MHA : Todoroki

Chapitre 2

Je sens mes articulations craquer entre ses doigts. Ma circulation sanguine est coupée et je ne sens plus ma main. J'accélère le pas afin de mettre au plus vite un terme à cela, pour qu'il lâche enfin main.
Enfin nous arrivons dans la salle à manger. Des exclamation de surprise se font entendre derrière nous et en me retournant je peux apercevoir le regard admiratif des invités. Il est vrai que cette pièce ne manque pas de charme. Elle donne sur un jardin d'hiver traditionnel. Un petit gazouillement apporté par un un ruisseau rend cette pièce agréable et relaxante. Les invités s'installent et je me dirige vers la cuisine derrière une porte au fond de la pièce.
Une fois rentrée je ferme la porte. Je sais que je dois me dépêcher d'amener les plats mais je n'en peux plus. Je sens que si je continue je ne vais pas pouvoir tenir, je sens que je risque de perdre le contrôle... Si seulement je pouvais partir, ou juste m'allonger quelques instants seule.
Il faut que je me reprenne, je dois continuer, je dois continuer à jouer le rôle de la femme comblée. Je dois le faire pour mes enfants, je ne dois pas empirer la situation. Je m'assois par terre. Je dois le faire mais mes forces m'abandonne. Je ne peux pas... Je n'en peux plus... Je prends ma tête dans mes mains en essayant de faire taire la petite voix dans ma tête. Cette voix, si je l'écoutait, je détruirais tout. Plus rien ne restera. Je ferai payer à Enji tout ce qu'il m'a fait, à moi et à mes enfants, je détruirais son visage qui m'a tant terrifiée, qui a tant hanté mes cauchemars. Je le ...

"Maman ?"

Je lève la tête surprise. Je reste quelques instants à dévisager ce petit garçon à la chevelure rouge et ébouriffée se tenant en face de moi. Je finis par reprendre mes esprits et je lui réponds :

" Toya, mon petit. Qu'est-ce que tu fais là ? Tu dois dormir ce n'est pas bon pour toi de rester éveillé aussi tard surtout que demain tu vas devoir t'entraîner avec ton père.

- Oui je sais Maman mais Shoto n'est pas bien... Il a chaud et il tremble un peu."

Cette fois je me lève. Je sais pourquoi il est dans cet état. Ce matin son père a décidé de l'entraîner pour la première fois. Il l'a battu et Shoto ne l'a pas supporté. J'ai bien essayé de l'arrêté mais Enji s'est mis à me frapper aussi et je ne voulais qu'il aille trop loin surtout devant mon fils. Si seulement j'avais réagi autrement, si j'avais utilisé la violence peut être que Shoto dormirait paisiblement à l'heure qu'il est, à poings fermés sans être malade. Si...

"Si Shoto est malade c'est à cause de moi."

Je le regarde, il n'a que 13 ans mais il y a  tellement de tristesse en lui. Je ne dois pas le laisser penser cela. Non il ne dois pas se sentir coupable de l'état de son petit frère.

"Maman ne dis rien. Je sais que c'est de ma faute. Si je ne me brûlait pas quand j'utilise mon alter et si j'étais plus fort, Papa aurai eu ce qu'il voulait et aurai continué de m'entraîner en laissant Shoto tranquille."

Je ne dois pas le laisser dire cela. Je me lève et je le prend dans mes bras.

" Toya ce n'est pas de ta faute. Ne redis jamais cela. Ton père allait forcément entraîner Shoto pour voir ce dont il est capable. Et ton père ne perd pas espoir en toi. La preuve, il continue de t'entraîner."

Je dois lui mentir. Je ne peux pas lui dire que son père recherche la perfection au minimum chez ses enfants. Je ne peux pas lui dire que si son père continue de l'entraîner, c'est uniquement au cas où Shoto est plus faible que lui, au cas où il le déçoit. Même si le talent de Toya est indéniable, sa condition physique et son désavantage quand il utilise son alter, fait qu'il ne pourra pas combler son père.

"Maman, ne te fatigue pas à inventer. J'ai compris ce que Papa pense de moi. Je l'ai compris dès que Papa m'a mis avec mon frère et ma sœur et qu'il a séparé Shoto de nous.

- Toya non !"

La porte s'ouvre et la nourrice entre dans la cuisine elle s'inclina.

"Je suis désolée de vous interrompre mais Shoto est malade et vous demande. Si vous voulez je peux m'occuper de servir le repas pendant que vous lui tenez compagnie."

Je reste sans voix. Enfin je vais pouvoir échapper à cette soirée horrible et rester avec mon fils. Je jette un coup d'œil entre la porte donnant sur la salle à manger afin de vérifier si Enji ne viens pas. Il continue de parler avec les invités comme si de rien n'était. Il me dégoûte. J'accepte la proposition de la nourrice reconnaissante et je sors avec Toya de la cuisine. Je marche dans la maison sombre et silencieuse Toya à mes côtés. Au bout d'un moment je sens une petite main prendre la mienne. Je baisse la tête vers Toya. Il continue de marcher les yeux rivés devant lui. Même depuis tout petit sa détermination est sans faille et elle m'a toujours surprise. Jamais ils ne s'est détourné de son objectif. Il fait tout pour l'atteindre.
Nous arrivons enfin vers l'aile de la maison consacrée aux enfants. Une fois arrivés Toya lâche ma main.

"Pas besoin de m'accompagner. Bonne nuit Maman. Je t'aime.

- Moi aussi je t'aime Toya. Bonne nuit mon petit."

J'attends qu'il soit rentré dans sa chambre et je me décide à entrer dans celle de Shoto.
Le pauvre... Il transpire et est agité. Un enfant de 5 ans ne dois pas subir cela... Pour faire baisser sa température je sorts un torchon de sa table de chevet et je le gèle grâce à mon alter. Je pose ensuite le tissu gelé sur son front. Ce contact lui fait ouvrir les yeux. Son regard... Il me perturbera toujours autant. À la fois le mien et celui de son père. C'est tellement troublant et dégoûtant... Mais je ne dois pas avoir ces réflexions horribles. Mon fils à besoin de sa mère. Je dois lui tenir compagnie. Je m'allonge près de lui en lui disant :

" Ne t'inquiètes pas Shoto. Je vais rester avec toi. Et demain on pourra voir la télé tout les deux et rien que nous deux. En plus ton Papa ne va pas t'embêter car il entraînera Toya."

Un sourire se dessina sur son visage. Quelques minutes plus tard, il s'endormit d'un sommeille plus tranquille. Je restais quelques instants réveillée à profiter de ce moment avec mon fils. Mais épuisée je fini par m'endormir peut de temps après lui.