Troisième chapitre : L'angoisse

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Hermione Granger n'était pas sortie de toute la journée de sa chambre, pas même lorsque le dîner avait été servi. Non pas qu'elle n'avait pas faim, au contraire, mais l'idée de devoir supporter tous ces regards sur elle la rendait mal à l'aise. Fred était resté avec elle, refusant de la laisser toute seule à broyer du noir. Même si elle avait essayé de le forcer à aller manger, elle était heureuse qu'il lui ait dédié une partie de son temps avec elle. Il était vrai que la compagnie de Fred avait de quoi l'occuper, elle avait passé une bonne partie de l'après-midi à parler de tout et n'importe quoi avec lui, laissant de côté toutes les mauvaises choses.

Elle n'avait quasiment pas quitté ses bras. C'était peut-être bête, mais elle se sentait en sécurité à l'intérieur de son enveloppe, comme s'il la protégeait de toutes les ondes toxiques autour d'elle. Elle n'était même pas mal à l'aise, il était vrai que n'importe qui aurait pu se sentir gêner si le grand frère de son meilleur ami vous prenez dans ses bras. Mais à l'heure actuelle, elle passait bien au-dessus de tout ça.

Cela faisait trente bonnes minutes que le rouquin avait rejoint sa chambre, enfin, une demi-heure que la brune l'avait renvoyé. Il commençait à somnoler dans son lit, et il ne voulait pas partir au début, si bien qu'elle avait dû prendre sa grosse voix et le menacer comme l'aurait fait Ginny si elle avait été là. Et en moins d'une minute, le plaisantin avait sauté sur ses pieds, claqué un bisou sur la joue de l'ancienne rouge et or et avait franchi la porte en lâchant un « bonne nuit » presque inaudible.

Hermione n'avait pas sommeil, elle avait peut-être dormi deux bonnes heures en compagnie de Fred et n'ayant pas fait grand-chose de la journée, elle était pleine d'énergie. Elle s'ennuyait. Elle n'avait pas envie de lire non plus, ni même d'écrire. Jamais elle n'avait ressenti un tel ennuie de sa vie, et dans le monde sorcier, il n'avait pas énormément de d'occupation possible à réaliser après vingt-trois heures, en dehors de se plonger dans son lit et de fermer ses yeux jusqu'au lendemain. Et même si elle pouvait transplaner, elle n'irait sûrement pas dans un club à Londres, ou même nulle part ailleurs. Hermione avait bien trop peur de sortir du terrier, elle était même terrifiée à l'idée de sortir seule, ne sait-on jamais sur qui ou quoi elle pouvait bien tomber.

La jeune femme se redressa afin de sortir de son lit, elle enfila un petit gilet avant d'ouvrir discrètement la porte de sa chambre, les Weasley et Harry dormant déjà sûrement depuis de longues minutes. Elle se rendit au rez-de-chaussée, prit une paire de chaussures et se dirigea vers la porte d'entrée non sans un regard vers la grande horloge familiale. Son portrait et celui d'Harry avaient été ajoutés peu de temps après leur emménagement, c'était une façon de leur faire comprendre que maintenant, ils faisaient partie de la famille, mais également un moyen d'avoir un œil sur eux, Molly Weasley étant une vraie mère poule. Hermione était touchée de son intention. Et même si la plupart des jeunes étaient majeurs, cela ne l'empêchait pas de vouloir les savoir en sécurité. Nous ne sommes jamais vraiment sûrs de ce qui peut arriver, à cause des évènement précédents. Et ça, la brune en avait bien conscience. Pour autant, elle lassa tout de même ses chaussures et sortit du terrier, tout en faisant attention en fermant la porte derrière elle.

La lune éclairait les collines aux alentours de la maison, si bien qu'elle pouvait observer au loin une biche accompagnée de son faon marcher tranquillement, sans crainte. Elle ne put s'empêcher d'avoir une pensée pour son ami Harry, son patronus étant un cerf, et celui de sa défunte mère étant une biche. Elle avait toujours trouvé une certaine élégance et une certaine beauté chez eux, et pour elle, ce patronus collait parfaitement à son meilleur ami.

L'ancienne rouge et or avançait lentement, s'éloignant doucement, mais sûrement de la maison. Elle voulait se poser un peu plus loin, s'allonger dans l'herbe et profiter de cette douce nuit d'été pour contempler la voie lactée. Cela faisait bien trop longtemps qu'elle n'avait pas pris un moment pour observer le ciel étoilé. Hermione se souvint des nombreuses soirées pendant leurs vacances qu'ils avaient passées à attendre que le soleil finisse par disparaître. Elle se remémora de l'impatience d'Harry et de Ron qui n'arrêtaient pas de venir l'interrompre dans sa lecture toutes les cinq minutes pour savoir quand est-ce que la nuit allait tomber. Un sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle repensa à toutes les fois où, tous les trois, ils avaient dû sortir de la maison discrètement afin de ne pas se faire repérer par la mère de famille. Chose terriblement difficile avec Ron Weasley comme ami. Mais une fois qu'ils arrivaient à s'échapper par la porte, elle allait s'allonger un peu plus loin avec ses deux meilleurs amis dans l'herbe encore chaude par les longues journées ensoleillées. Du haut de leurs dix ans, ils parlaient et rigolaient en totale sérénité sans se soucier, sans se douter, sans même imaginer toutes les choses qui aillaient leur arriver.

By your side. {Fremione}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant