Lara West

Chapitre 1 : Lara West

Les gens me disent souvent que je suis la parfaite héroïne de livre. C'est le cas. Mais, malheureusement, ce n'est pas joyeux.

Je suis dans le même cas qu'Harry Potter, par exemple, sauf que je ne suis pas une sorcière, que je n'ai pas sauvé le monde à multiples reprises et que si on me lançait un sort de mort dans la face, je n'y survivrais surement pas.

Je suis orpheline. Ma mère n'a pas survécu à l'accouchement, et mon père est décédé dans un accident de voiture, il y a quatre ans de cela. Deux ans avant sa mort, il s'est remarié avec une gentille et adorable femme légèrement plus jeune que lui, Nathalie. A sa mort, elle s'est enfermée pendant trois jours dans sa chambre et quand elle en est sortie, elle était inscrite sur une dizaine de sites de rencontres différents et m'a annoncé que je partais vivre chez ma tante, Laure, à l'autre bout de la ville. 

A la base, je devais changer de lycée, mais Laure s'est arrangée avant mon arrivée, et à emménagé dans un 30 mètres carré plus proche de mon lycée. Vous comprenez que j'adore à ce point ma tante, et, qu'à côté, Nathalie est au niveau abyssal.

Elle ne m'a jamais aimée, et je dois dire que c'était réciproque. Si la mort de mon dernier parent n'avait pas été si présente dans mon esprit, j'aurais été heureuse de quitter cette mégère répugnante. Mon père était la seule personne qui me permettait de survivre à cette horreur sur pattes, et j'avais toujours aimé la sœur de mon père, de quinze ans mon aînée. Elle voyait les choses comme les gens de mon âge, et savait toujours me donner de bons conseils. Il est clair que je la voyais plus comme une amie proche que comme ma tante.

Depuis que j'ai quitté mon immonde belle mère, elle mettait jour son profil Instagram avec un nouveau nom de "petit ami" tous les deux ou trois jours. Elle enchainait les coups d'un soir, mais, depuis quelques temps, elle semblait avoir jeté son dévolu sur un dénommé Marc Vianney il me semble.

Honnêtement, je le pleins.

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Ce soir là, je préparais ma rentrée du lendemain avec Laure, allongée sur le canapé, grignotant un reste de chips au fond d'un paquet gras et froissé. La série que nous regardions était franchement bof, c'était juste pour dire qu'on faisait un truc. 

Une désagréable vibration au niveau de ma poche arrière droite m'invita à me lever et à rejoindre ma chambre, m'excusant après de ma tante. 

Je me jetais sur mon énorme lit et m'enfonçais dans le matelas que j'avais volontairement dégarni de sa ouate pour plus de moelleux et de confort. 

- Salut Hannah !

- C'est pas juste, comment t'as su que c'état moi ?!

- Il n'y a que toi pour appeler à minuit moins dix. 

- Tu marques un point. La prochaine fois, j'appellerais dix minutes avant.

Je ris.

- Je vois que tu as toujours autant besoin de sommeil ? me sermonne gentiment mon amie.

- C'est toi qui me dis ça ?

Elle rit un peu, puis poursuit.

- Tu es fin prête ? 

- Euh... Non.

- Tu veux dire que tu n'as pas fait ton sac, que tu n'as pas choisi tes vêtements, que tu n'as pas prévu ton timing de stress de pas être avec moi et Mary tu que tu n'as pas réglé ton réveil ?

- Un peu de tout, je crois...

- Toujours aussi prévoyante. Je te laisse seule deux mois et tu trouve le moyen de glander devant la télé une veille de rentrée avec un fond de chips molles et grasses trouvé dans un placard de ta cuisine, sous une boite de sauce tomate périmée depuis un an et demis ?