Chapitre 10

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Merde, Merde, Merde, Merde.

Je m'assieds sur mon lit avec une impression tenace d'avoir foiré, comme un coup de poing dans le ventre bien mériter. Mais pourquoi tu es comme ça Clémence? ... Le pire c'est que Je sais... mais m'en souvenir fait trop mal....

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Je marche dans la ville, au milieu de gratte-ciel qui reflétent le soleil comme si chaque rayon était une balle de pingpong qui nous tombe dessus. Je me souviens qu'en arrivant ici pour la première fois j'avais regretté de ne pas avoir mis de crème solaire. Souvent je m'arrête et laisse le soleil rougir mes paupières et je me rappelle comment c'était chez ma mère à la campagne avant de venir, avant de me faire aspirer par ce tourbillon qu'est la vie de Citadine. Quand on marche sur les pieds des autres, quand tu ne connais personne, mais tu es toujours entouré de gens. C'est pourquoi il fut aussi important pour moi c'était la première personne à me parler, à me voir, peut-être que notre relation c'est avancée trop rapidement, mais ce n'était pas important pour moi. J'avais tant envie d'être quelque chose pour quelqu'un vivant dans la même région que moi.

Lorsque ma cousine, une soeur pour moi, a elle aussi déménagé dans cette prison de verre j'étais tellement heureuse. Oui, il était incroyable, mais une cousine comme Natalie, ça ne se remplace pas.

Dès que je suis arrivé dans la ville. J'ai trouvé un job dans une entreprise bourgeonnante. J'étais secrétaire même si ma vraie disposition était à la comptabilité. L'entreprise a grandi très vite. Ils ont eu besoin de plus en plus d'employés et lui qui avait commencé au même niveau que moi était rapidement devenu gestionnaire de projet. C'est lui qui m'a offert la promotion de comptable, ce job que j'aime. C'est là qu'on s'est rencontrés, c'est là qu'on s'est embrassé pour la première fois. Au début, je flottais sur un nuage, chaque journée s'enchaînait avec la vitesse frénétique des heures de grandes villes et moi je me contenais de suivre le rythme semblable à une bouteille à la mer. Cependant plus le business grandissait, plus il montait d'étages dans l'immeuble, plus il montait les échelons, plus ma bouteille se fissurait. Cependant, sotte comme je suis, je me contentais de tout ça. C'est moi qui avais fui la campagne, c'est moi qui étais partie, c'est moi qui vais trouver le bonheur loins de chez moi...

Un jour, Natalie, tout sourire, comme toujours, me parle. Mais je sens qu'il y a un truc qui cloche. Elle a toujours été incapable de garder des secrets, c'est une vraie pipelette. Alors je l'interpelle et lui demande ce qui se passe. Avant de répondre elle prend une pause. Fixe son regard sur la lumière qui nous ruisselle dessus à travers les grandes vitres de notre restau préféré où l'on mange toujours à l'heure du dîner. Elle me parle de son travail d'actrice, des derniers castings, de son agent et tous les workshops passionnants auquels elle participe hebdomadairement. Elle me dit qu'elle a été prise comme co-actrice dans une pièce expérimentale qui viendra en scène prochainement, mais comme ce n'est qu'un travail temps partiel elle cherche encore un autre boulot. Je l'observe pendant qu'elle me parle de sa passion. Ses joues s'empourprent et sa queue-de-cheval se détache quelque peu. Elle me sourit, fière d'avoir évité de répondre à ma question et aussi de ses autres récents accomplissements. Je fais comme si je ne le vois pas et on continue à papoter avant de devoir se séparer.

Quand j'arrive au boulot. J'ai une un noeud de jalousie dans le ventre. Natalie est venue ici avec des rêves clairs, moi qu'est-ce que je fais là... Le bureau est en effervescence. Un truc de trame, quand j'arrive toutes les secrétaires, que je connais jure un peu (si vous n'aviez pas remarqué je ne parle pas beaucoup) me fixent brusquement, plus que d'habitude. Je vérifie si je n'ai pas un morceau de salade dans les dents avant de continuer. Finalement, à la fin de ma longue journée, dans l'ascenseur je n'en peux plus de tous les regards en coins et murmures qui me suivent. Je prends en filature Bernice une interne que j'ai sur le bon côté vu qu'elle a trop peur de me déplaire sachant qui est mon petit-ami:

Juste un étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant