Chapitre 2

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Sitôt après que l'homme se soit évaporé, Perla put respirer à nouveau convenablement. Ce personnage communiquait un tel respect rien qu'avec sa présence que la jeune grecque, s'était sentie absorbée. Il était évidemment que c'était la première fois que ses yeux avaient pu rencontrer un tel spécimen masculin.

Il possédait un tel charisme, une beauté surhumaine qu'elle se souviendrait durant longtemps de cette rencontre. Pourtant il avait aussi cette chose dangereuse qui jaillissait de son aura. C'était indéfinissable mais donner à chacun des frissons de peur. C'était pour cette raison qu'avait menti la jeune femme.

Elle était d'un naturel méfiant envers les inconnus, celui-ci n'échappait pas à la règle. Toutefois sa petite voix intérieure lui souffla qu'elle n'aurait pas dû mentir sur son identité. Après tout, l'habit ne fait pas le moine, il était peut-être tout simplement un vendeur de poisson.

Encore troublée par la rencontre avec cet homme, Perla prit la décision de rentrer malgré que la visite ne fut aboutie. Encore toute désorientée elle rejoignit la sortie du musée. La femme derrière le guichet vendait à des étrangers des billets pour accéder aux merveilleuses galeries. Et le bâtiment semblait se remplir petit à petit de touristes. Ce qui l'encourageait à déguerpir.

La grecque s'empressa d'atteindre les marches du perron qui menaient à une place ombragée grâce à de grands palmiers. Présent au milieu des bâtiments aux façades blafards et aux toits de tuiles, se trouvait une fontaine féerique en marbre blanc. Juste au abord de la source d'eau était garée une voiture de teinte sobre parmi d'autres. La sienne.

Quand enfin elle fut installée sur son siège conducteur, elle souffla en agrippant avec force le volant revoyant un certain visage masculin...


Giovanni arriva à son habitation, une majestueuse propriété typique
aux murs laiteux et aux volets bleus. A peine ses pas résonnaient sur le carrelage du hall que Francesco accourut vers lui.

- Bonsoir.

Le sicilien ne prit guère le temp de lui répondre pour une raison mystérieuse, un agacement l'avait saisi depuis qu'une séduisante brune avait agrippée son attention.

D'un geste sec, il retira sa cravate opaque pour la jeter sur une chaise s'en suivit sa veste à la couleur identique. Enfin tout en rehaussant les manches de sa chemise, il s'adressa à son homme de main.

- Bonsoir Francesco.

Ce dernier s'approcha avec prudence car la tension de son patron était perceptible. Et dans ses instant-là, il valait mieux pas titiller ce mâle à la stature impressionnante. Même si lui-même était d'une taille respectable, jamais au grand jamais, il n'affronterait Giovanni. Tout à coup le sicilien se retourna vers lui pour planter son regard profond dans le sien.

- Je veux tous les noms des clientes qui ont visité le musée aujourd'hui, ordonna le sombre personnage, le visage encore plus obscur.
Son employé abonné à ses changements d'humeurs réguliers ne scia pas.

Il s'élançait déjà sur son téléphone prêt à transmettre des ordres à des petites mains.

- Ainsi que toutes les informations personnelles des jeunes femmes. Précisa-t'il.

Après avoir donné ces ordres le sicilien rejoignit la terrasse. C'était une plateforme face au paysage urbain qu'offrait Athènes. Une piscine à l'eau turquoise appelait à s'y à la baignade, cependant Giovani avait l'esprit bien trop tourmenté par une inconnue pour profiter de cette détente. Alors il s'appuya sur la balustrade pour y allumer une cigarette et enfin essayer de se changer les idées.

Ordinairement la nicotine le relaxer pour le faire devenir aussi doux qu'un agneau. Mais ce jour-là, rien n'y faisait.

Qu'avait fait cette femme ? Pourquoi à chaque instant son visage céleste se frayait un chemin jusqu'à devenir une obsession. Jamais une telle femme n'avait atteint sa raison en si peu de temps.

C'était certainement car elle refusait jusqu'au point de mentir sur son identité.

- Giovanni nous avons pu repérer qu'une petite poignée de jeunes femmes. Seulement, l'une d'entre elle semble être un fantôme à proprement parler. Seules les documents officielles révèlent qu'elle existe vraiment. Aucune autre information n'a été inscrite sur internet, là concernant.

Le sicilien écrasa sa cigarette dans le cendrier d'une table proche puis porta son entière attention sur Francesco ou plutôt sur les feuilles que celui-ci avait en sa possession. Son ami tendit le paquet des feuilles fraîchement sorties de l'imprimante.

Il plaça les feuilles sur la table extérieur pour les étaler et obtenir une vue d'ensemble sur tous ces visages féminins. C'était d'un œil expert qu'il rechercha l'inconnue aux yeux noirs. Le regard assidu, rien ne pouvait déconcentrer l'homme, pas même un tremblement de terre. Les visages défilaient sans qu'aucuns ne correspondes.
Tout à coup l'avant-dernière fut la bonne. Malgré que les informations soient aussi longues qu'une carte d'identité, c'était la séduisante inconnue de son musée.

Nom : Nikos
Prénom : Perla
Âge : 24 ans
Métier : couturière à son compte
Origine : Grecque
Née : La Canée
Anniversaire : 4 juin

Adresse : 7 rue du conteur

Père : Paolo Nikos
Mère : Anna Nikos

Son prénom est donc Perla, pensa-t'il le regard perdu dans l'eau du bassin. Il lui correspond parfaitement, une perle, délicate, timide, intelligente, oui une véritable perle.

Après sa lecture, il retourna la feuille dans l'espoir de trouver plus d'information mais rien. Il fronça les sourcils avec la nette impression que c'était une blague. Seulement Francesco n'effectuait jamais de plaisanterie.

- Où est la suite ? Finit-il par réclamer.

Son visage fermé indiquait que les conséquences serraient un désastre, si on essayait de le duper. Alors c'était un calme digne des plus grand sages que son ami répondît.

- Personne n'a trouvé plus d'informations sur cette Perla.

Giovanni dévisagea son ami sicilien qui mesurait seulement quelques centimètres de moins que son gabarit. Et malgré son caractère celui-ci avait rarement eut peur de son patron. Pourtant à cet instant-là, il discernait une tension palpable mélangée à de l'étonnement.

- Rien ? Persista-t'il, les poings posés sur la table en plastique et le visage fermé, n'avait rien de rassurant.

Ordinairement cet homme était glaçant, calme, et son physique n'aidait pas à rassurer les gens, mais là, c'était bien pire. Un volcan en fusion venait de remplacer ses yeux et ses narines retroussées pouvaient être comparées avec les naseaux des chevaux.

- Tu te fiches de moi, tu veux me faire croire qu'il n'y a rien en plus ? Rugit-il prêt à bondir vers Francesco pour le faire avouer.

Ce dernier devint pâle, la faute à l'agressivité de Giovanni. L'employé se recula pour créer une distance entre eux. Puis il prit sa voix la plus apaisante pour s'adresser à lui :

- Giovanni, calme-toi. Fais-moi confiance on ne va pas te mentir pour si peu, nous ne sommes pas Loris pour te...

Il ne put guère finir que le trentenaire déguerpissait dans la terrasse direction la salle de sport, pour calmer son être.
Encore une fois, son oncle, ce misérable avait encore réussi à gâcher cet fin de journée. Heureusement il ne faisait plus parti des vivants...

Fratelli siciliani_Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant