𝑪𝑯𝑨𝑷𝑰𝑻𝑹𝑬 𝑯𝑼𝑰𝑻
Le chef venait de repasser devant la fenêtre de Jungkook un grand sourire étirant ses lèvres.
Il avait fini.
Il était aux alentours de dix-huit heures, et tous les kempetais qui étaient venus et s'étaient relégués les différentes jeunes filles les uns après les autres étaient enfin partis. La journée avait été longue.
Jungkook lâcha le livre qu'il avait dans les mains et se leva pour quitter sa demeure éphémère. Il passa devant une fille dont les mains étaient mouillées. Elle venait de se laver le visage avec un peu d'eau prise dans le puits au fond de la cour, sans doute.
Ses yeux étaient rouges, injectés de sang et ses paupières étaient gonflées. Combien de temps avait-elle pleuré ? Son regard était dans le vague jusqu'à ce qu'elle croise celui empreint de noirceur du jeune homme. Là elle écarquilla les yeux, se baissa respectueusement et enchaîna en courant vers ses appartements, le tout en l'espace d'une demi-seconde.
Le noiraud eut un petit sourire, son image commençait enfin à montrer qui il était. Il devait faire peur, c'était son travail.
Il reprit ensuite sa marche vers la pièce de Taehyung, monta la hauteur des pilotis et ouvrit la porte.
Il était vraiment en piteux état. Sur le sol, les genoux remontés contre sa poitrine dans une position qui hurlait à qui pouvait le voir qu'il était en danger, les jambes encore nues seulement vêtu de sa belle chemise blanche, ou du moins qui l'avait été.
Il avait les poings serrés et les paupières crispées comme s'il s'attendait à recevoir un coup et qu'il voulait moins ressentir la douleur. Dire qu'il ne ressemblait qu'à l'ombre du jeune homme rencontré quelques jours auparavant sur la grande place de la ville était un euphémisme.
<<Taehyung, je ne viens pas pour... hm. Tu peux te lever ?>>
Le grand noiraud avait clôt la porte après lui, un vague faisceau de lumière passait par la minuscule fenêtre derrière le lit lui permettant de se faire voir. Taehyung n'avait pas encore levé les yeux, mais il s'était décrispé en reconnaissant le timbre de voix de Jungkook. Il ne connaissait pas son nom, il ne connaissait pas son passé, tout ce qu'il savait c'était que d'une part il était un traître qui avait réussi dans la vie, et que d'autre part, il n'était pas venu pour lâcher ses pulsions inavouables sur lui.
Enfin, après une minute de battement, il se leva, reniflant, les pommettes rougies par les coups de la veille et du jour ainsi que ses propres crises de larmes.
D'énormes poches noires avaient élu domicile sous ses yeux éteints et il ne regardait pas Jungkook. Il voyait le vide, il voyait flou.Face au noiraud, celui-ci put remarquer les traces rouges au niveau de l'intérieur de ses cuisses, des traces de mains qui avaient serré fort, qui avaient serré trop fort pour la soyeuse et trop sensible peau du brun. Ça avait marqué. Au moins il n'avait pas de sang entre les jambes, ce que Jungkook remarqua tout de suite; étant une épine dans le pied en moins pour lui. Ça voulait au moins dire que le chef, et ceux d'avant, avaient un minimum prit le temps de le préparer, et que forcément la douleur physique avait dû être moindre en comparaison de ce à quoi il s'attendait. Évidemment, à en juger par l'état de Taehyung, il pouvait dire que ça avait été affreux, immonde, inhumain. Et il savait aussi qu'il l'avait choisi lui pour subir ça, que c'était de sa faute si il était dans cet état comme toutes les autres jeunes filles du camp, ce qui lui donnait quelques relents de culpabilité; des toutes petites vaguelettes qui traversaient son sang.
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𝙏𝘼𝙏𝙎𝙐 (KookV)
FanfictionSe retrouver berné par une annonce pour un travail, en pays occupé, pour finir catin de l'envahisseur, en 1931, c'est stupide. Réussir à apprivoiser son tortionnaire, un yakuza qui plus est, c'est inespéré. Avoir le courage et la force intérieure...