Dix.

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Aria 

Wesley m'entraîne vers une voiture, une Ford Mustang rouge éclatante... exactement comme celle de mon père.

— C'est une Ford Mustang de... commence-t-il, tout fier, avant que je ne l'interrompe.

— De 1970, ouais, je sais.

Il me lance un regard surpris. Je suppose qu'il s'attendait à m'impressionner. Soudain, la pluie redouble de force, transformant les gouttes en une véritable cascade. Au loin, des éclats de voix résonnent, mais tout ce que j'entends, c'est le son des gouttes qui martèlent le capot de la voiture, comme une mélodie imprévisible. Il déverrouille rapidement les portières, et je me précipite à l'intérieur, essayant d'essuyer les gouttes qui glissent le long de mes cuisses. 

Mes vêtements commencent déjà à coller à ma peau, légèrement trempés, et un frisson involontaire me parcourt malgré moi. Une douce odeur de vanille flotte dans l'air de sa voiture, une fragrance rassurante et réconfortante, en total contraste avec l'averse glacée à l'extérieur. Wesley s'installe au volant, démarre le moteur, et nous nous éloignons sous la pluie qui s'intensifie.

— Alors, tu t'y connais en voitures de collection ? semble-t-il remarquer.

— Mon père a exactement la même en blanc, dis-je sans détourner le regard de la route.

Il marque une pause, visiblement étonné, avant de me lancer un regard curieux.

— Non sérieux ? Ton père a une Mustang de 1970 ? demande-t-il, visiblement impressionné.

Je hoche simplement la tête, essayant de dissimuler un nouveau frisson qui me traverse. Il semble le remarquer car il enclenche immédiatement le chauffage, et la chaleur se diffuse lentement dans l'habitacle, me réchauffant peu à peu.

— Merci, murmuré-je, appréciant la montée de la chaleur.

— Et sinon, j'adore tes lentilles, ajoute-t-il soudain avec un sourire.

— Oh, je les ach... commencé-je par réflexe, avant de me mordre la langue. Bordel, ce salaud m'a piégée !

Je me tourne vers lui, prête à le remettre à sa place, mais il est plus rapide.

— Donc tu mentais. Je le savais, dit-il en me lançant un sourire en coin, fier de lui.

— Je... ouais, bon d'accord, je porte des lentilles, et alors ? répliqué-je avec un peu d'agacement. De toute façon, qu'est-ce que ça peut te faire ?

Son sourire s'élargit, et malgré moi, je sens mon irritation grimper. Il me fixe un instant, ses yeux pétillant de malice, comme s'il venait de remporter une petite victoire. Il adore avoir raison, c'est évident. Mais ce qui m'énerve le plus, c'est qu'il réussit toujours à me faire parler, à me faire baisser ma garde sans que je m'en rende compte.

— Rien, mais je me demandais... pourquoi caches-tu la couleur de tes yeux ?

— Je ne les cache pas, rétorqué-je aussitôt.

Son regard se fait plus insistant, comme s'il essayait de déchiffrer un secret bien gardé. Il hausse un sourcil avec cet air qui dit clairement « vraiment ? ». Un frisson parcourt ma colonne vertébrale alors qu'il me fixe avec une telle intensité que je me sens presque mise à nu, mais je ne baisse pas les yeux. Pas question de lui donner cette satisfaction.

— C'est juste qu'avec... ma couleur de peau, mes yeux sont un peu étrange, et puis si mon père découvrait que je porte des lentilles, il me tuerait.

Je ne sais même pas pourquoi je lui raconte ça, pourquoi j'offre cette information personnelle à Wesley King. C'est comme si son silence m'invitait à parler sans que je puisse m'en empêcher. Il tourne brièvement la tête pour me regarder, mais il reporte rapidement son attention sur la route. 

LOVE DEAL  (Réecriture en cours 13.04/ imperfect pact)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant