Recueil de textes courts

Juste l'écho, écho...

    Je me tenais droite, le cœur battant la chamade dans ma poitrine abîmée et martyrisée. Je n'avais jamais rien fait d'héroïque, mais tu avais besoin de temps... Temps dont je ne voyais depuis des années plus aucune utilité.

Ma voix autrefois fluette s'était coupée d'un coup. Ma jambe raide et inutile ne le procurait plus de douleur. Mes bras difformes étaient devenus un simple plus.

Mes yeux vitreux voyaient flou au travers de mes lunettes sales. Mes cheveux raides et gras me grattaient, mais je n'y faisais plus attention.

Mes vêtements tâchés collaient mon corps frêle et mutilé.

Et il me regardait, souriant, persuadé d'avoir gagné.

Alors que je n'avais que ce que je souhaitait.

Son bras tendu, à quelques mètres de moi.
Son arme noire et propre, fermement encrée dans sa main.
Et son sourire glacial, qui ressortait sur son visage blâfard.

Je n'avais pas peur. Car je ne ressentais plus grand chose.
La tête haute, les points serrés, je notais mon regard dans celui noir et vide de celui de l'arme tenue par l'homme qui n'attirait plus mon attention. Je vis cet unique œil se baisser, viser mon ventre et...

Un écho.

Qui résonnait

Résonnait

Résonnait

Résonnait

Résonnait

Résonnait

... Et résonne encore.

Je retirais les mains de mon ventre, tombant à genoux. Le sang, ma plus grande phobie, coulait à flots depuis mon pauvre système digestif. Mais aussi depuis ma bouche. Qu'avait-il donc contre la nutrition ? Je voulais vomir, mais j'étais tétanisée. C'était vraiment la fin ?

Allais-je pouvoir retrouver la fragment d'âme qui s'était envolé ?

Tu m'as vue tomber au sol, avec un joli sourire.
Sourire que tu n'avais jamais vu.
Et moi, je sentais le dernier fragment de mon âme meurtrie et diviser rejoindre un au delà que j'espérais meilleur.

Quand bien même s'il y avait eu un au delà.