♪ 𝓫𝓻𝓮𝓪𝓴 𝓶𝔂 𝓱𝓮𝓪𝓻𝓽 𝓪𝓰𝓪𝓲𝓷 ♪

II - Again

A lire avec Break My Heart Again de FINNEAS

ĪĪ

You're so blue

Are you still breathing ?

Won't you tell me if you found that deeper meaning

?

Le soleil laisse une traînée de lumière sur le visage de Louis. Brillante.

Une main.

Louis voit sa main. Pliée contre son corps, fragile.

Il tourne un peu son poignet. Doucement.

Fragile.

Il tend les doigts. Les entremêle.

Puis il déplie son coude. Tend son bras tout entier. Sens un souffle d’air le traverser. L’étend, le lance lentement vers le plafond.

Fragile.

Tourne.

Son bras tourne dans la poussière de l’aube qui flotte dans la pièce, comme figée dans le temps.

Puis son autre bras le rejoint, un peu plus vif. Mais toujours doucement.

Fragiles.

Ils se frôlent. Se caressent. Une parcelle de peau en rencontre une autre. Ils se croisent, se décroisent, s’aiment et se haïssent. Entament une danse. Lente. Se plient, se contorsionnent. Se haïssent, toujours. S’enlacent et s’embrassent. Se jalousent. Retombent mollement sur le matelas. Se relèvent, ensemble. Une litanie. Demandent. Supplient. Implorent. Les paumes de main s’ouvrent, se referment. Pardonnent. En redemandent.

De l’air de l’air de l’air.

La lumière la lumière.

La vie. 

Les bras tirent le corps, le maltraitent. L’éveillent. L’abandonnent. Se meurent. Reprennent vie. Toujours. Toujours toujours toujours. Mais jamais. Jamais n’en finissent.

Jamais.

Et Louis se brise en même temps que ses bras dansent, pleure, car il. Car il pleure. 

Il pleure, tout simplement.

?

Do you

Think I've gone blind ?

I know it's not the truth when you say, 

« I'm fine »

Ça fait cinq ans que Harry ne répond plus. 

L'écran est. Si bleu. Des messages que Louis continue d'envoyer. Dans le vide.

L'écran est bleui, oui. Comme si il avait été frappé par tout le désespoir contenu dans les salut et les ça va. Dans les oui. Ça va. 

C'est le nouvel an. Les rues sont animées d'une euphorie générale, d'une masse de bruits, de pas, de rires, de joie, de décorations à chaque coin de rue, de froissements, d'émerveillement, tout embaume de cette odeur de bonheur suspendue dans l'air et de. Fêtes. 

Louis est seul. Dans son appartement. Il essaie. De se réparer. 

Mais c'est difficile.

Alors il boit. Il dort. Parfois, un éclair de lucidité le fait tressaillir. Il arrive à se concentrer pour travailler une heure. Deux. Trois. Parfois il va faire les courses. Parfois il n'est qu'un fantôme.