𝟢𝟧:𝟣𝟥 𝗉𝗆

55 8 3
                                    

ᴺᴼᵂ ᴼᴺ ᵀᴴᴱ ᴿᴬᴰᴵᴼ: ᴹᴼᴺ ᴬ̂ᴹᴱ; ᴺᴱᴷᶠᴱᵁ

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


ᴺᴼᵂ ᴼᴺ ᵀᴴᴱ ᴿᴬᴰᴵᴼ: ᴹᴼᴺ ᴬ̂ᴹᴱ; ᴺᴱᴷᶠᴱᵁ



Nous courons sous la pluie, les cheveux trempés et des sourires béats sur nos lèvres. Nos baskets claquent dans les flaques gorgée d'eau, nos vestes d'uniforme peinent à nous protéger un tant soit peu des intempéries. Pourtant, peu nous importe, je suppose. Thaïs a un rire resplendissant, et alors que je plaque ma frange en haut de mon crâne pour y voir plus clair, la brune saute à pieds joints dans une flaque plus importante que les autres, m'éclaboussant au passage. Nos rires se fondent dans l'orage, le reflet que nous renvoie l'eau à nos pieds est déformé, la réalité n'existe plus, nous la fuyons comme la peste. Les nuages grondent, nous rions davantage, pour une fois, Thaïs ne fume pas, sa main prend la mienne et nous reprenons notre course à travers les rues calmes du village. Les gens nous observent depuis leur fenêtre, il faut être vraiment débile pour rester sous une telle averse, j'ai toujours aimé faire des trucs débiles, tout va pour le mieux.

À bout de souffle, alors que nous arrivons sur le plateau le plus élevé du village, nous nous stoppons sous un porche rouge. Thaïs observe le ciel, les cheveux collés au visage. Ses yeux clairs brillent, à cause de l'eau peut-être, ma meilleure amie est belle, le suis-je aussi ?

Quelle averse !

Je hoche la tête, nous nous asseyons sur la dernière marche du perron inconnu. Ma tête tombe sur son épaule, je ferme les yeux.

Des nouvelles de Wooyoung ?

Baek' m'a dit qu'il allait bien, mais qu'il avait chopé la crève.

Comme Soojin ?

C'est au tour de Thaïs d'hocher la tête. Son portable sonne, elle ignore l'appel, geste habituel.

Quel emmerdeur.

Son père disparaît de l'écran, je reporte mon attention sur la rue qui s'offre à nous. L'eau rend tout plus irréel.

Zadig et son père viennent manger à la maison ce soir, ma mère les a invité.

Je n'ai jamais compris pourquoi ils n'habitent pas avec vous, répond Thaïs.

L'appart' est trop petit, et avec le travail de Badrig c'est mieux qu'il puisse partir quand il le veut, je suppose.

Le travail de mon beau père n'est pas compréhensible. Et la vérité est que je n'en ai que faire, Zadig aussi. Thaïs semble soudain triste, je ne sais pas quoi dire. Ses yeux se voilent, mais la pluie n'y est pour rien. Un long moment de silence passe, aucune de nous ne bouge. L'équilibre ne tient qu'à un putain de fil.

𝟬𝟱:𝟮𝟯 𝘼𝙈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant