Grâce à ce soir de tempête

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Le vent faisait rage. Dehors dans la nuit, un jeune homme retournait à sa cabane proche de l'océan. Il s'y engouffra rapidement, l'eau rentrant tout de même à l'intérieur. Ses vêtements trempés par la pluie faisaient apparaître une petite flaque d'eau contre les lattes du parquet usé. Sa cabane était sommaire, un lit en bois simple, une petite gazinière, une table en bois au centre de la pièce et deux tabourets eux aussi en bois. Rien de bien compliqué. En tant que pêcheur, il adore venir ici. Il y vit plus que dans sa maison au village. Il aime la mer, être proche d'elle malgré les tempêtes. Retirant ses vêtements pour en prendre des propres, le jeune homme se sécha grâce à une serviette devenue humide dû à la forte humidité que la tempête a emmenée. Allumant quelques bougies, sortant ses vivres pour la nuit, le jeune homme s'installa enfin sur son tabouret en bois. Il était propre, changé, ses cheveux laissant encore quelques gouttes s'échapper le long de sa nuque sur sa peau hâlée. Il était bien ici. Le grondement sourd du ciel, le claquement des vagues sur la plage, la pluie s'échouant avec force sur le toit, tout cela l'apaisait. Il n'avait jamais aimé le silence. Muet depuis l'enfance, le fait de ne rien entendre l'effrayait. C'est pour cette raison qu'il aimait la mer, elle pouvait être calme, mais malgré tout, elle laissait un son doux et agréable les jours de beau temps. Et quand, comme ce soir, elle devenait furieuse, elle laissait exprimer sa rage par ses claquements de vague. Du bruit, voilà ce qu'il aime. Mais le jeune homme n'aime pas les sons de la ville, il préfère les bruits de la nature. Au village, en dehors du fait qu'il est un bon pêcheur, personne ne l'attendrait vraiment pour la soirée. Si un jour il ne revenait plus de la mer, personne ne s'en occuperai. C'est ce qu'il croit. Et il a bien raison d'y croire. Sa famille, une fois sa majorité atteinte, l'a laissé partir sans remords. Ces derniers vivent au village, mais ils ne s'en occupent plus, comme s'il n'était qu'un parfait étranger. Un enfant muet leur semblait d'aucune utilité, les villageois ne sachant n'y écrire, n'y lire, ne lui parle pas non plus. Lui pourtant, malgré son niveau social, avait appris l'écriture. Il comprenait les mots, il comprenait les vocaux. C'est ainsi qu'il les appelle. Les vocaux, les hommes pouvant laissez leur voix former des mots, des sons. Ce que lui ne pourra jamais faire. Alors il avait appris. Il a appris à lire, à écrire, il se débrouille très bien. Il avait été repéré par un homme de la ville qui passait ses vacances non loin de chez lui. Mais le blond avait refusé de quitter son village. Il aimait les sons de la nature. Quand les voitures venaient au village, il s'enfuyait, il ne supportait ces bruits. Car malgré son mutisme, il a une ouïe plus développer que la normal, ce qui le rend très sensible aux sons forts. C'est pour cela qu'il ne veut pas aller en ville. Mais l'homme qu'il avait rencontré l'avais tout de même aidé, il lui envoyait souvent des livres, du papier, de l'encre et de quoi parfaire sa culture et son éducation. L'homme n'avais jamais baisser les bras. Il avait vu le potentiel du blond, et il ne souhaitait pas qu'un tel homme ne perdre son intelligence en restant à la campagne.

Alors assis sur son tabouret en bois, le bruit des vagues et du vent violent du a la tempête, ainsi que la pluie s'abattant lourdement sur le toit, le jeune homme lisait un nouveau livre. La bougie éclairant les pages, le blond profitait pleinement de sa lecture. Il y ressentait une échappatoire. Avec les livres, il n'y a pas besoin de prendre usage de la parole. Il peut être libre, personne ne le jugera. S'apprêtant à tourner une nouvelle page, le blond sursauta en entendant un coup à la porte de bois de sa cabane. Il se retourna violemment en pensant qu'il avait rêvé, mais les coups reprirent de plus belles. Ouvrant avec méfiance la porte en bois, le blond regarda de qui il pouvait s'agir. Il y avait un jeune homme, un brun, de petite taille, la peau nacrée et des lèvres violacée du au froid de la pluie. Le brun était trempé. De bon cœur, le blond le fit entrer dans sa cabane et alla lui chercher une serviette pas trop humide, il lui prit aussi les derniers habits de rechange qu'il avait dans sa cabane. Il ne connaissait pas ce brun, il ne l'avait jamais vu. Un homme à la peau aussi blanche ne passe pas inaperçu. Était-il de la ville ? Seuls les hommes des villes avaient leurs peaux blanches. Car ils ne passaient pas des heures sous le soleil à cultiver la terre ou à partir en mer. Il laissa l'homme faire ce qu'il avait à faire, il se retourna pour faire réchauffer de l'eau. Il n'avait pas grand-chose, mais de l'eau chaude pourrait aider le jeune homme à surmonter le froid. Une fois fini, le blond se retourna, la tasse brûlante en ses mains, il vit le brun habillé de ses habits qui sont trop grand pour lui. Posant la tasse sur sa table, le blond l'aida à mieux s'habiller, le brun tremblait toujours de froid. Le blond lui rentra sa chemise beige dans son pantalon gris, il retroussa le bas du pantalon afin qu'il ne marche pas dessus, et il prit sa couette afin de la passer autour du corps fin du jeune brun. Le blond sourit, il espérait qu'ainsi, le jeune homme ne prenne pas froid. Il reprit la tasse fumante et la lui tendit. Le brun la pris et but l'eau chaude. Il eut une grimace mais bu tout de même. La chaleur lui faisait du bien. Le blond se rassis sur son tabouret et écrivit, il ne savait parler et il espérait que cet homme puisse savoir lire afin de communiquer avec lui. Finissant sa phrase, son écriture douce et soignée, le blond montra la feuille de papier blanche au brun et attendit une réponse. Un sourire pris place sur le visage du brun, un petit sourire laissant percevoir de petites dents blanches. Le blond sourit à son tour le trouvant mignon. D'ailleurs, en souriant, il eut ses fossettes qui se montrèrent. Le blond ne les aimait pas, il avait été souvent critiqué par ces dernières mais malgré tout, il aimait sourire et profiter de la vie. Le brun s'assit sur le lit et pris la parole par une voix étrangement douce et apaisante, tout l'inverse de la tempête qui battait son plein dehors.

Grâce à ce soir de tempête (Os Namgi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant