Chapitre 14 : Une victoire à deux vecteurs

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J'étais complétement largué. Xayah avait un comportement vraiment étrange. Encore, pour ma mère, je pensais comprendre. Mais pourquoi disparaître comme ça de bon matin ? Pourquoi ne me laisser qu'une plume éphémère ? Alors que la chose dont j'avais le plus besoin maintenant, après avoir réglé cette histoire avec mon père, après avoir achevé cette quête de vengeance qui avait duré des années, c'était de l'avoir à mes côtés ?

Ça m'énervait. Pourquoi encore des secrets ? On avait eu notre dose ! Et notre rapide échange avant le combat n'avait rien arrangé. Comment elle pouvait douter de ma force ? Même si ce con me piégeait... L'humilier malgré ça serait une victoire encore plus belle.

Ce n'est qu'une fois dans l'arène que je compris de quoi elle parlait. Mais je devais bien admettre que je ne m'attendais pas à autant d'intelligence de la part de Draven. Jouer sur les points faibles des vastayas, hein ?

- T'as trop de peur de me combattre à la loyale... J'aurai dû m'en douter. T'es pathétique !

- Tss, on verra lequel des deux sera pathétique quand je m'assiérai sur le trône !

Je crois qu'il me sous-estimait un peu trop là. Ce n'était pas un mal de crâne qui viendrait à bout de moi, et ces aiguilles paralysantes ne pouvaient être tirées qu'une par une.

Alors certes, j'avais des blessures, mais il n'avait réussi à les produire uniquement grâce à l'effet de surprise. J'essayais de réfléchir à une stratégie, mais entre ses attaques qui me ralentissaient, et celles qui le faisaient accélérer, c'était pénible de réfléchir.

Tss, cet enfoiré avait réussi à m'entailler l'épaule. Je commençais à entendre la foule s'agiter. Et j'étais bien trop fier pour crier à la triche et arrêter le combat.

- Tu entends ça ? La foule m'acclame ! C'est bête Sett... Toi qui avais enfin quelques fans, tu viens de les perdre. Tu sais aussi bien que moi qu'ils changent de camps comme de chemises ces gars-là, ahahah !

- Crois-moi, s'ils t'adorent c'est qu'ils ont vraiment aucun odorat, vu comment tu fouettes.

Cet abruti se renifla les aisselles pour vérifier. Hey ouais mon gars, tu sens pas la rose !

- Pffeh, je pues pas autant que toi qui sens le chien mouillé dès qu'il pleut ! Vastaya de mes couilles ! Ya bien que cette race pour fanfaronner alors que je suis en train de l'exploser !

J'avais pesté. Sale humain ignorant. Franchement, je ne les aimais pas plus que Xayah. Surtout ceux comme lui.

- Je ne suis pas un chien.

Un chat, passait encore. Mais il n'y en avait qu'une pour avoir le droit de me qualifier comme ça.

Alors que je peinais à me relever, ces ultrasons me vrillant les tympans, le public commençait à réclamer la fin du combat. Sérieusement ? Ça n'avait même pas commencé.

- Alors Sett... Qu'est-ce que ça fait d'être sur le point de perdre la seule chose que t'as ? Ça fait quoi d'être... Complètement seul ?

Ce fils de chien. Comment il pouvait savoir ça ? Ouais, depuis un bail, je me sentais seul, je l'admettais. Heureusement, j'avais ma mère. Mais c'était une solitude qu'elle ne pouvait pas comprendre, puisque je ne pouvais pas lui en parler.

Dans ce milieu, quand tu as le malheur de grimper les échelons, y'a toujours quelqu'un qui tentera de te faire tomber, et finit par abîmer tes jolies chaussures.

Amour & Haine : Le choix d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant