mission CONTACT - entrée n°9

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Journal de bord du DELS Espérance


- Pourquoi tu veux pas jouer avec moi maman ?

-Je suis fatiguée Paddy. Et si tu me faisais la lecture pendant que je me repose un peu ? Tiens, prends ton livre, j'aime bien quand tu me racontes les mythes et légendes que tu apprends à l'école.

- J'ai rien envie de lire, dit Paddy, c'est tout des conneries ces histoires.


Je me suis réveillée en sursaut. Il me semblait encore entendre la voix cristalline et boudeuse du garçonnet résonner à mes oreilles. Déconcertée par ce souvenir qui ne m'appartenait pas, je me suis redressée. Je n'étais plus dans la rue, mais dans une immense pièce dépourvue du moindre mobilier. Nulle part, il y avait trace de Timothé, Ewen ou Helen. En revanche, je reconnus la silhouette qui se tenait à côté de moi. Le docteur Kim. Elle était seule, assise contre un mur, le regard perdu dans le vide. Je me suis alors approchée d'elle. Ses lèvres bougeaient et un filet de voix s'en échappait. « Réfléchir, c'est se souvenir. » marmonnait-elle en boucle. J'ai essayé de la secouer un peu, mais elle ne réagissait pas. Elle était comme... en transe. Mes tentatives de joindre par radio le reste de mon équipe furent vaines, de même que celles que je fis pour retraverser le mur du bâtiment. Alors je suis allée voir de plus près l'endroit où nous nous trouvions.


On aurait dit une sorte de hall dont le plafond, en forme de dôme toujours, s'élevait au-dessus de nos têtes, couvert de symboles luminescents. J'en reconnus certains que j'avais vu sur le tumulus. Devant moi, au centre, se trouvait une colonne, dont le matériau lisse et métallique était semblable au reste de la ville. Elle aussi était couverte de symboles. Ayant toujours sur moi le carnet de Fleming, je l'ai ouvert sur la page où j'avais lu l'étrange phrase que répétait Kim. Puis, mue par quelque intuition dont j'ignorai l'origine, j'ai touché, un à un, chacun des symboles reproduits. La colonne s'est mise à vibrer sous mes doigts. Dans le même temps, ma radio s'est mise à grésiller.

J'ai tenté un appel, et grand fut mon soulagement quand, dans les secondes qui suivirent, on me répondit. C'était la voix de Timothé. Il semblait aussi soulagé que moi et m'apprit que j'avais disparu depuis une heure, engloutie par le dôme. N'ayant pas réussi à me suivre, tous trois étaient restés dehors à attendre et tentaient de me joindre en vain. Je me suis empressée de le rassurer et de l'informer de mes récentes découvertes.


Je ne savais pas encore comment ressortir de là, mais je ne doutai pas d'y arriver car, étrangement, je commençais à comprendre à quoi servaient ces symboles. J'ai demandé à Timothé de vérifier les ondes radio émises depuis le dôme. Sans réelle surprise, il me confirma ce que j'avais déjà deviné : je venais de trouver l'origine du sursaut radio.

Restait à découvrir ce qui l'avait déclenché avant notre arrivée sur Edae4.


Décidant de poursuivre mes investigations, je me suis dirigée vers le bord du dôme. Un des symboles attira mon regard. Je l'avais déjà vu, mais sans me souvenir où. Je l'ai touché. La surface s'est mise à onduler. Une silhouette s'est dessinée, longiligne et floue. J'ai reculé d'un pas, mais pas assez vite. Sortant du mur tel un fantôme, un appendice gris et duveteux, semblable à une liane, m'a entouré le poignet. J'ai senti comme une piqûre sur mon index, puis la liane s'est refondue dans le dôme. Cela avait duré à peine une seconde, je n'avais même pas eu le temps d'émettre un son. Mon doigt me brûlait à l'endroit où il avait été piqué, et je sentais poindre un mal de crâne. Mes hallucinations auditives recommençaient.


Je suis retournée auprès du docteur Kim pour monter un bivouac de fortune. Puisque nous étions coincées dans cet endroit pour le moment, autant rendre notre séjour confortable. Du reste, je sentais que mon corps avait besoin de se reposer. Je crois m'être assoupie dès que mes paupières se sont fermées. Je me souviens vaguement avoir fait des rêves bizarres, peuplés de ces symboles qui parsemaient toute la surface du dôme, et du rire enfantin de Paddy. J'ignore si c'était à cause de cette piqûre, mais, lorsque je me suis réveillée trois heures plus tard, j'avais la certitude de savoir comment sortir.

Mission CONTACT (en cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant