Je souffre plus que toi ~ DRARRY

Chapitre 4

Le lendemain fut comme le premier jour d'une nouvelle vie. Le sauveur était de retour plein de force, de malice et d'espoir.

La matinée de cours, bien qu'ennuyeuse, l'avait rempli d'énergie ; il avait accomplit tous ses devoirs et aidait Ron, tout en participant activement à la vie de classe sous les yeux médusés des professeurs.

Les amis de sa maison semblaient ne plus lui tenir rigueur de ses précédentes pertes d'énergie. Sans doute les 100 points qu'il avait rapporté à Griffondors en seulement deux heures de cours devaient y aider.

Hermione semblait perplexe de cette soudaine transformation. Élève très rigoureuse, et meilleur amie dévouée, elle savait déjà tout de la potion. Elle savait donc que les effets secondaires étaient lourds, et que , bien qu'ils puissent s'atténuer avec le temps, cela ne se faisait pas en quelque semaine, et encore moins du jour au lendemain.

La prochaine heure de cours était occlumancie. Depuis le début de l'année, Harry n'avait été capable que de dormir durant ses heures, la tête logeait contre ses bras, eux-mêmes allongés sur la table. Ce fut donc une réelle surprise lorsqu'il brandit sa main suite à une question, devançant même Hermione.

- Contrairement à ce qu'on pourrait croire, il ne faut pas fermer son esprit mais l'ouvrir, le plus possible. Il faut laisser notre assaillant s'insérer, volontairement. Il faut l'accueillir chaleureusement et le noyer de souvenirs heureux. Le bonheur va le repousser.

Des regards scrutèrent Harry, curieux. Des murmures s'élevèrent de chaque maison.

Un Griffondor à sa droite lui donna un coup de coude.

- Voilà, on a enfin retrouver le sauveur ! On attend rien de moins de l'homme qui a terrassé Voldemore, lui dit-il avec un clin d'œil.

Harry acquiesça avec un sourire forcé. La déception qu'il avait engendré ces dernières semaines commençait doucement à être remplacé par de la fierté.

Le professeur toussa dans son poing pour regagner le calme.

- 50 points pour Griffondor. Excellent monsieur Potter, je vois que Severus nous a laissé un descendant de son goût pour l'occlumancie.

Le cours reprit et Harry le suivit avec attention, se concentrant plus d'une soixantaine de minute d'affilée. Ce sort est miraculeux, pensa-t-il. Une seul chose lui échappait encore : comment pouvait-il ne pas être enseigné ? Il peinait à en voir la raison. Ce sort était formidable.

Seul Draco Malfoy n'allait pas mieux, toujours isolé au fond de la classe, seul sur un pupitre de deux places. La soudaine remontée de Potter n'était pas pour lui plaire, cet homme, son exact opposé, qui avait tout pour lui. Cet homme aimé et admiré qui ne connaissait pas la souffrance d'être seul. Jusqu'à aujourd'hui, son animosité envers lui c'était calmé, mais maintenant qu'il semblait aussi fière et heureux d'être là, il ne pouvait s'empêcher de le haïr. Potter ne semblait pas connaître le malheur plus d'une dizaine de jours, sans doute était-il trop bête pour ce rendre compte du monde pourri dans lequel il vivait.

Un carillon se fit entendre, marquant la fin de cette classe. D'un coup de baguette, le professeur ferma les livres et s'extirpa par l'arrière après un rapide au revoir.

Les élèves se bousculèrent pour partir tandis qu'il prit son temps pour ranger ses affaires. Le moins il se rapprochait de sa maison, le mieux il se sentait. Il préférait être seul plutôt que d'être méprisé et affronter les regards de haine et de mépris.

La tête basse, il s'extirpa de sa place et s'apprêta à sortir lorsqu'il se cogna contre une surface dure.

Un violent cris de douleur brisa le silence.

- Malfoy ! Je sais que tu n'aimes pas mais ce n'est pas une raison pour essayer de me tuer, s'écria Harry en pressant sa paume contre sa nuque.

Draco le fusilla du regard et le contourna, sans répondre. Il s'apprêta à partir quand une prise ferme le retint. Sa main était maintenu par celle de Harry.

- Tu pourrais au moins t'excuser Malfoy, tu es aussi malpolie que ton père.

Le visage de Draco se déforma sous la colère.

- Ne parle pas de mon père, Potter ! Tu ne connais rien de moi alors ferme ta belle gueule et laisse moi partir, cracha t-il dans un élan de haine.

Harry recula, intimidé.

- Je ne te connais pas Malfoy et je me fiche de ton père. Je veux juste que tu t'excuses.

- Ah. Ahah. Tu veux que je m'excuse Potter ? Désolé d'être dans tes pattes, je me doute qu'un sale serpent près de toi gâche ta réputation. Et lâche ma main Potter, je ne suis pas descendu si bas que je m'abaisse à être un objet.

Une vague de gène passa sur le visage du saveur. Il relâcha Malfoy.

- Je me fiche de ma réputation. Et je sais que tu n'es la propriété de personne.

Draco soutint son regard avant de baisser les yeux.

- Désolé, Potter. Maintenant laisses moi partir.

Harry perplexe, s'écarta et le laissa passer.

Un pli d'inquiétude barrait son front tandis qu'il l'observa s'éloigner. Il se tourna vers ses amis.

- Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Je ne reconnais plus Malfoy.

- La guerre la détruit, Harry, murmura Ron.

- Et même avant la guerre, Draco n'a jamais été vraiment lui-même tu sais. Il a été déchiré entre deux camps ; d'un côté ses amis, sa maison, son école et de l'autre ses parents et sa vie, compléta Hermione. Je ne devrais sans doute pas dire ça mais ... je doute qu'il est rejoint Voldemore par plaisir.

Harry serra les dents. Il savait qu'Hermione avait raison, néanmoins il avait encore du mal à pardonner Malfoy pour toutes ces années de souffrance qu'il lui avait fait passer.

- Il reste un traite malgré tout. Il a vu Dumbledord se faire exécuter sous ses yeux et il n'a rien fait pour l'aider.

- Harry ... Il était sous la menace de son père. Et il n'a pas pu le faire de sa propre main alors qu'on le lui ordonner. Si tu dois reporter ta haine sur quelqu'un, c'est sur Rogue et non Draco. Il n'y est pour rien dans la mort de Dumbledord.

Un éclat de souffrance traversa le visage du sauveur.

- Désolé, murmura Hermione.

Elle savait que son amis était encore loin d'avoir surmonté la perte de cet homme qui avait tant fait pour lui. Il n'avait jamais pu le remercier de tout ce qu'il avait fait.

Harry secoua la tête et afficha un faible sourire sur ses lèvres.

- Non tu as raisons 'Mione ... c'est juste que voir Malfoy me rappelle des souvenirs que je préférerais oublier.

Elle acquiesça et lui rendit son sourire.

- Je sais Harry. Et ne t'inquiète pas sa tête aussi me rappelle des mauvais souvenirs.

Ron rigola et ne put s'empêcher d'approuver à son tour.

Les trois amis se dirigèrent ensemble vers la grande salle. Le visage de Draco restait ancré dans l'esprit du sauveur. Il paraissait si fragile et triste. Sous son masque de serpentard Draco s'était métamorphosé. Son insolence et sa confiance en soi avait disparu.

Harry réprima un sentiment de regret. Malfoy paraissait déjà si seul, il n'avait pas besoin de le chercher comme ça. Enfin, compte tenue de tout les crasses qu'il lui avait fait, Harry était encore un sain. Non, il n'avait rien à se reprocher.

Et pourtant il ne put s'empêcher de revoir, encore et encore, son visage affaissé.

La guerre avait fait des ravages, ne laissant personne indemne, murmura-t-il pour lui-même.