Mission CONTACT (en cours de réécriture)

mission CONTACT - entrée n°13

Journal de bord du DELS Espérance

Il reste une journée avant le retour de l'Espérance au-dessus de notre hémisphère. Il était temps car nous n'avons presque plus de réserves, et il nous faut d'urgence réparer la pièce défectueuse. Une navette a ramené de l'eau de l'océan ce matin, mais le traitement est long pour la rendre potable. L'homme placé en isolement est toujours dans un état inquiétant sans être critique pour autant. Son organisme assimile de très grandes quantité d'eau dont la majorité alimente son sang et son cerveau. Il transpire tellement qu'il donne l'impression d'avoir contracté une grippe. Nous n'avons pourtant détecté aucun virus.

Trois autres cas ont été diagnostiqués au sein du camp. Le seul point commun qu'on leur ait trouvé pour le moment est que ces quatre personnes avaient participé au balisage de la ville, deux semaines plus tôt.

Après enquête, il s'est avéré que leur chef d'équipe, ce jour-là, avait perdu le contact avec eux l'espace de quelques minutes alors qu'ils étaient dans le voisinage de l'un des générateurs de la périphérie. Il n'avait pas signalé l'incident vu que son équipe était revenue au complet.

Malgré les protestations de Tim, j'ai pris la décision d'aller voir sur place. Je voulais comprendre.

Quatre heures plus tard, je me retrouvai donc à l'endroit où l'équipe avait brièvement perdu le contact. Mue par un pressentiment, j'avais fait le choix de venir seule. En cas de problème, je savais que je pouvais toujours joindre l'équipe qui se trouvait actuellement au dôme central. En posant mes mains au bon endroit, je suis entrée dans le dôme du générateur. Une fois à l'intérieur, je me suis dirigée vers les petites colonnes. En leur centre, je vis une silhouette que je connaissais bien.

Bouche bée, je regardai Fleming qui me faisait face. Sa tenue était identique à celle qu'il portait habituellement, en-dehors d'une sorte de cape grise qui ondulait derrière lui. Il n'y avait pourtant pas la moindre brise ici. Son visage arborait une expression de calme. Cependant, il ne semblait pas me reconnaître, même quand je l'appelai par son nom.

Au bout de quelques minutes, l'homme monta dans les airs, soulevé par sa cape d'une longueur inhabituelle. Elle faisait plus que ça d'ailleurs : elle le portait littéralement. Sous mes yeux, elle s'est alors étendue, étirée, forme grise aérienne et floue, pour nous englober tous : Fleming, les colonnes et moi-même. Je n'aurais su décrire l'état de cette chose. Solide ? Liquide ? Gazeuse ? Elle semblait n'être rien de tout ça et pourtant tout à la fois.

Instinctivement, je sus qu'il s'agissait de l'entité.

Fleming s'est alors mis à parler. Mais, bien que ce fut sa voix, c'était autre chose qui s'exprimait à travers lui. « Tu constateras bientôt avec soulagement que les maladies et les blessures physiques n'existent plus. Ton cycle se termine. » Puis l'entité ramena Fleming au sol et le relâcha. Il perdit immédiatement connaissance. La forme grise s'approcha et flotta autour de moi quelques instants avant de se fondre dans la paroi du dôme et de disparaître.

Les minutes qui suivirent, je me souviens avoir traîné tant bien que mal l'archéologue hors du bâtiment, avant d'appeler les secours par radio. Nous sommes remontés le plus rapidement possible à la surface et rentrés au camp. Fleming était toujours inconscient lorsqu'Helen l'a pris en charge. Son infirmerie prenait de plus en plus l'allure d'un hôpital. Je souhaitais ardemment qu'il se réveille au plus vite pour pouvoir l'interroger. Je voulais absolument savoir ce qui lui était arrivé.

Après un rapide débriefing, Tim m'a imposé d'aller me reposer. Pour une fois, je n'ai pas opposé de résistance, car j'avais besoin de réfléchir.

Réfléchir, c'est se souvenir. La phrase répétée par le docteur Kim s'était ancrée dans ma tête comme un vieux refrain dont on n'arrive pas à se défaire. Les souvenirs étaient la clef, mais la clef de quoi ? Était-ce en rapport avec ce fameux cycle qu'avait mentionné l'entité ? Qu'allait-il donc m'arriver ? Et pourquoi ne parlait-elle qu'avec moi ?

 Autant de questions dont je n'avais pas le moindre début de réponse.