Chapitre 7

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Le lendemain, je sortis en ville avec mes deux meilleurs amis.

-Et du coup, quoi de neuf sur l'affaire du flic ?

-Pas grand-chose. Mais apparemment sa vie n'est plus en danger -me répondit Snow.

Je soupirais discrètement de soulagement.

-Et toi Karma ? Quoi de neuf ? -me demanda Kat.

-Pas grand-chose...

-T'as trouvé un taff pour Heaven, non ?

-Ouais enfin, j'ai juste un peu aidé..

-Et tu bosses ce soir ?

-On fait la soirée années 80, venez ça va être sympa.

-On viendra. Bon on va te laisser, Snow vient chez moi pour m'aider à réparer un truc. On se voit ce soir !

Je leur fis un signe de main et me dirigeais vers le bar. Lorsque j'entrais, il était 19h30 et c'était déjà blindé. La déco était en place, la musique aussi. Je me frayais un passage à travers la foule et me rendit au sous-sol. Je vérifiais ma liste de chansons : je les connaissais par cœur. Je commençais à me changer quand le porte derrière moi s'ouvrit.

-Karma ? Oh désolé, je pensais pas que tu serais là, j'avais besoin d'un peu de calme et le patron m'a dit que je pouvais prendre une pause.

Encore torse nu, j'enfilais ma chemise.

-T'en fais pas Heav, j'avais fini. Je monte sur scène dans 5 minutes.

-Merde, tu vas gérer.

Je souris et posais une main sur son épaule.

-Toi aussi. Ménage-toi, y'a du monde ce soir.

Je montais les escaliers et grimpais sur la scène. Après avoir salués mes amis, ils accordèrent leurs instruments et j'ajustais mon micro. Je commençais par Take on me de a-ha, chauffant doucement la foule.

A 23h, malgré les petites pauses qu'on s'accordait, j'étais épuisé mais motivé comme jamais. Je n'avais pas pu apercevoir Heaven, mais j'espérais qu'il s'en sortait. Tout le monde dansait à présent, et j'annonçais au micro :

-Pour notre dernière chanson, j'annonce un slow, pour finir en douceur. Mais vous pourrez encore rester jusqu'à 2h du matin, exceptionnellement !

On m'applaudit et j'entamais doucement I'll still loving you des Scorpions. J'eus presque les larmes aux yeux quand je vis les gens autour de moi, et que la chanson les touchait en plein cœur. L'alcool y était sûrement pour quelque chose, mais peu importe : tout le monde dansait au rythme de la musique, j'aperçus même quelques larmes sur des joues. Les applaudissements retentirent, on se fit rappeler 6 fois. A peine descendu de scène, je me fis étreindre.

-Heaven ?

-C'était génial. T'as vraiment le truc pour rendre l'ambiance magique.

Il s'éloigna rapidement, et j'eus à peine le temps de voir des rougeurs sur ses joues avant qu'il ne détourne la tête.

-On sort ?

J'hochais la tête et le suivit en me frayant un passage à travers la foule. On sortit devant le bar et on s'alluma chacun une cigarette. Je regardais Heaven en coin. Son entrain était retombé, il avait l'air perturbé.

-Ca va ?

Il comprit que j'avais remarqué son malaise. Il soupira.

-Tu peux me le dire...

-C'est juste que..

A ce moment-là, un homme d'une trentaine d'années totalement torché sortit du bar :

-Eh toi ! Sers-moi une bière !

-Je ne suis plus en service.

Heaven avait baissé les yeux et l'homme se dirigea vers lui.

-C'est pas une pute qui va m'empêcher de boire

L'homme l'agrippa en lui touchant les fesses, un peu trop violemment à mon goût.

-Tu fais quoi là sale porc ?

L'homme se tourna vers moi.

-Tu veux quoi l'chanteur ?

Je me dirigeais vers lui et il lâcha.

-Si tu lui fous pas la paix je vais me faire un plaisir de t'apprendre les bases de la politesse.

-J'aimerais bien voir ça.

L'homme m'agrippa par le col de ma chemise. J'avais toujours mon couteau sur moi, mais je ne pouvais pas le sortir devant Heaven : je ne voulais pas qu'il se doute de quoi que ce soit. J'envoyais mon poing dans la mâchoire de l'alcoolique. Il chancela, et je lui mis un coup de genoux. Il tenta de me frapper mais j'arrêtais son poing. Je le tordis en lui disant tout bas :

-Je te conseille de te barrer et de laisser mon pote tranquille. Et au passage, c'est toi la pute.

Je lui envoyais mon genou dans les parties et il partit en m'insultant, mais je n'y prêtais pas attention. A force d'être livré à moi-même et de vivre entouré de cons, j'avais appris à me défendre.

-Karma..

J'étais hors de moi. Voir Heaven se laisser maltraiter de la sorte me rendais furieux.

-Pourquoi tu t'es pas défendu ?

-Je.. je voulais pas créer de scandale.

Sans réfléchir, je le pris dans mes bras.

-Alors c'est moi qui te défendrais.

Je voyais bien qu'il était effrayé par ma colère soudaine, mais à la fois soulagé. Ces mots étaient sortis de ma bouche sans que je puisse faire quoi que ce soit pour les en empêcher.

-Je laisserais personne te faire du mal.

Un jour dans notre vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant