Coucou !
Désolée pour le retard, je sais que je devais poster ça hier, mais j'ai eu quelques chamboulements dans mon programme...
J'espère que ce chapitre où on en apprend plus sur l'enfance de Romy vous plaira :)
------------------------Romy est restée avec lui toute la journée. Elle est restée plongée dans de passionnants livres sur la Révolution Française, la fameuse, tandis qu'Oliver, lové contre elle, a lu pour la énième fois son précis de médecine, se remémorant des détails sur des pathologies qu'il a rencontrées aux urgences il y a quelques jours.
Pendant une bonne partie de la matinée, aucun des deux n'a trouvé l'utilité de parler, ce qui n'a pas déplu à Oliver. Lui qui s'attristait de ne pouvoir passer plus de temps en compagnie de la blonde, sans disputes, après le poing qu'il a brandi devant son visage l'autre fois. Ils n'en ont jamais reparlé. Oliver n'est même pas sûr qu'ils en aient eu besoin. Le regard de Romy envers lui n'a pas changé. Elle est fatiguée, mais elle l'observe toujours avec douceur.
Les deux sont donc dans le canapé, pour le plus grand bonheur du jeune médecin, qui peut profiter d'une journée calme en compagnie de sa colocataire, pour la première fois depuis longtemps. De temps en temps, Romy glisse ses doigts fins dans ses cheveux courts. Oliver apprécie ces contacts. Il apprécie tout chez elle. Il pourrait supplier pour qu'elle le touche. Le médecin glisse une main sur le ventre de la blonde. Romy ne réagit pas. Elle fixe ses yeux sur le livre, et quand Ollie la regarde, il remarque qu'elle lit la même page depuis dix bonnes minutes.
- Romy, tu es sûre que tout va bien ? demande-t-il, suspicieux.
- Hm hm, répond-elle sans quitter sa page du regard, les lèvres pincées.Oliver soupire, ferme son livre, et se redresse pour la toiser.
- Romy, ça fait presque cinq ans qu'on vit ensemble, peut-être même plus, j'ai arrêté de compter. Je te connais. Il y a quelque chose qui te tracasse.
Romy soupire, se mure dans le silence. Oliver ricane. Si elle veut jouer à l'enfant, il ne la suivra pas dans son délire. Elle se renfrogne, s'enfonce dans le canapé avec une expression bien moins tendue qu'auparavant.
- Romy... je sais que les choses ne sont plus pareilles, mais je te le redis : je serai toujours là. Si tu as envie de vider ton sac, je suis là pour t'écouter. Je ne te forcerai pas.
Elle soupire. Oliver sent ses défenses tomber tout doucement. Il glisse ses doigts dans les longs cheveux blonds, bien coiffés. Il s'étonnera toujours de l'absence de nœuds, même le matin alors qu'elle a les cheveux en pétard.
- C'est juste que... je me pose beaucoup de questions.
Oliver tend l'oreille. Elle va parler. Il n'aurait jamais cru, mais il aime l'écouter. Il aime se sentir utile pour elle. Pendant longtemps, le médecin a eu l'impression d'être son journal intime. Romy, avec lui, a tout de suite été gentille, avenante, et s'est confiée à lui avec facilité. Sur le moment, quand il l'a remarqué, il s'est demandé si c'était vraiment une bonne idée. Oliver aime écouter, mais il aime aussi la tranquillité. Mais au fil du temps, il a compris que Romy savait respecter l'intimité. Et de toute façon, l'écouter était la moindre des choses qu'il pouvait faire. Qu'il peut toujours faire.
- J'suis là, je reste assise dans mon canap', parce que même si le Requin nous pète les rouleaux à tous, même si on l'a fait chier en abattant tous ses hommes de main, je ne suis pas convaincue qu'il va en rester là, je ne sais pas où le trouver, alors j'attends. Et pendant ce temps, lui il va se renseigner sur nous, il s'attaque à nos familles...
- "Nos" familles ? appuie Oliver.
- Bah... la fille de Flake. Et mon père.Un bref silence se fait, et Oliver rétorque :
- Je ne savais pas que ton père était encore en vie...
- C'est vrai... je n'en ai jamais parlé à personne. Même pas à Christoph, même s'il doit s'en douter. Mais j'ai bien un père. Il s'appelle Igor, et il est en maison de retraite.
- Il a quel âge ? demande Oliver, surpris.
- J'en sais trop rien, on n'a pas vraiment fêté son anniversaire quand j'étais enfant, mais on doit bien avoir trente ans d'écart. Disons qu'en plus d'un AVC qui lui a coûté son côté gauche, il a développé un Alzheimer par-dessus, alors il est en unité fermée.
- Et... et ta mère ?
- Je ne l'ai pas connue. Elle est morte en me donnant naissance. C'est quelque chose que le Requin doit savoir, ça, tiens. Mon père m'a élevé toute seule, et ça a été compliqué.
