"Hope is the only thing stronger than fear."

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Ça avait commencé sans vraiment qu'ils s'en rendent compte. Du moins, c'est ce qu'il aimait à faire croire.

En vérité, il avait été conscient de tout. Du début à la fin. De l'absence de regards en coin échangés, de l'absence de mots, de l'absence de signes avant-coureurs qui auraient pu les prévenir d'adopter ce genre de comportements.

Il avait tout vu. Les comportements semblables aux milliers d'autres. Les expressions toujours vides, les sourires toujours fous, les yeux toujours ternes.

Il avait vu les blagues cyniques et les gestes nonchalants, comme s'il n'en avait rien à foutre de rien. Non, c'était vrai, il l'avait appris au final. Il n'en avait vraiment rien à foutre.

Mais alors il y avait eu ces moments. Ces tête-à-têtes. Ces touchés presque tendres, s'il y avait cru un instant.

Ces contacts brusques, ces lèvres sèches et craquelées, brûlées et abîmées, contre les siennes, qui devaient paraître si douces en comparaison. Le froid métal du piercing contre sa langue. Leurs nez qui s'entrechoquaient, leurs vêtements qui se froissaient dans leur hâte.

Tout se passait si vite, chaque fois. Comme pour ne pas leur laisser le temps de réfléchir. Pas le temps pour penser. Pas le temps pour la stratégie. 

Juste eux, et leurs actes. Les baisers râpeux, le claquement de la chair contre la chair, les halètements de douleur et de plaisir, les gémissements étouffés. Les ongles qui s'enfonçaient dans la peau. Puis plus rien.

Ils se rhabillaient chacun de leur côté. Pas un mot ne s'échangeait jamais, mais une cigarette, déjà allumée. Ils ne se regardaient pas, accoudés ensemble au balcon.

Puis c'était le retour à la vie normale. Rien ne s'était passé.

Il aurait aimé croire que ça suffisait. Que c'était tout ce qu'il demandait. Que ce n'était que ce qu'il pouvait se permettre.

Il aurait aimé pouvoir se mentir avec l'aisance qu'il avait pour mentir aux autres.

Mais cela n'aurait pas été drôle, n'est-ce pas ?

Et sa culpabilité ne le laissait pas en paix.

Endeavor, défiguré, scarifié. Les encouragements des fans. Le son de leurs voix. Les visages joyeux, heureux, apaisés. En sécurité. Il faisait tout ça pour la sécurité. Pour le pays. Pour les civils. Pour les héros eux-mêmes.

Il faisait ça pour aider, pour sauver. Pour rendre service, pour anéantir le danger, parce que c'était ce que faisaient les héros, n'est-ce pas ?

Puis ça recommençait.

Il n'y avait jamais de discussion. Ils n'avaient même jamais évoqué le sujet. Comme si les mots auraient brisé la petite cage qu'ils s'étaient construite... Si tant est qu'ils se construisaient quoi que ce soit. Les barreaux se refermaient sur lui seul, il s'en doutait.

Il savait aussi que toute sa vitesse lui serait inutile contre ce piège-là.

Il n'y avait pas moyen que Dabi se laisse attacher à lui. Ce n'était pas dans le genre du personnage.

Et pourtant.

Là résidait toute la portée de ses questions entachées de folie. Celles qui le fragilisaient, qui le rongeaient peu à peu, comme l'acide corrompt le métal.

Pourtant, parfois... Parfois, il aurait juré. Il aurait juré que là, à cet instant, il y avait eu comme une étincelle dans l'œil turquoise. Quelque chose d'opposé à leur néant habituel.

Il les connaissait par cœur, ces yeux, à force de les observer. Et cette étincelle, c'était nouveau.

Ça l'effrayait, en un sens.

L'espoir est un maître illusoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant