Embrase-moi Tome 2

Chapitre 13 Partie 1 - Lui

Je remonte doucement les marches pour rentrer à l'appartement. Cette nuit, même si elle fut relativement calme après cette intervention spéciale, m'a éreinté. En plus, il va falloir que je fasse les boutiques pour trouver un costume. Ce mariage m'était complétement sorti de la tête. Qu'est-ce qu'il m'a pris de dire oui ? Déjà que cela ne m'emballait pas quand elle me l'a demandé, mais à trois jours de l'événement, cela m'emballe encore moins. Heureusement, j'avais prévenu Luc que je n'étais pas disponible samedi. Sinon, Léa m'achevait. Je préfère éviter de la mettre en colère. Même si elle n'est pas autant flippante qu'une certaine rousse, je ne veux pas tenter le diable.

Je pousse la porte en soupirant. Voilà qui annonce des heures compliquées. Je déteste faire du shopping. Et dire que j'ai laissé mon costume chez mes parents la dernière fois que j'y suis allé. Ce n'est vraiment pas de bol. Je réfléchis rapidement au temps qu'il me reste, fais le calcul avec la distance pour y aller, et gémis de désespoir en comprenant que je ne vais pas pouvoir y aller pour le récupérer. Pas le choix, au lieu de me reposer, je vais passer la journée dans les magasins. D'un geste du pied, je quitte mes chaussures puis me dirige vers la cuisine pour un petit déjeuner bien mérité. Dans la pièce, je tombe sur un Eliott, à moitié endormi, assis à la table. Il pique dangereusement du nez dans sa tasse de café, posée devant lui. Ses coudes reposant sur le bois, il soutient sa tête de ses mains. Vu d'ici, elle semble peser une tonne. Je suis persuadé qu'il a passé une mauvaise nuit, la question est de savoir pourquoi. J'espère que ce n'est pas à cause de moi, de mon choix concernant la dette d'Athénaïs.

— Salut !

La voix de mon ami me sort de mes pensées. Je m'approche de lui, tirant la chaise pour m'installer en face.

— Petite nuit ?

— Tu crois pas si bien dire ! Je sais pas pourquoi, impossible de m'endormir hier soir. J'ai essayé les tisanes, sur les conseils de Rose d'ailleurs, un bouquin, rien n'y a fait. Du coup, ce matin, j'ai un peu la tête en vrac.

Il m'offre une grimace alors que je ricane doucement. Avisant la cafetière pleine, sur le plan de travail, je me relève. Je sors une tasse et la rempli à ras. Avant que je n'ai eu le temps de me réinstaller, Eliott me tend la sienne. D'un regard, il m'ordonne de lui en mettre une bonne dose. Je verse le liquide brun et chaud, puis lui rend son bien. Il s'empresse de la porter à ses lèvres, faisant abstraction de la brûlure, pour se délecter de ce précieux breuvage. Je pose ma tasse sur la table, pour me servir un grand bol de céréales. N'ayant pas petit déjeuner à la caserne, je meurs de faim. Je me réinstalle à ma place et attaque, alors qu'Eliott savoure sa boisson.

— Des interventions intéressantes cette nuit ?

Un sourire étire mes lèvres quand je repense à notre sortie. Mon ami le voit et hausse un sourcil interrogateur.

— Intéressante, je ne sais pas, spéciale, c'est certain.

— Comment ça ?

— On a reçu un appel pour un étouffement. Arrivés là-bas, on a retrouvé une fille, en sous-vêtement, menottée à son lit. Dans un coin, un jeune était assis, la respiration sifflante. Il s'avère que c'était un couple qui se faisait une petite soirée sympa. Pour un fantasme, il l'a attachée au lit. Sauf que cet abruti a mis la clé dans sa bouche, va savoir pourquoi, et l'a avalé sans le vouloir. Résultat des courses, il était en train de s'étouffer alors que sa copine ne pouvait pas bouger de son lit.

Eliott éclate de rire en entendant l'histoire. C'est vrai qu'il y a de quoi se marrer. Si je n'ai pas pu le faire sur le coup, professionnalisme oblige, je me rattrape maintenant. Nous rigolons pendant de longues minutes avant de pouvoir nous calmer.