- J'imagine...
- Être un père seul c'est quelque chose, mais pendant longtemps... presque tout le temps en fait, il m'a souvent fait comprendre que tout est de ma faute. Il m'a raconté un jour d'où me venait mon prénom...Sa voix se brise, cependant, elle ne pleure pas. Oliver a envie de la serrer contre elle, mais Romy lui fait un signe de la main. Elle va parler, elle va tout dire, et il ne doit pas avoir pitié d'elle.
- Igor, mon père... il était là quand ma mère est morte. Il espérait tellement que ma naissance soit le plus beau jour de sa vie. Il aimait ma mère si profondément que quand on lui a dit qu'il n'y avait que moi, il m'en a voulu à mort. Alors il m'a appelée Doom, comme le cataclysme, parce que je casse tout ce que je touche. Et tu vois, quand je te raconte ça, je me dis que j'aurais dû accepter l'offre du Requin. Je l'aurais brisé lui...
- Ne dis pas de bêtise, tranche-t-il. Arrête de dire des choses comme ça. C'est n'importe quoi. Tu ne casses pas tout ce que tu touches, tu es capable de belles choses, rend-toi en compte !Romy hausse les épaules, maussade. Oliver sait qu'elle n'y croit pas. Le Requin est en train de gagner un jeu mental auquel elle n'est pas préparée. Le médecin est coincé. Il sait qu'il se passe quelque chose entre Paul et elle. Il respecte ça, du fond du cœur. Mais il aime Romy. Il pourrait tuer pour elle. Et là, Paul ou pas, il crève d'envie de fondre sur elle, de s'emparer de ses lèvres, de la dévorer et de lui faire oublier tout ça. Elle n'est pas seule, mais elle se sent seule.
- Dis Romy, il se passe quelque chose entre toi et Paul ? glisse-t-il entre deux silences. Je veux dire, quelque chose de sérieux, officiel...
- Non... rien de bien sérieux. Je ne sais pas trop où j'en suis alors... et puis avec l'autre là, j'évite d'y penser. Je n'ai pas le temps pour ça.Oliver se rapproche un peu. Son torse effleure celui de la jeune femme, qu'il voit se soulever de plus en plus vite.
- Du coup... ça ne te dérange pas si je t'embrasse ?
Romy ancre ses yeux dans les siens. Elle est confuse, mais elle sait qu'il ne fera rien sans sa permission. Il ne risque pas de la perturber : la jeune femme se laisse difficilement troubler par les histoires de couple, que ce soit les siennes ou celles des autres.
Cette fois-ci, elle semble réfléchir. Peut-être qu'avec Paul, c'est plus spécial qu'elle le croit. Peut-être que finalement, Oliver va devoir tirer un trait sur tout ce qu'il a vécu avec la jeune femme, pour de bon.
- Non, ça ne me dérange pas, murmure-t-elle, vaincue.
Dans son ton, il comprend qu'elle a juste besoin d'être rassurée, vidée de toute pensée. Il faut qu'elle ait autre chose en tête. Oliver s'approche, pas à pas. Romy peut encore l'arrêter. Mais elle ne bouge pas, elle laisse faire. Oliver savoure un instant cette sensation si plaisante de sentir le souffle chaud, aux doux effluves de thé et de tabac mentholé. Il anticipe déjà la suavité de sa bouche sur la sienne, le morceau de peau un peu plus en relief de sa cicatrice. Embrasser Romy est la meilleure chose qui lui soit arrivé. La lenteur avec laquelle il l'approche le fait crever.
L'effet de sa bouche qui s'écrase sur celle de Romy lui fait un électrochoc. Ses doigts se resserrent sur les hanches de la blonde, qui s'accroche où elle peut. Le dossier du canapé fait l'affaire pour une main, l'autre part s'accrocher au cou d'Ollie. Dieu que ça lui avait manqué. Ses dents mordillent la bouche de Romy, elle répond. La température monte, mais il ne peut pas faire ça. Embrasser est une chose, coucher en est une autre. Paul peut débarquer à tout moment, et il est de garde cette nuit.
Alors Oliver savoure, et fait durer autant qu'il le peut. Et justement, le glas de ce moment perdu dans le temps ne tarde pas à arriver. Posé sur la table basse, le téléphone de Romy vibre, et affiche la réception d'un message. Il se sépare d'elle à contre-cœur, confus, et zyeute l'expéditeur. C'est Paul, bien entendu.
"Je me met en route pour rentrer :)"
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Le Requin [RAMMSTEIN - TERMINÉE]
FanficRomy est une jeune femme simple : un caractère doux, des cheveux longs aussi blonds que les blés, de beaux yeux verts rieurs, et une lame plus tranchante qu'un rasoir. Elle a choisi sa place dans le monde facilement : elle corrigera la justice quand...