Chapitre 16 : Un "Je T'aime" Comme Excuse ?

479 32 4
                                    


POV Clarke :

Un fracas me réveilla. Encore. Je n'avais pas dormi plus de dix minutes d'affilées depuis l'annonce de Lexa. Finn avait voulu célébrer sa victoire en écoutant la reddition de ma Commandante en face de moi. Pour voir mon visage se décomposer. Puis exploser de joie en comprenant que Lexa me choisissait. Il voulait voir la honte dans les traits de mon visage. Il voulait que je comprenne le prix de ma libération. La condamnation de centaines d'enfants sur plusieurs générations. Les déclarations de guerre à n'en plus finir. L'annexion de territoires jusqu'à là pacifiques. Par ma faute. Parce que je vivais. Il voulait voir la peur, la terreur sur mon visage lorsqu'il se pavanerait aux côtés de Lexa. Il voulait m'asservir sous sa poigne de fer. Mais rien de tout cela ne s'était passé comme prévu.

Ô, il y avait bien eu du désespoir. Il y avait bien eu de la peur, peut-être même un peu de terreur dans mes yeux lorsque j'avais vu ses poings se serrer de haine. Mais tout cela s'était fini sur un sourire narquois dessiné sur mes lèvres et un regard rempli d'espoir. L'espoir qu'un monstre ne finisse jamais au pouvoir. L'espoir que des milliers de vies soient épargnées. Sa rage avait alors explosé. Il avait remonté les escaliers qui menaient à ma cellule dans une fureur inhumaine. Depuis, j'entendais des bruits qui faisaient monter la pression et la peur dans mon cœur de façon drastique. Des verres se brisaient. Des hurlements étaient poussés. Des portes claquaient sans relâche. La peur me serrait les entrailles. Je pouvais mourir à tous moment. Et je le savais. Je n'avais pas peur de mourir. J'étais terrorisée de mourir sans avoir revu ses yeux et lui avoir dit que je l'aimais. Elle était mon monde désormais.
J'étais épuisée. J'avais terriblement faim. Mais surtout soif. Mes mains, noires de terre, n'arrivaient même plus à me soutenir. Je convulsais presque tant je tremblais de froid. Et rien de tout ça n'égalait la douleur de son absence. Le manque me faisait délirer. Je ne pouvais même pas m'endormir pour pouvoir la voir en rêve puisque Finn avait décidé de créer un orchestre de percussion pour des pièces contemporaines. J'avais l'impression de la sentir près de moi, de l'apercevoir dans un coin de ma cellule.
Plus les jours passaient et plus le contact me dégoûtait. Je ne supportais plus mon corps qui n'était plus qu'une enveloppe mortelle. Mon esprit voulait s'en aller. Rejoindre celui auquel il était lié. Je restais prostrée dans un coin de la pièce dans laquelle j'étais enfermée. Je perdais la notion du temps. Plus personne ne m'avait rendu visite depuis l'Annonce. Ils me laissaient mourir. Ce serait ma punition. La punition de Lexa. La condamnation de notre amour. En même temps, plus je réfléchissais et plus je me disais que c'était une fin correcte. Paisible. Pas de sang, pas de larmes, pas de cris. Juste de la douleur. Et du manque. J'ai toujours su que notre histoire allait se terminer un jour. Je ne doutais pas que nous nous aimions et que nous étions faites l'une pour l'autre. Bien au contraire. Mais le monde dans lequel nous étions coincées était trop petit. Trop petit pour nos aspirations. Pour nos rêves. Pour notre amour. Alors d'une certaine manière j'étais heureuse que ça se termine comme cela. Je m'imaginais déjà veiller sur elle de là-haut. Voir la grande femme qu'elle deviendrait. Les grandes choses qu'elle accomplirait. Je serai si fière. Fière de ce qu'elle apporterait au monde. De ce qu'elle lui laisserait. J'aimais à me dire qu'il y aurait une part de moi dans ses décisions futures. Que je l'avais changée. Peut-être rendue meilleure.

Ma vue se brouillait de plus en plus au fur et à mesure que le temps passait. Des illusions de Lexa en hologramme apparaissaient de temps à autres dans la cellule me répétant sans cesse que j'étais sa plus grande faiblesse. J'étais consciente que ce n'était que des illusions. Pourtant je ne pouvais m'empêcher d'apprécier sa présence et de la chercher constamment. Elle ne me suppliait pas de me battre ou de rester en vie mais seulement de continuer à l'aimer. À être sa faiblesse. Lorsque que mes phases de réalité reprenaient le dessus, je m'imaginais sans mal la culpabilité qu'elle devait ressentir. Elle m'avait condamnée. Mais je ne lui en voulais pas. C'est pour sa force morale que je l'aimais. Pour sa combativité face à l'adversité. Mais aussi parce que j'aurais fait la même chose. Je l'aurais abandonnée. Et ce constat me fit frissonner de dégoût. Nous étions si semblables.

You're my evidence of love's existence (FanFiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant