L'encre de nos larmes

l'amour fait mal

Offrir son coeur pour au final le retrouver brisé en millions de morceaux.

Donner son âme à quelqu'un pour qu'elle finisse noircie et dénuée de tout sentiment.

Concéder son corps, son être tout entier, et finir salie, effrayée par le toucher d'autrui.

Se dire qu'on aurait pu céder sa propre vie à quelqu'un, consacrer toute son existence à l'amour et la protection d'un être, et finir rejetée, comme si vous n'étiez rien, comme si vous n'étiez qu'un vulgaire objet devenu trop usé et que l'on jette sans aucun remord.

Comprendre que votre seule raison de vivre n'était enfait bâtie que dur des faux semblants, sur un rêve que vous seule aviez interprété. Quand vous repensez à tous vos souvenirs, et que vous saisissez que ce n'était rien, que l'avenir que vous aviez imaginé ne se produirait jamais. Le coeur lourd, le souffle court, vous ressentez le vide qui vous saisit au niveau de la poitrine, vos yeux se promènent dans la pièce, cherchant quelque chose auquel s'accrocher pour empêcher votre âme de sombrer dans l'immense peine que son souvenir a créée.

Admettre que tout ça n'était qu'une immense blague, une énorme tromperie et soudain se demander "mais qu'est-ce que je vais faire maintenant ?", et se rendre compte qu'à présent vous n'êtes plus rien, juste un minuscule point dans l'univers.

Sentir le manque s'infiltrer dans votre chaire en un instant et se détester soi même de continuer à aimer une personne qui vous a fait plus de mal que n'importe qui sur cette terre.

Percevoir les larmes couler le long de vos joues, sans jamais pouvoir les arrêter et finir par laisser tomber. Sentir le sel de vos pleurs s'échouer sur vos lèvres gercées par le froid, et entendre vos propres sanglots déchirer l'espace et briser le silence dur qui s'était installé.

Finir par fermer les yeux, et se laisser terrasser par la douleur qui vous déchire les entrailles, d'abdiquer au vide et au silence, parce que vous savez que eux, au moins, ils ne vous abandonneront pas.