mission CONTACT - entrée n°19

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Journal de bord du DELS Espérance


J'ai repris conscience quatre jours plus tard, allongée dans mon lit.

Je n'avais aucun souvenir de ce qu'il m'était arrivé entre temps, ni aucune idée de ce que m'avait fait l'entité. Fort heureusement, j'avais gardé la caméra sur moi, et j'ai donc entrepris de la visionner.


C'est comme ça que j'ai découvert être revenue de la ville quelques heures seulement après avoir perdu conscience. Je me suis vue revenir au camp comme si de rien était et vaquer à mes occupations habituelles. En réalité, la vidéo était d'un ennui mortel... du moins pendant les quarante-huit premières heures que j'ai passées en accéléré.

L'avant-veille, je m'étais visiblement rendue dans le laboratoire de Virginie pour voir où en était son projet d'hybridation de plantes terrestres et autochtones. La jeune femme était en pleine expérimentation. Devant elle se trouvait plusieurs jeunes pousses dont l'aspect me rappelait vaguement quelque chose. Leur couleur était d'un gris bleuté semblable au lichen qui recouvrait l'ensemble de la flore d'Edae4 et les quatre tumuli. Virginie, visiblement très concentrée sur ses travaux, ne m'avait pas entendue arriver. Comme envoûtée, elle poursuivit son inspection des plants pendant un bon moment encore avant de finalement relever la tête vers moi.

Après m'avoir saluée, elle s'est mise à m'expliquer qu'à la suite de plusieurs tentatives de greffes, elle avait finalement réussi à créer une fleur qui devrait être apte à résister aux conditions climatiques de la planète. Lorsque je lui ai demandé comment elle avait réussi cela, elle m'apprit que tout le secret résidait dans l'assimilation du lichen par la plante car, selon elle, ce dernier aurait un rôle d'évapotranspirateur en même temps qu'assimilateur d'eau. En clair, il gardait l'eau transpirée par la plante et évaporée par le sol pour la restituer ensuite aux racines. Ce qui expliquait pourquoi l'eau n'était pas présente en quantité suffisante dans l'atmosphère pour engendrer des précipitations.


Il a fallu que je me repasse la séquence plusieurs fois avant de comprendre toutes les implications de ce que je venais de voir. Puis j'ai compris.

En jetant un regard vers le gobelet qui se trouvait sur ma table de chevet, je me suis aperçue qu'il était plein d'eau. Je n'avais rien bu depuis mon réveil, trois heures plus tôt, et je n'avais même pas soif.


Réfléchir, c'est se souvenir ! Voilà ce qu'avait tenté de m'expliquer l'entité. Le lichen était l'élément qui nous manquait pour récupérer de l'eau potable. Voilà pourquoi il était présent sur toute la flore. L'une ne pouvait pas survivre sans la présence de l'autre.

Et cela signifiait aussi autre chose. Quoi que m'ait fait l'entité, elle m'avait permis de réguler mon besoin d'eau grandissant. Il allait absolument falloir qu'Helen me fasse de nouveaux examens car j'avais peut-être en moi la solution qui allait sauver les personnes de ce camp. Et peut-être que l'on pourrait ainsi venir en aide aux quatre techniciens dont l'état de déshydratation ne cessait d'empirer.


J'ai foncé vers l'hôpital sans même prendre le temps de finir la vidéo.

Mission CONTACT (en cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant