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PDV Jessie

Je crois rêver lorsque j'entends Alice me souhaiter bonne nuit et me laisser en plan dans la cuisine. Je ne comprends pas comment le cours des événements à pu basculer en si peu de temps.

Et dire que nous étions sur le point de faire l'amour, et que maintenant, on se retrouve à faire chambre séparées. Je ne pensais pas qu'Alice se braquerait à ce point, je voulais simplement l'aider à gérer ses peurs, comme j'ai pu le faire auparavant.

Je me résigne tout de même à monter dormir, sans aller la voir. De toute façon ça ne servirait à rien d'essayer de discuter, si elle est énervée.
Je fais un détour par la salle de bain pour me changer et m'installe dans mon lit, mais je ne trouve pas le sommeil.
Après plus d'une heure à tourner dans le lit, je me lève et descends pour aller prendre un thé. En arrivant dans la cuisine je remarque que je ne suis pas la seule à ne pas dormir. Du café est entrain de couler dans la cafetière et une odeur de cookies sort du four.
Mais je ne vois pas Alice, je regarde par la fenêtre et vois qu'elle est allongée sur un transat, une cigarette à la main, en regardant le ciel.

Je ne peux m'empêcher de sourire en la voyant, même si je ne comprends toujours pas pourquoi elle s'est braquée tout à l'heure, et que je suis encore énervée par son comportement.
Je sais que j'aime Alice profondément, et que je ferais ce que je peux pour l'aider, mais parfois je ne sais comment réagir lorsqu'elle s'emporte.

La sonnerie du four me sort de mes pensées, je m'empresse d'aller l'éteindre et de sortir les cookies. Je prépare un plateau avec quelques biscuits et un café, mais également un petit mot. Puis je rejoins Alice dehors.

- Je sais que tu as tout préparer mais, je me disais que ça te plairait sûrement si je te les ramenait avec un café.

- Tu essaies de m'amadouer comme le faisait tante Mary?

- Je ne chercherais jamais à remplacer tante Mary. Je ne lui arriverai pas à la cheville de toute façon.

- Elle me manque énormément.

- Je n'en doute pas.

Un silence s'installe entre nous. Je n'ose pas parler la première, j'ai peur de la brusquer. Quand à Alice, elle semble chercher ses mots.

- Je.. excuse-moi Jessie.

Elle se met à pleurer et je m'empresse de venir la prendre dans mes bras.

- Qu'est-ce que tu as mon amour?

- Je vais sûrement faire la pire connerie de ma vie mais.

- Mais?

- Mais, je pense qu'il est mieux pour toi, que nous ne restons pas ensemble.

- Pardon?

- Tu as compris, ne me fais pas répéter s'il te plaît. C'est déjà assez difficile à dire.

- Tu veux vraiment partir?

- C'est mieux pour toi Jessie.

- Comment peux tu savoir ce qui est mieux pour moi? Donne-moi les vraies raisons de ta fuite.

- Tu n'es pas heureuse, je le vois bien. Tu as perdu ce petit grain de je ne sais quoi en toi, et puis, on passe notre temps à s'engueuler quand nous sommes ensemble.

- Tu sais pourquoi?

- C'est de ma faute, je sais. Tu étais bien mieux avant que je ne revienne dans ta vie.

- Je suis simplement triste de la manière dont tu réagis. Tu parlais de Tante Mary à l'instant, tu sais qu'elle te passerait un savon si tu lui racontais ce que tu es entrain de faire.

- Je sais.

- En réalité je pense que tu as peur d'être toi même, de nouveau. Tu semblait aller mieux quand je t'ai vu dans le bar avec cette femme, et même lorsque tu es venue me voir chez moi la première fois.
Mais depuis quelques temps, je pense que c'est trop dur pour toi d'être avec moi, parce que je te connais, et que je peux voir quand tu ne vas pas bien. Je comprends maintenant pourquoi tu fuis dès que les choses deviennent sérieuses ou concrètes, tu étais bien avec tes relations sans réels avenir possible. Au moins, au moindre soucis, tu pouvais fuir. Mais avec moi c'est différent n'est-ce pas?

Elle ne me répond pas. Je soupire longuement puis reprend.

- Tu te renferme de plus en plus Alice. Je sais que tu vis mal ta fibromyalgie, mais tu n'y peux rien, et moi non plus. Arrête de rejeter le monde parce que tu es malade. D'accord c'est difficile à encaisser, surtout que tu es du genre à ne pas te ménager, mais ça pourrait être pire. Tu pourrais être clouée à un fauteuil ou un lit et avoir tes jours qui sont comptés.
Tu ne penses pas qu'il faudrait que tu vois les choses différemment?

- C'est à dire?

- Tu ne retiens que le négatif. Regarde hier soir, c'était ta soirée d'anniversaire. Au lieu de l'apprécier, tu as seulement pensé au monde qu'il y avait, au fait que tu devrais sûrement parler devant eux. Mais, as-tu pensé que les personnes présentes étaient là pour te faire plaisir? Que l'on souhaite tous que ça te touche un minimum, et que nous avions invités uniquement des gens que tu connais et apprécies. Pour la voiture c'est pareil, à un moment j'ai cru que tu allais partir en vrille.

- Si je comprends bien, j'ai raison au final. Tu n'es pas heureuse dans notre relation. Au départ peut-être que oui, mais depuis quelques temps tu subis mes agissements.

- Je parle de toi là, pas de moi. Je voudrais que tu me parles Alice. Qu'est-ce que tu ressens vraiment au fond de toi?

- Je n'ai pas envie de t'en parler.

Alice se lève soudainement et part dans la maison. Je reste dehors à fixer un point indivisible et à a me demander si je ne rêve pas. Elle vient bien de me dire qu'elle veut tout arrêter entre nous? Je sens que je suis sur le point d'exploser de colère, d'autant plus, qu'elle vient encore une fois de fuir.

- Tiens, c'est une sorte de journal intime. J'y écris absolument tout ce que je ressens et pense.

- C'est personnel ça Alice, tu as le droit de garder ton jardin secret. Ce que je te demande c'est seulement de me parler un peu de toi.

- Lis le, je ne me sens pas capable de parler. Lorsque tu auras finis, dépose le moi. Je vais rentrer, j'ai besoin d'être seule et de réfléchir à ce qu'il vient de se passer.

- Attend! Tu comptes vraiment me quitter? Je veux dire.. nous deux c'est fini?

- Je ne sais plus, je suis perdue Jessie.

Nobody's Perfect !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant