Belyllac

~ Chapitre 4.4 ~ Le Complot du papier peint ~

~ Sarah ~

En rentrant dans la salle de colle, je ne découvre que Louise. Me demandant alors où sont passé le professeur et Lewis, je remarque que l'armoire tremble. La porte étant ouverte, elle m'empêche de voir ce qui s'y trouve à l'intérieur. Mais je comprends très vite...

« Encore un peu... Vous y êtes presque... Oui, voilà, c'est bien ! Ho, qu'est-ce que j'ai chaud... C'est bien, continuez comme ça, c'est parfait. Enlevez-moi tous et je serais une femme comblée ! »

Je reconnais immédiatement la voix de Mme Robertson. Mais que fait-telle là-dedans... Un gilet est balancé depuis l'armoire. Ce placard semble tremble, comme si quelqu'un la secouait... Ou plutôt comme si deux personnes le secouaient...

Mme Robertson sort alors de l'armoire, avec un débardeur léger, et une jupe en se faisant du vent avec son éventail en papier.

« Je crois que j'ai une bouffée de chaleur... Ah ! Vous ! Fait-elle en me voyant. Vous allez pouvoir nous joindre à nous ! »

Lewis sort sa tête de l'armoire avec un ... stylo à la main ? Il regarde Mme Robertson comme si elle était folle. Louise, quant à elle, me regarde, très gêné, rougissante.

C'est un cauchemar. Mme Robertson et Lewis viennent-ils de... Non ! Ça ne peut pas être ça ! Je la fixe avec de gros yeux globuleux. Cette prof est encore plus cinglée que ce que je pensais. Et elle veut que je me joigne à eux ?!

« C'est pas ce que tu penses... Tente de m'expliquer Lewis.

-Ha, mais bien sûr que si, c'est EXACTEMENT ce qu'elle pense ! Elle ne va pas s'en tirer comme ça. On n'arrive pas en retard en colle sans explication, mademoiselle !

- Vous êtes cinglée ma parole... »

Je tourne alors les talons et tente de m'enfuir. Mais Mme Robertson m'attrape le bras avant.

« Ho, non ! Vous n'allez pas échapper au ménage. Je veux que cette salle soir parfaite. PARFAITE ! Vous m'entendez ? PARFAITE J'AI DIT ! PAS UN SEUL GRAIN DE POUSSIÈRE ! PAS UN SEUL ! »

Un grain de poussière ? Mais de quoi elle parle ?

« Allez ! A quatre pattes, vous ! Illico presto ! Je n'ai pas que ça à faire de vous attendre ! »

A ... quatre pattes ? Bon dieu, mais qu'est-ce qu'il se passe ici ! Hors de question que je me mette à terre. Je ne veux pas me faire agresser, moi aussi !

« Je veux que vous m'enleviez tous les chewing-gum collés sous les tables ! Bon dieu, j'ai horreur des chewing-gums... »

Je reste là, complètement perdue. Les... chewing-gum ? Je la regarde, terriblement gênée. Oh, alors Lewis ne faisait qu'enlever les chewing-gum de l'armoire... Mais qu'est-ce que Mme Robertson faisait avec lui en petite tenue ?

Mme Robertson, elle, retourne à sa chaise de bureau, l'air de rien. Elle sort alors un paquet des bonbons de son sac.

« Quelqu'un en veut ? »

Bizarrement, je n'ai pas du tout envie d'un bonbon... Aucun d'entre nous, d'ailleurs, puisque Lewis et Louise décline rapidement à leur tour. Mais dans quel pétrin je me suis encore fourrée, moi...

~

Nous passons une bonne vingtaine de minutes à nettoyer la salle, ainsi qu'à nous remettre de nos émotions. Une fois fini, Mme Robertson nous ordonne de prendre place à nos tables.

Puis celle-ci sort une craie, et se tourne vers le tableau. Elle commence alors à gribouiller quelque chose d'incompréhensible dans une écriture illisible. Je crois déchiffrer des nombres... et des signes... Attendez, ce sont vraiment des formules de mathématiques qu'elle rédige au tableau ? Mme Robertson n'était-elle pas professeur d'anglais ?