Chapitre 1

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Elle dormait dans les bras de Morphée, quand soudain une sonnerie lui tira de son profond sommeil.  Lauren tendit son bras gauche vers la commode à côté de son lit pour éteindre le bruit assourdissant de son réveil qui sonnait depuis maintenant  trente minutes. 

- Bon sang... On ne peut même plus dormir en paix dans cette maison! grogna Lauren d'une voix matinale.

Elle écarta ses douces paupières et vit les chiffres 07:52 affiché sur son téléphone. D'un bond, la jeune fille prit le t-shirt noir et le jean noir à côté de son lit et les enfila très rapidement. Elle se demandait pourquoi ça devait lui arriver à elle un jour d'examen. Elle savait qu'elle n'aurait pas dû passer la nuit à revoir et apprendre les cinquante derniers articles du Code pénal. Maintenant, la jeune étudiante de première année va peut-être arriver en retard pour son examen blanc.

Lauren se dirige vers la salle de bain en face de sa chambre et se brosse les dents de la manière la plus rapide possible. Seulement deux minutes plus tard, elle se trouvait déjà à l'entrée de son studio en train d'enfiler ses bottines noires. Alors qu'elle s'apprêtait à ouvrir la porte, tout en prenant sa sacoche, elle se rendit compte du temps triste et nuageux qu'il faisait par la fenêtre.  D'un soupir, la brunette aux yeux verts lâcha son sac à l'entrée et se presse vers sa chambre pour enfiler un gilet et prendre une veste. On était qu'au début du mois de décembre et on aurait dit qu'une grosse tempête interminable était sur le point de se déclencher. Sans se retourner, elle prit son sac et sortit en courant de son douze mètres carré.

Sur son chemin, elle croise mr. Rolland, son voisin grincheux ayant la quarantaine. Ils ne se parlaient presque pas mais elle se disait que la moindre des choses était de lui dire bonjour par politesse, même si il ne lui répondait pas toujours, dépendant de son humeur.. 

09h25. La jeune étudiante arriva à l'heure pour passer le concours malgré les embouteillages.  Le stress du retard est parti de son corps mais celui des examens commençait à la submerger. Elle respirait un coup pour se rassurer. "Ça devrait aller, j'ai passé la nuit à revoir et relire tous les cours appris tout au long  du semestre..", elle pensait. Au bout de deux heures, les étudiants sortirent de la grande salle. Certains soupiraient, d'autres tiraient une grimace. 


Alors que Lauren s'apprêtait à aller prendre son déjeuner, elle sentit une main lui taper à l'épaule. Elle se retournait, surprise et contente de voir son amie Audrey, qu'elle connaissait depuis le lycée.

- Hey! lui disait son amie enthousiasment. 

- Oh, salut Audrey, lui répondait Lauren en lui faisant la bise. 

- Tu vas manger? lui demandait son amie.

- Ouais, j'ai pas pris mon petit dej', je meurs de faim, répondait la jeune fille aux yeux d'émeraudes.

- Je viens avec toi, héhé ... Alors cet exam, ça s'est passé comment pour toi? lui demandait Audrey.

- Je sais pas... J'ai des sentiments très variées par rapport à mes réponses, disait Lauren, un tout petit peu déçue d'elle même.

- Mais non, t'en fais pas! Je suis sûre que tu l'as très bien réussie. T'es première de notre promotion, dois-je te le rappeler? répondait son amie aux boucles blondes.

- Je sais pas... Le stress m'a causé un trou de mémoire.

- Tu révises comme une tarée pour absolument tout depuis que je te connais. En plus t'apprend vite. J'en suis sûre que tu auras des bons résultats! rétorquait Audrey.

- Tu me surestimes, répondait Lauren en souriant, sinon, ça s'est passé comment pour toi?

- Bof bof... J'ai pas de grandes attentes par rapport à mes notes, si tu vois ce que je veux dire, disait Audrey en rigolant. 


Après le déjeuner, les étudiants passèrent la seconde épreuve de droit de la journée. Épuisée par le questionnaire interminable, Lauren n'avait qu'une pensée en tête: rentrer chez elle. Elle n'avait pas assez dormi la nuit dernière. Après une heure et demie de transport, du lieu d'examen à chez elle, elle s'excitait intérieurement à l'idée de pouvoir se reposer. 

En sortant du train elle s'aperçut du temps pluvieux qu'il faisait. Lauren détestait les orages. Elle mit sa capuche, referma son gilet et se faufila alors sous ces grosses gouttes de pluie avant d'arriver devant son immeuble. 

De nombreuses voitures de police étaient garées devant. Nombreuses personnes étaient réunies, comme s'ils venaient voir un spectacle. Ne comprenant pas ce qu'il se passait, Lauren s'approcha de l'entrée du bâtiment mais un policier l'arrêta sur son chemin en tenant son bras droit. 

- Vous ne pouvez pas entrer, lui disait alors l'homme qui paraissait faire deux têtes de plus qu'elle. 

- Mais j'habite ici? la jeune fille le fait comprendre.

- Une situation urgente a été déclarée, malheureusement vous allez devoir attendre quelques minutes, lui répondait l'officier.

- Qu'est-ce qui se passe? lui demandait-elle.

- Nous aurons d'ailleurs besoin de vous interroger à ce sujet tout à l"heure, répondait l'homme en ignorant sa question.

- Ecoutez monsieur, je n'ai aucune idée de quoi vous parlez. Je suis fatiguée. Il pleut des cordes. Je ne comprend rien à rien! Et maintenant je n'ai pas très envie de chercher à comprendre! s'exclame Lauren, agacée par la situation. Habituellement elle ne s'énervait pas vite. 

Elle continuait:

- Merci de bien vouloir me laiss-

Tout à coup, une voix l'interpellait de derrière. Elle se retournait et s'apercevait de la présence d'une de ses voisines, madame Grondin:

- Jeune fille, ça ne sert à rien de t'énerver. Ils veulent aussi m'interroger. On va devoir attendre...

- A quelle sujet? lui demandait-elle.

- Monsieur Rolland s'est fait assassiné..., lui répond la quinquagénaire.

A ces mots, le sang de Lauren se glaçait immédiatement. Elle ne se sentait pas bien. Son corps tremblait de la tête aux pieds. De la sueur froide descendait tout le long de son dos. Elle avait une envie pressante de cracher tout ce qu'elle  avait avalé ce midi. Elle n'arrivait pas à y croire. Ce matin encore, elle l'avait vue et lui avait dit bonjour. Comment est-ce possible qu'il se fasse assassiner? Il n'était certes pas très apprécié mais qui croirait que quelqu'un en viendrait à faire ça? Lauren était figée sur place. Elle savait que la soirée allait être longue. Très longue. 

Mon voisin d'en faceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant