit.

-Putain ! C'est qui qui vient faire chier ?!

-C'est peut-être Iris, dit Théo.

Rien que l'entente de son nom provoqua en moi une vague de sentiments et d'émotion. J'avais encore en mémoire la soirée de l'autre jour où elle était arrivée en larmes. Je l'avais réconforté du mieux que j'avais pu. Le pire dans tout ça était qu'elle m'obligeait à ne rien dire. Ça me faisait vraiment chier de devoir le cacher à mon kho. Je me sentais mal.

Mal de devoir le cacher à Ken.

Mal de ne pouvoir rien faire.

Mal d'imaginer ce qu'elle pouvait endurer.

Ken se leva pour aller ouvrir non sans encore grogner.

-Qu'est-ce que vous faites là ? Demanda la voix du grec.

Je n'entendis pas de réponse mais des pas qui arrivèrent jusqu'au salon.

Les parents Samaras.

Le père nous dévisagea et j'eus presque envie de vomir en le voyant et en imaginant qu'il frappait Iris.

-On cherche ta sœur, dit alors le père Samaras.

Ken haussa les épaules.

-Elle est pas ici. Vous avez essayé de l'appeler ? Elle est pas rentrée depuis quand ?

Monsieur Samaras fronça les sourcils.

-Tu nous prend pour qui ? Evidemment qu'on a essayé de la joindre ! Elle n'a pas dormi à la maison et le lycée à appeler, elle n'a pas été en cours.

Mon cœur s'emballa à l'idée qu'il puisse lui être arrivé quelque chose.

-Vous avez essayé d'appeler ses potes ? Proposa Ken.

Madame Samaras hocha négativement la tête.

-Elle traine avec des racailles, évidemment que ça devait arriver ce genre de chose ! S'emporta alors le père tout en prenant soin de bien nous fixer, Hakim, Théo et moi, nous considérant nous aussi comme des racailles.

Je vis les poings de Ken se serrer. Je sentais que la situation allait dégénérer.

-On a déjà eu cette discussion, grogna mon kho.

-De toute façon, ta sœur n'est qu'une bonne à rien ! Elle traine avec ses trois mecs-là, ça ne m'étonnerait pas que...

Mais le père n'eut pas le temps de finir sa phrase que Ken alla pour se jeter sur lui. Hakim et moi réussîmes à réagir à temps. Nous nous précipitâmes vers Ken pour éviter que son poing n'atteigne le visage de son père. Par chance, Ken ne toucha pas son père. En revanche, le poing de son père atterrit dans mon visage. Je me demandais même si il n'avait pas fait exprès.

Madame Samaras écarquilla les yeux devant mon nez en sang. Il m'avait pété le nez ce con.

-Dégagez ! Cria Ken.

Ses parents ne se firent pas prier et déguerpirent.

~

A peine dix minutes plus tard, personne n'avait parlé. Personne n'osait. Je me tenais toujours le nez et n'avait même pas osé demander à mon kho d'aller dans la salle de bain pour désinfecter.

Le silence pesant fut interrompu par l'ouverture de la porte d'entrée. Iris apparut dans le salon. Ken se leva aussitôt et alla la prendre dans ses bras.

Je sentis un poids quitter mon cœur en sachant maintenant qu'il ne lui était rien arrivé. Ken expliqua rapidement la venue de ses parents puis Iris s'approcha de moi. Elle écarquilla les yeux et fit une grimace. Elle attrapa ma main. Geste dont je fus surpris, surtout devant les autres. Personne n'y fit attention et elle me guida jusqu'à la salle de bain. Elle me fit signe de m'asseoir sur le petit tabouret près de la douche puis commença à sortir des compresses et du désinfectant de l'armoire à pharmacie. Elle commença par éponger le sang puis versa quelques gouttes de désinfectant sur une compresse. Elle appliqua la compresse avec délicatesse sur mon nez. Je grimaçais quand je sentis des picotements dus à l'alcool du désinfectant.

-Désolée, dit-elle.

Je la regardais faire. Elle essayait de faire ça bien. Ses gestes étaient tous aussi minutieux les uns que les autres. Son visage était magnifique. Je vis qu'elle n'avait pas de maquillage et me fis moi-même la remarque qu'en fait elle n'en m'était jamais hormis du mascara. Elle était belle au naturelle.

Une beauté grecque.

Une déesse grecque.

-Et toi ? Qui pansent tes plaies ?

Elle tenta de fuir mon regard. Je posais une main sur la sienne en tentant de faire abstraction de l'emballement de mon cœur lorsque ma main toucha le sienne. Elle haussa les épaules.

-Moi-même, répondit-elle comme si c'était normale.

-ça devrait pas, dis-je.

Elle baissa la tête, nos mains toujours en contact. Une idée me vint à l'esprit. Je pris alors son visage entre mes mains.

-Je te propose un truc. Je garde tout pour moi mais dès que ça recommence, tu m'appelles et je viens, ok ?

Elle releva la tête et me fixa. Elle était dans l'incompréhension totale. Je le voyais. Moi-même, je ne savais pas trop ce qui venait de me prendre. C'était comme si je ressentais le besoin de la protéger ou au moins de la réconforter. Ce besoin de savoir quand elle allait mal. Ce besoin de savoir quand elle avait besoin d'aide.

-Ok.

Je souris. Elle s'éloigna de moi et rangea ce qui avait servi à me soigner.

-Merci, dis-je.

Iris hocha la tête puis avant de sortir de la salle de bain, elle se tourna vers moi et demanda :

-Pourquoi tu fais ça Idriss ?

Les mots restèrent bloqués dans ma bouche et c'était mieux ainsi. Comme si elle n'attendait pas de réponse, elle s'en alla.

~~ 

Petite surprise avec ce double update ! 😊

Merci pour vos lectures et vos votes !

N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de l'histoire en commentaires. 

Prenez soin de vous !

maread11 ♥

La sœur de mon frère, c'est ma sœur // FRAMAL [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant