Assis sur sa chaise, il essayait tant bien que mal de terminer sa nuit, malgré le brouhaha de sa classe. Décidément, huit heure du matin c'était bien trop tôt pour commencer une journée d'école.
Ses camarades bavardaient en attendant la venue de leurs professeur, lorsque soudain on toqua à la porte. Il n'y prêta pas vraiment grande attention, et préféra continuer à essayer de dormir.
Quand tout d'un coup on le secoua vivement.
<<Eh réveil toi! Il y a deux personnes qui voudrais te parler.>>
C'était la délégué de classe. Décidément elle était vraiment mignonne. Sous ses airs de bonne élève et ses lunettes qui lui donnaient un air sérieux, se cachait un joli visage à moitié dissimulé par une frange.
<< Tu m'entends ? Je t'ai dit que des gens voulait te voir
-Ah? Euh oui... balbutia t'il, euh... j'y vais>>
Il voulait savoir de qui pouvait il bien s'agir; d'habitude personne ne s'intéressait vraiment à lui; il n'était pas du genre très sociable, et ne se liait d'amitié avec les autres que très rarement, ce qui l'amenait à souvent se retrouver seul.
Il se leva péniblement, tout en se demandant ce que ces personnes avait bien envie de lui dire.
Il se dirigea vers la porte, tandis que les autres élèves continuaient à discuter.
Lorsqu'il y fut arrivé, et qu'il allait demander aux inconnus les raisons de leurs venue, il s'arrêta net, un coup de feu retentit, ses yeux s'ecarquillèrent, et il bascula en arrière.
Les deux individus prirent la fuite, tandis que son sang ruisselait le long de son torse, noyant sa chemise d'un coloris rouge vif. Ses camarades hurlaient, pris de panique, et tandis que sa vision s'obscurcit, il se posa alors cet ultime question: Alors c'est ça mourir ?
Le néant, les ténèbres qui l'enveloppaient, c'était donc ça qui se passait après la mort ?
Il resterait ainsi pendant l'éternité plongé dans l'obscurité ? Non... il ne voulait pas y croire. Il voulu bouger mais ne sentait rien, ne voyait rien. Non... il ne voulait pas croire que ça se finissait comme ça...
Soudain une lumière apparue, des cris retentissaient, pendant que des bruit de machines et des gens s'affairaient dans une pièce. Au centre se trouvait une sorte de table sur laquelle une femme gémissait et autour d'elle des gens qui l'encouragaient. Il etait en train d'assister à un accouchement.
Soudain, le noir complet se fit une nouvelle fois.
Il n'arrivait pas à comprendre le sens de ce qu'il venait de voir.
Puis d'un coup, il se retrouva dans une pièce, où un bébé dormais paisiblement, dans la même fraction de seconde, il vit un jeune enfant faire du tricycle, pédalant à toute vitesse, puis dévaler un toboggan, manger une glace, jouer aux jeux vidéos... les situations s'enchaînèrent de plus vite, et soudain il compris.
C'était ses souvenirs, il voyait sa vie défiler devant ses yeux. Il se voyait. Il revivait sa vie dans les moindres détails. Dans les moindres secondes.
Et soudain tout redevenu noir.
Il ouvrit les yeux.
Il se trouvait dans une petite pièce qui n'était meublée que d'un lit et d'une table de chevet en vieux bois.
Il fixait le plafond, composé de lattes de bois sombre dans lesquels se détachaient des formes étranges.
"Je ne suis pas mort ? se demanda t'il.
Aurait-il rêvé ? Pourtant ça avait l'air bien trop réel pour n'être qu'un simple songe.
La pièce dans laquelle il se trouvait ne lui était pas familière, et les habits d'un blanc monochrome qu'il portait, ne lui appartenait pas non plus.
Il se décida de se lever et d'aller ouvrir la porte, pour pouvoir voir où il avait atterri.
Le parquet grinça, il s'immobilisa une fraction de secondes, et il continua à essayer de se diriger vers la sortie le plus discrètement possible.
Il tendit la main vers la poignée en métal, et à quelques centimètres de l'attraper, il s'arrêta net. Fallait il qu'il ouvre cet porte? Qui y avait il derrière ? Voulait-il vraiment le savoir ?
Il secoua la tête comme pour chasser ses interrogations, et se dit qu'après tout il n'allait pas rester indéfiniment dans cette petite chambre.
Il ouvrit la porte.
Derrière cette porte se trouvait un couloir, d'autre portes, toutes fermées, ainsi qu'un escalier.
Il avait l'air de se trouver dans une ancienne demeure, comme en témoignaient le parquet grinçant, les poutres en bois vieilli et les portes qui avait l'air de dater du dernier siècle.
Il entendit des bruit provenant de l'étage inférieur, et il se décida donc à s'en approcher discrètement.
Il se faufila à pas de loup le long du couloir, et se dirigea vers l'escalier.
Il le descendit prudemment, marche par marche, en faisant toujours, le moins de bruit possible.
Une fois en bas, il se retrouva dans un couloir étroit qui donnait accès à d'autre pièces, dont toutes les portes étaient fermées, sauf une d'où s'échappait des bruits étranges. Il s'approcha discrètement et jeta un coup d'oeil à l'intérieur de la pièce.
A gauche, un tourne disque vieux des années cinquante, diffusait faiblement un vieux morceau de jazz, qui était entrecoupé de grésillement.
A droite, des étagères qui comportait des photos et des livres, longeaient le mur, et sur l'une d'elle un morceau de ce qui semblait être de l'encens brûlait.
Enfin, au centre, une table basse sur laquelle était posée quelques plantes et deux tasse de thé fumantes.
Mais il n'y avait personne à l'intérieur.
<<Ah tu es réveillé. dit une voix.>>
Il sursauta et se retourna brusquement en laissant échapper un cri.
