Nos Âmes Éternelles

Chapitre 20 : Papa

Quand je franchis la porte de l'entrée, ma mère et ma tante foncent toutes les deux vers moi.

Leurs auras en dit long sur leur niveau d'inquiétude. Elles sont grises anthracites, tachetées de bleu foncé.

- Dieu soit loué ! Mon ange, tu es rentré !

Maman me prend dans ses bras et me serre à m'en étouffer, presque.

- Myla... souffle Tante Rose qui tend sa main pour toucher mes cheveux.

Je me recule doucement et les fixent.

Tante Rose s'avance et commence à parler.

- Comment va...

- Livye va bien, je la coupe. Elle s'est réveillée. Ils... Le médecin a dit qu'elle a eue de la chance. Elle a le poignet cassé, un traumatisme crânien et quelques contusions. Elle ne se souvient pas de l'accident mais... elle est cohérente.

Ma mère soupire de soulagement.

- C'est déjà bien... Comment Medhan a-t-il fait ? s'énerve-t-elle.

Son aura vire au rouge carmin.

- Je n'en sais rien... C'est... D'un coup, il a... je bégaie.

- Bon ! lance ma tante. On va cesser de penser à tout ça. Enlève donc ta veste, ma puce. On t'a laissé à manger dans la cuisine. Tu dois avoir faim !

Je pends ma veste au porte-manteau et retire mes chaussures, que je glisse dans le placard de l'entrée.

Je suis ma tante et ma mère dans le couloir qui mène à la cuisine. Je reste stupéfaite en entrant dans la pièce.

- Pa... Papa ?

Assit sur la chaise, en train de manger, mon père relève la tête de son assiette de lasagne intacte et me fait un très grand sourire.

- Surprise ! dit-il en se levant.

Je cours vers lui et le serre fort dans mes bras.

- Papa ! Tu ne m'as pas dit que tu rentrais aujourd'hui ?

Ses cheveux châtains clairs ont été coupés récemment et il s'est laissé pousser sa petite barbichette qui n'était que sur le bout de son menton, la dernière fois que je l'ai vu. C'était il y a trois mois, maintenant.

Il rit et m'observe longuement.

- Je voulais te faire la surprise, ma fille ! Tu as bien changée depuis mon départ !

Ma mère pose une assiette de lasagnes fumantes sur la table, pour moi.

- Oh... Oui, désolée... On a pas eu le temps de s'appeler en visio...

Il desserre le col de sa chemise et il s'assoit. Je fais de même.

- Ne t'en fais pas, ma loupiote*. Je sais que depuis ton accident la reprise a été un peu dure.

- Ouais, mais ça va quand même...

Je hoche la tête comme pour m'en convaincre moi-même et grignote un coin de mes lasagnes avec le bout de ma fourchette.

- Bonne soirée ! crie Tante Rose depuis l'entrée avant de claquer la porte.

- Bye, Rose et merci ! lance maman en pliant des torchons sur le plan de travail tout propre.

- Son entretien s'est bien passé ? je demande.

- Oui, elle a été prise à l'essai dans un laboratoire très connu.