24/ TOI, MON AUTRE

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J'sais même pas si j'existe tellement j'rappe comme personne
Avant, j'avais rien gagné mais bon j'étais né au moins
J'suis dans le néant, moi, mais néanmoins, tu repars le nez en moins
Si tu touches à un seul cheveu des nôtres


PDV IRIS

J'étais stressée. Je me sentais clairement au bout de ma vie. Naturellement, ce n'était pas le même sentiment qui m'envahissait que lorsque je devais me rendre à ma séance de dialyse. Là, c'était différent. J'avais l'impression de revenir deux ans plutôt. Des tas d'émotions emplissaient mon cœur, ma tête et mon ventre. Mon ventre appréhendait le dîner, appréhendait ce moment que nous allions passer tous les deux. Ma tête me disait de faire attention, de ne pas foncer tête baissée, de réfléchir mais mon cœur contredisait tout ce que disait ma tête. Mon cœur n'en avait que faire des recommandations et voulait, justement, foncer tête baissée. Mon cœur avait hâte d'être face à Idriss. Mes yeux aussi étaient pressés. Ils voulaient pouvoir admirer la beauté du kabyle.

Fixer ses yeux sombres, si mystérieux.

Détailler sa peau mat, si douce.

Cela faisait trente minutes que j'étais assise à terre, en tailleur devant mon dressing. Quand Mona débarqua dans ma chambre, elle écarquilla les yeux en me voyant ainsi.

-Mais tu fais quoi là ?! S'exclama-t-elle en criant comme une tarée. Il vient dans 20 minutes !

Je secouais la tête pour lui dire que je savais. Heureusement que je n'avais pas prévu de me coiffer ou de me maquiller. Elle décida de prendre en charge la situation devenue alarmante et commença à chercher une tenue.

-Trop moche !

-Trop long !

-Bon, ok, trop court !

-Trop jaune !

-Trop blanc !

-Trop noir !

-Pas assez couvert !

Je fermais les yeux. Elle m'épuisait. Elle venait de littéralement jeter des dizaines d'affaires, principalement des robes, sur mon lit. Après une infinité de réflexion sur mon style vestimentaire, elle me désigna une robe et ne me laissa pas le choix puisqu'elle la jeta sur moi.

-Allez va t'habiller Cendrillon ! Cria-t-elle alors que je me dirigeais vers la salle de bain.

Avant de l'enfiler, je jetais quand même un coup d'œil à la robe. Elle était kaki. Je souris. Mona savait que cette couleur faisait ressortir ma peau mat. J'enfilais et vis qu'elle s'arrêtait un peu avant mes genoux. Mes épaules étaient dénudées mais il y avait une bande de tissu au niveau du bras, juste avant le coude. J'enfilais les bottines que Mona m'avait conseillé et je fus déjà prête.

Pas de quoi s'affoler !

Alors que j'allais rejoindre le salon, je fus stoppée par la scène qui se jouait devant mes yeux. Idriss et Luka face à face. Idriss serrant la main de Luka. Au vu des veines qui ressortaient sur sa main, j'en déduisis qu'il était en train de littéralement broyer la main de Luka. J'esquissais un sourire et avançais. Quand ils me virent, le kabyle et le grec s'écartèrent. Les deux me détaillèrent de bas en haut mais pour ma part, seul le regard d'Idriss m'importait. Lorsque je le vis sourire, je fus rassurée. De son côté, il avait également fait un effort vestimentaire. Premièrement, il ne portait pas une de ses éternelles casquettes Seine Zoo. Deuxièmement, il avait troqué un jogging pour un jean. Enfin, il avait échangé un tee-shirt contre un polo blanc. Le blanc lui allait à merveille. Cette couleur faisait ressortir sa magnifique peau bronzé. Je souris à mon tour. Il était beau.

La sœur de mon frère, c'est ma sœur // FRAMAL [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant