☆ Chapitre 14

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Aujourd'hui cela fait précisément huit jours que je suis chez mon père. Nous sommes le quatre juillet. Aujourd'hui encore je n'arrive pas à trouver le sommeil. Louis a passé toute cette dernière semaine à m'écrire sans même s'arrêter mais je n'ai lu aucuns messages, j'ai décidé de tout supprimer dès l'instant où je les recevais. Je lui ai simplement écrit de me laisser tranquille et d'arrêter de se faire des idées, voulant lui faire comprendre que non, je ne suis pas parti. Ce qui me perturbe le plus ce soir c'est que justement il ne m'a encore rien envoyé et je n'arrive pas à m'en réjouir, j'ai un mauvais pressentiment. Il n'a pas simplement pu se décider à arrêter parce que encore ce matin je recevais des messages. Cette après-midi j'ai même dû éteindre mon téléphone. Je commence à m'inquiéter. Une drôle de sensation me dévore le cœur. Cette sensation qui te hurle que quelque chose se passe, tu te sens pris au piège. Peut-être que Louis a simplement compris que je ne voulais plus lui parler ? Non. Il y a sûrement quelque chose. Il y a toujours quelque chose.

J'ai passé l'après-midi au téléphone avec Aisa, elle me racontait à quel point c'était vide sans Kurtis qui est déjà rentré et j'en ai conclus que Louis était revenu dans ma vie depuis quasiment un mois maintenant. Ça a été comme un déclic très dur à encaisser de comprendre que depuis presque un mois je suis dans un état second. Je crois que je suis malheureux. Je fais ce que j'ai à faire dans la journée, comme me lever et rejoindre mon père, Sasha et Owee pour le petit déjeuné parce que je ne veux pas qu'ils se posent trop de question cependant je ne fais rien d'autre. Je n'ai même pas force de dessiner, mon temps je le passe à regarder Friends, parfois je m'occupe d'Owee parce qu'elle me donne le sourire. Je suis certainement malheureux. Je n'ai aucunes informations sur le mariage de Louis et ça commence à me rendre malade. Louis me rend malade, avec ses messages. J'ai peur de rechuter, de sombrer à nouveau dans une profonde dépression, j'ai peur que tout me rattrape à nouveau. Parfois j'essaye, je prend mes crayons et une feuille mais je fini par me recoucher et j'ai beaucoup de mal à dormir. Mes pensées restent focalisées sur lui et lorsqu'il fait nuit et que le silence envahit l'espace, mon cœur palpite aux images de mes souvenirs qui inondent mon être.

Ce soir allongé dans mon lit, je ne prête pas attention à mes souvenirs mais plutôt à mes sens qui s'agitent. Mon cœur se pince plus fort au fur et à mesure que les minutes passent et ce sentiment douloureux m'affole. J'ai peur qu'il lui arrive quelque chose, qu'il soit en danger ou qu'il se mette en danger. Mes mains sont moites et j'ai la bouche toute sèche. Je fixe le plafond, l'angoisse me monte et cette tranquillité, ce silence ne m'aide en rien. Alors j'attrape mon téléphone et je compose son numéro que je connais par cœur. Je me redresse et le met à mon oreille, je ne suis pas certain d'être prêt à l'entendre me crier dessus parce que je n'ai répondu à aucuns de ses messages mais je ferai avec, je veux savoir si il va bien, j'en ai besoin, avant de dérailler complètement. Ça sonne une fois, deux fois, trois fois et il répond enfin. Je prend une profonde inspiration en me rendant compte que j'étais en apnée totale.

-Allo ?, ma voix n'est clairement pas assuré, je tremble. Louis ? C'est Harry .. C'est moi ..

Aucune réponse. J'ai l'impression que je vais vomir. La patience n'est plus un mot dans mon vocabulaire et je me sens comme pétrifié. Cependant, après quelques longues secondes j'arrive à l'entendre, j'entends sa respiration tout près du microphone et je serre plus fort mon téléphone dans ma main.

-Harry ?.. Putain je t'en pris ramène toi avant que je fasses une connerie.. Je suis au lac.., sa voix affolée me brise.

Il ne m'en fallait pas plus pour me lever et m'habiller à la vitesse de la lumière. Je lui murmure que je reste au téléphone avec lui jusqu'à ce que je le trouve et je me dépêche de descendre. Je n'arrive pas à comprendre de quel genre de connerie il s'agit et pour être tout à fait honnête je n'ai aucune envie de le lui demander de cette façon. Sa voix a sonné tellement triste que de nouveau me cœur bat trop fort. Louis est triste mais ce n'est pas forcément à cause de moi, il l'est à propos de quelque chose et j'ai l'angoisse de découvrir pourquoi. Il semble d'ailleurs plus paniqué que triste et c'est ce qui me fait mal, j'espère que j'arriverai à temps.

Adore YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant