Edwin sortit de sa cabine et se retrouva nez à nez avec le matelot.
- Vous êtes toujours ici !? S'exclama le matelot d'un air déçu.
- Eh bien oui car je vais en Europe rejoindre mon père. Veuillez m'excuser je dois y aller... Dit Edwin.
- Profitez bien...Avant de partir, il regarda attentivement le matelot.
Une casquette grise masquait des cheveux roux grisonnants qui laissaient apparaître un visage parsemé de tâches de rousseurs et de rides profondes.
Pourtant des yeux d'un vert profond montrait une âme éteinte... Son costume était gris presque noir. Il avait l'air neuf. Pourtant quelques détails attiraient son attention.
Accroché à sa veste il y avais un badge vieillit par le temps où il était inscrit en gros :
« Lieutenant Charlie Dodet » et en dessous en plus petit
« Responsable des passagers, illusionniste ».
Qu'est-ce que cela voulait bien dire ?
Edwin ne s'en inquiéta pas.
« Rien d'étonnant se disait-il en sortant sur le pont, ce type a voulu m'empêcher de monter à bord... ».Sur le pont, de nombreux passagers ce promenaient. Dehors le ciel n'affichait pas le soleil de la veille. Planant au dessus du paquebot, des corbeaux croassaient. Leur couleur noires, le ciel gris et la mer à perte de vue faisaient penser à un sinistre présage. Mais lequel ? Bien sûr peu de personnes le savaient.
Cependant pour Charlie Dodet tout semblait évident, tout semblait ce passer comme à chaque traversées.
Son rôle d'illusionniste lui avait permis avec ses nombreuses années d'expérience de rassurer les passagers de ce bateaux depuis maintenant plus d'un mois...
« Pourtant ce jeune homme Edwin Sorren, ne mérite pas ce qui lui arrive. Il veux seulement aller en Europe et puis il est si jeune », se répéta-t'il depuis le début de cette traversée.
Bien sûr, son patron ne lui pardonnerait pas si un passager était épargné et il lui enverrait ce singe blanc méphistophélique les lui arracher de ses mains aux ongles crochus et acérés... Charlie se devait de respecter les ordres de son patron, le Docteur.
Mais cet homme qui a explosé comme une bombe en début de traversée, serait-ce un incident ou un avertissement du docteur ?
Charlie ne le savais pas mais il devait tout faire pour que tout ce passe pour le mieux. Demain tout serait fini.
En attendant rien ne devait montré aux passagers qu'ils étaient en danger. Chacun était entrain de vivre sa meilleure traversée, son dernier voyage...***
Après avoir salué les personnes présentes sur le pont en leur souhaitant un bon après-midi, Edwin décida de se promener sur le bateau pour visiter un peu les lieux où il allait passer encore quelques heures avant d'arriver en Europe. À chaque étages il y avait différentes personnes avec différents styles qu'ils soient vestimentaires ou comportementaux.
Mais un lien les unissaient toutes, sur chacun des visages on pouvait observer des sourires et des expressions rieuses. Tous semblaient être heureux.
Il se demandait souvent si il devait nouer des liens avec certains passagers mais à quoi bon ? Ils allaient arriver demain et leurs chemins se sépareraient.Perdu dans ses pensées, marchant où bon lui semblait, il heurta un homme qui courrait à toute allure.
Edwin revint alors à la réalité et le reconnu c'était un des hommes de l'équipage.- Veuillez m'excuser je ne regardais pas où j'allais, dit-il gêné.
- Oh ce n'est rien mais vous n'avez pas à traîner ici. C'est le couloir du personnel. Retourner à votre cabine ou sur le pont, il ne faut pas qu'on vous trouve ici, répondît d'un ton sérieux l'homme de l'équipage
qui disparut à toute vitesse dans la pénombre.Quand il partit tout devint silencieux.
Edwin regarda autour de lui.
Tout était sombre. Il le reconnu c'était le couloir où il s'était retrouvé en voulant aller à sa cabine le premier jour. Pourtant aujourd'hui, aucune trace du singe blanc et des deux hommes aux cravates rouges à motifs araignées.
Seule la source de lumière en face de lui, lui rappelait où il se trouvait.
Se rappelant les paroles de l'homme il commença à faire demi tour pour retourner à sa cabine, la 289.
Et à cet instant il entendit une voix lointaine, un homme sûrement.
« A notre nouvelle victoire...»
Puis d'autres voix répétèrent en s'exclamant cette même phrase :
« A notre nouvelle victoire ! »
Des bruits de verres ainsi que de grands éclats de rires suivirent.
« Ces hommes trinquent à une victoire », se dit Edwin en rigolant bêtement tout en retournant à sa cabine pour profiter de ce début de soirée. Après tout, cela faisait bien quelques heures qu'il explorait ce grand navire.
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THE OPHTHALMOLOGIST
Misterio / SuspensoNew York, Une croisière. Un docteur. Deux jumeaux. Un singe. - C'est un paquebot ? - Oui, c'est un paquebot. - C'est un voyage ? ...