{PROLOGUE}

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— Tout va bien, Louve Blanche...  Tout va bien. C'est fini, murmura un chat dont le pelage blanc et brun ressortait dans l'obscurité de la grotte où ils avaient trouvé refuge. 

La dénommée Louve Blanche, allongée et haletante sur le sol de pierre dur, acquiesça. Elle regarda tendrement les trois nouveaux-nés blottis contre son flanc. 

— C'est drôle, ils sont tous identiques hormis leurs pattes qui sont toutes d'une couleur différente, sourit la jeune mère. Ils te ressemblent tant, Œil de Saphir...  

— Oui, répondit son compagnon sur un ton amusé. Comment veux-tu les appeler ? 

La femelle contempla ses enfants. Ils avaient tous le pelage identique à celui de leur père, et les mêmes yeux bleu glacé que leur mère.

— Petit Sable pour celle-ci, répondit elle en désignant la chatonne aux pattes crèmes. Pour le mâle aux pattes blanches, Petit Eclat. Et pour la dernière, celle aux pattes noires...   

— Pourquoi pas Pattes Vives ? proposa Œil de Saphir. 

Sa compagne hocha la tête. Tout était parfait. Enfin...   si on oubliait que les deux amoureux ne faisaient pas partie de la même Tribu, chose strictement interdite par les Règles des Combattants. Louve Blanche soupira. Au même moment, Œil de Saphir fut parcouru d'un violent tremblement.

— Œil de Saphir ! s'exclama t-elle, alarmée. 

— Je...   haleta le matou, une lueur effrayée dans les yeux. J'ai... eu... une... vision... 

La femelle déglutit. Son compagnon était parfois frappé de visions étranges, souvent signe de mauvais présages. Ces évènements étaient rares, et seul le couple en était au courant. Une vision après la naissance de nos chatons ?  pensa t-elle, inquiète.

— Le sable et l'éclat se dresseront face au vent. Mais si l'ombre les rejoint, le sang régnera...  souffla lentement le combattant de la Tribu du Soleil. 

— Une...  une prophétie ?! s'étrangla la jeune mère, au comble du désespoir. Mais...   le sable, l'éclat, et l'ombre... 

Elle ne put finir sa phrase. Son regard était maintenant fixé sur les trois chatons. 

— Louve Blanche, je ne sais pas ce que cela signifie, mais...   nous devons les séparer. Sinon, ce que j'ai vu...  se produira, murmura son compagnon qui avait repris ses esprits.  

Malgré cela, son regard brillait toujours de la même lueur horrifiée et stupéfaite.

— Qu'as tu vu, Oeil de Saphir ? Et...  les séparer ? Mais...  >>

Ses grands yeux bleus se remplirent de larmes. 

— J'emmène Pattes Vives. Emmène Petit Eclat dans ta Tribu. Ne parle pas de moi, surtout pas. Et...  confie Petit Sable à Vanille. 

— Non ! cria sa compagne. Je ne veux pas qu'ils soient séparés, et encore moins confier ma fille aux Bipèdes ! 

— C'est le seul moyen, insista le combattant. Cela me déchire autant le cœur qu'à toi. Mais si ma vision se réalise, alors ce sera la fin de tout...  Je trouverai un prétexte pour Pattes Vives. Tu me fais confiance ? ajouta t-il. 

Louve Blanche hocha la tête, tremblante. Son compagnon l'enlaça tendrement. 

— Je t'aime. 

Il lécha tendrement Petit Sable et Petit Eclat avant de saisir délicatement Pattes Vives entre ses crocs. Le combattant quitta la grotte, et lorsqu'il se retourna pour saluer sa compagne une dernière fois, celle-ci eut le temps de voir les larmes qui brillaient dans ses yeux. Sanglotant, la jeune mère se leva et saisit sa fille et son fils avant de sortir à son tour. 

Après avoir emprunté un long sentier, tout en se cachant dans les fourrés dans le cas d'une éventuelle patrouille de sa Tribu, Louve Blanche se faufila à travers une ouverture dans la haie bordant le Nid de Bipèdes où habitait Vanille, une chatte domestique. Les deux femelles s'étaient rencontrées lorsque Louve Blanche n'était qu'une apprentie, et elles s'étaient revues de temps en temps. 

La jeune combattante s'avança craintivement dans le jardin des Bipèdes. Vanille, somnolant dans l'herbe chauffée par le soleil, se leva brusquement et vint à sa rencontre.

— Louve Blanche ?! Mais... ce sont des chatons !

— Vanille, je n'ai pas le temps de t'expliquer... Mais je t'en prie, occupe-toi de Petit Sable...  Confie la à tes Bipèdes. Ne lui dis jamais rien à propos de ses origines !

Louve Blanche déposa délicatement sa fille au pied de son amie et la lécha tendrement. Les larmes coulant sur son pelage, elle se retourna et partit aussi vite qu'elle était arrivée, Petit Eclat avec elle, laissant Vanille gueule-bée. 

— Louve Blanche ! Reviens ! Attends ! cria la chatte domestique. 

Mais la combattante ne se retourna pas. Sa silhouette fine se fondit entre les arbres de la forêt bordant le territoire de sa Tribu et elle disparut au loin.

Les Trois Diamants - Tome I : Ombre {Fanfiction LGDC}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant