Papillon Bleu || DRARRY

Chapitre 8

Hagrid s'assit à table avec Dumbledore en amenant un pichet d'eau chaude. Le directeur, lui, observait les flammes orangées de la cheminée qui dansaient en silence sur les bûches noircies.

Crockdur, le chien d'Hagrid dormait paisiblement dans un coin de la petite salle de vie. Son museau remuait de temps en temps et son oreille droite se redressait lorsqu'un bruit le perturbait.

Le garde-chasse tendit un verre au vieux sorcier et versa de l'eau chaude dedans. Dumbledore prit des feuilles de thé dans le creux de sa main qu'il fit infuser dans le contenu de son verre. Puis, il s'en saisit en s'assurant de ne pas se brûler les mains, et but une gorgée de sa boisson.

Hagrid l'observa, pas très rassuré cependant, car il connaissait la raison pour laquelle le directeur se trouvait chez lui.

- Heureusement que j'avais spécifié qu'il fallait se débarrasser de cet œuf, fit remarquer Dumbledore en soufflant dans son verre.

- Je sais, je m'en excuse.

Hagrid se triturait nerveusement les doigts et regardait ailleurs. Il espérait néanmoins que les conséquences ne soient pas dramatiques.

- Les conséquences sont dramatiques, dit Dumbledore entre deux gorgées de thé.

Le gardien des clés ne pouvait pas espérer mieux.

- Actuellement nous avons un adolescent créé par celui-dont-on-ne-doit-prononcer-le-nom qui se promène dans l'école. Le plus grave est le fait qu'il soit une parfaite copie d'Adrian, donc il sera impossible pour nous de reconnaître le vrai Adrian du faux.

Hagrid gardait le silence. Il se sentait horriblement mal à l'aise et s'en voulait affreusement de ne pas avoir jeté l'œuf avant. Le faux Adrian pouvait être n'importe où en ce moment, il pouvait même se trouver avec les élèves.

- Donc, si nous souhaitons le tuer, il nous faut trouver un moyen de différencier le vrai du faux, continua Dumbledore.

- Vous êtes sûr qu'Adrian ne veuille pas non plus du mal de Harry ?

La question était sortie toute seule de la bouche d'Hagrid qui était resté jusque-là silencieux. La question lui avait paru comme une évidence. Le directeur de Poudlard le regardait étrangement mais Hagrid s'expliqua.

- Comme c'est une création de Voldemort, je voulais m'assurer qu'avec Adrian il ne craigne rien. On ne sait pas de quoi ce garçon est capable, non ? Je ne sais pas si c'était une bonne idée de l'accueillir à Poudlard.

- On ne juge pas un livre par sa couverture, lui lança Dumbledore en se grattant la barbe.

- Je ne juge pas, je dis qu'il aurait fallu être un peu plus vigilant avec ce-

Dumbledore le coupa dans son élan d'un signe de main.

- Là n'est pas le problème, dit-il en réajustant la position de ses lunettes. Notre première préoccupation est de trouver le second Adrian qui serait potentiellement une grande menace pour l'école, et pour Harry.

- Le second ? demanda Hagrid. Le deuxième.

Le directeur de Poudlard se figea instantanément et pâlit sous le regard interrogateur du garde-chasse. Celui-ci lui demanda d'un mouvement de main de se lever et de le suivre. Il prit un de ses fusils calé contre son mur, puis une lampe à huile qui traînait sur un meuble et sortit de sa petite habitation.

À l'extérieur, le ciel était couvert, on ne discernait plus le bleu du ciel. Hagrid emprunta le petit sentier qui menait jusqu'à la forêt et alluma la mèche de la lampe. Dumbledore le suivait hâtivement, le vieux sorcier semblait dans l'incompréhension totale. Néanmoins, il s'était douté, en croisant le regard de son gardien des clés, qu'il y avait quelque chose de plus grave encore.