Chapitre 10

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Je ne dors pas très bien les nuits suivantes. J'ai l'impression d'être épuisée, vidée de toute l'énergie possible. Mais je me sens aussi très différente depuis ma dernière discussion avec madame Rewner. Moi, une hybride? Alors que je ne sais absolument rien faire de magique? C'est impossible.

Aujourd'hui, c'est le jour de l'annonce. Le roi à décidé qui serait sa prochaine femme, ou plutôt, sa prochaine victime. Je ne suis pas d'humeur en descendant les escaliers ce matin, à l'inverse de mes trois soeurs, qui s'agitent dans la cuisine.

- Maman n'est pas la? Je grommelle.

- Non, répond Moe. Tu peux venir déjeuner sans risquer de te faire aboyer dessus.

Depuis que je suis allé au château, elle m'en veut. Et je m'en veux aussi. J'aurais du l'écouter. Je suis sure qu'elle savait pour... J'écarquille les yeux, et je m'en veux immédiatement. Mes soeurs ont arrêtés leur occupations pour me dévisager.

- Tu vas bien Sivannah?

Tanya me pose la question, mais je sais qu'elle connait la réponse. Je suis sure que maman est au courant de quelque chose, cela expliquerait son comportement la dernière fois où je l'ai trouvé dans sa chambre, la lèvre ensanglantée. Elle sait quelque chose, elle a des réponses à mes questions, j'en suis certaine.

- Oui, ça va. J'ai mal dormis.

- Ah! La pleine lune, répond Moe.

Non, ce n'est pas ça, mais je répond par un petit sourire pour ne pas réveiller les soupons de mes soeurs. Je tiens à ne rien dire à aucune d'entre elles. Je ne veux pas qu'elles soient au courant pour la lèvre en sang de ma mère, je ne veux pas qu'elles soient au courant pour les projets du roi et pire encore, je ne veux pas qu'elles apprennent les confessions de madame Rewner.

Je bois ma tasse de café noir sans un mot. Mes soeurs confectionnent des potions, comme toujours. Je n'ose pas demander où se trouve notre mère. J'ai peur de dire des bêtises contre ma volonté si j'ouvre la bouche.

- D'ailleurs, tu dois te rendre à Trevya, s'exclame ma soeur.

- À la forêt? Pourquoi faire? Je demande.

- C'est pour des nouvelles potions. Il nous faut de la mousse qui pousse sur les rochers à côté de la rivière. C'est pour une commande.

Je termine de boire en vitesse et je m'exécute. Je ne peux pas refuses les ordres, même si ils viennent de mes soeurs. Je remonte dans ma chambre et enfile un pull vert sapin à grosse maille et un pantalon tout simple, noir. Mon manteau long et mes bottes hautes m'attendent dans l'entrée. J'emporte aussi mon sac et je sors finalement.

Il fait froid dehors, et même si nous sommes en pleine matinée, je ne vois rien à cause du brouillard. Le soleil se cache parmi les nombreux nuages obscurs qui occupent le ciel, si bien que j'ai l'impression qu'il fait presque encore nuit.

Je marche une trentaine de minutes avant d'arriver devant le panneau indiquant l'entrée de la forêt de Trevya. Je ne viens dans cette forêt que très rarement. D'abord parce qu'elle est assez loin de chez nous, puis parce qu'elle me terrorise. Je m'engouffre dans l'étroit sentier.

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