LA MALADIE DE SOLOMON GRUNDY

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Solomon Grundy naquit un lundi,

Baptisé un mardi,

Marié un mercredi,

Malade un jeudi,

Au pire un vendredi

Mort un samedi,

Et le dimanche...

Lérick regardait sa montre nerveusement en lisant et relisant, encore et encore, son exposé. Il était en terminale scientifique. Il y a quelques mois de cela, les professeurs leur avaient demandé, à lui et sa classe, de choisir une maladie en provenance de leurs pays d'origines et d'en faire un exposé. Lérick avait donc choisit comme sujet la maladie de Solomon Grundy. Il s' agissait d'une maladie découverte en Jamaïque,  son pays d'origine donc, et qui faisait partie des plus horribles qu'on ai connu. La peau des membres (bras ou jambe) se nécrosait, se putréfiait et tombait. Les muscles et vaisseau sanquins se désagrégaient, finissaient par devenir un voile très fin et transparent recouvrants les os, déormais visibles. Alors il pouvait arriver que l'on voie se promener dans la rue, un homme avac un bras de squelette ou une femme cachant ses jambes banches. Cette maladie s' appellait la maladie de Solomon Grundy, car, on pouvait très bien vivre toute sa vie avec, ou alors, la nécrose s' attaquait au coeur et au bout d'une semaine après un malaise,le  malade décédait. Ils ne vivaient qu'une semaine, tout comme le Solomon Grundy de la comptine. Aucun vaccin, aucun antidote, même après des années de recherche, n'avaient été découvert. C'était, d'après Lérick, la pire maladie qui existe.

Pour un exposé de bonne qualité, le jeune homme avait décidé de questionner, devant toute la classe, une personne atteinte de la maladie. Pour un exposé de qualité, oui, mais aussi pour mieux toucher ses camarades au sujet de cette pandémie. A la bibliothèque qu'il fréquentait, il avait rencontré une jeune fille de quatorze ans atteinte de la maladie. Les membres dont la peau était absente chez elle étaient les bras. Lérick l'observait souvent, cette jeune fille. Elle prenait de gros livres avec ses bras si fragiles, elle tournait les pages avec ses doigts si fin et si blancs. Un jour, elle avait prit un dictionnaire,  et le jeune homme eu si peur qu'elle ne se brise un bras, alors il l'avait aidé à porter le gros ouvrage. Ils avaient alors fait connaissance. Elle s' appellait Marisol Solis. Elle avait les cheveux bruns bouclés qu'elle attachait en une sorte de chignon. Ses yeux marrons trahissaient une certaine douleure et une certaine tristesse en dépis de son grand sourire. C'était une grande rêveuse et jamais les deux adolescents ne parlaient de sa maladie. Mais un jour, Lérick y fut contraint. Il lui demanda si elle voulait bien l' "aider" pour son exposé. Il s' était attendu à ce qu'elle refuse, car c'était trop difficile pour elle, mais non. Elle lui avait dédié un grand sourire et répondu "Bien sûr".

Alors maintenant,  il attendait impatiemment son arrivée en révisant. Il remit ses lunettes correctement sur son nez et releva la tête. Elle était devant lui, à quelques mètres et lui faisait signe de la main. Il se dirigea vers elle, ils se saluèrent, puis le professeur sortit de la salle de cours pour demander au élèves de rentrer. Les autres s' installèrent,  mais Lérick et Marisol restèrent debout, attendant le moment de commencer l'exposé. Les lumières de la salle s' éteignirent, Lérick alluma le vidéo - projecteur et commença en présentant la maladie, ses symptômes,  comment vivre avec, si il était possible de se faire soigner... Après dix minutes, alors qu'il n'avait plus aucun diaporama à présenter,  il ralluma les lumières et expliqua:

-Maintenant, je vais laisser la parole à Marisol Santana, atteinte de la maladie de Solomon Grundy.

Il s' assit en face d'elle et commença à poser des questions.

-Alors, fit-il,  peux-tu nous parler un peu de toi?

-Je m'appelle Marisol Solis, répondit-elle. J'ai quatorze ans,  je vis à Échirolles, je suis scolarisée au collège Louis Lumière et je souffre de la maladie de Solomon Grundy.

La maladie de Solomon GrundyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant