↝ prologue | sunny summer

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- Jinyoung! Tu es prêt? Demanda la mère de ce dernier depuis le pas de la porte, tandis que le noiraud fermait sa valise contenant ses choses pour les prochaines semaines.

Il balayait de prunelles las sa chambre dans laquelle les rayons du soleil s'invitaient chaleureusement, l'éclairant d'une lumière naturelle et étincelante. Dans un soupir frustré de devoir quitter son cocon, les roulettes de son bagage glissait sur le parquet jusqu'à ce qu'il ne rejoigne sa mère dans l'entrée. Celle-ci l'observait d'un regard ému, elle recommençait...

- Qu'est-ce qu'il y a maman? L'interrogea le garçon en terminant de mettre sa chaussure, même s'il savait pertinemment ce qu'elle allait lui prononcer.

- Mon poussin, tu as tellement grandit, je suis heureuse de voir que tu sors de ta zone de confort avant l'université. Lui dit sa génitrice en prenant tendrement sa tête dans ses mains, d'un touché maternel.

- Je sais maman, je sais. Dit Jinyoung en roulant des yeux, affichant un sourire amusé de sa fierté qu'il ne comprenait qu'à moitié. Ça démontrait que la dame croyait qu'il était un jeune homme renfermé, presque apeuré par la société. Le petit poussin venait de sortir de sa coquille dans laquelle il se formait depuis trop longtemps. Le noiraud était un jeune d'œuf périmé.

Le jeune homme ouvrait la porte, sortant en trainant sa valise noire, s'avançant vers le portail pour atteindre la voiture de l'autre côté. Une chaleur estivale rôdait dans l'air, un vent matinale caressait notre peau, alors que les oiseaux chantonnaient des mélodies propres à leur espèce. La nature urbaine serait censée l'emplir d'une joie apaisante, mais Jinyoung était là, à marmonner des phrases sur sa répugnance envers son été déplaisant, tout en refermant d'un geste sec le coffre de la voiture, créant un bruit mat qui coupait le bruit du centre-ville au loin.

Combien de livres aurait-il pu dévorer à la place de s'occuper d'enfants énergiques qui se tâchaient avec leur glace fondue ou de vieux déplaisants qui râlaient sur l'incapacité des employés. La pile de bouquins couvrirait la distance entre Séoul et Busan trente fois. Le garçon embarquait du côté passager, refermant la portière pendant que sa mère démarrait la voiture. Une fois attaché, il fixait le paysage se mettre à bouger, les kilomètres qui le séparaient de sa destination commençait à s'évanouir. Les bâtiments et la population défilaient comme un filtre floue, mais dont il percevait clairement les détails. Une jeune femme avec une robe rose tenant la main d'une fillette, un homme portant une casquette pour se protéger contre les rayons solaires, un couple qui s'échangeaient un tendre coup d'œil, une tonne de diversité, mais à un moment, les gens devenaient difficiles à différencier car les arbres l'entouraient à travers un paysage forestier. L'étoile de la planète paraissait frapper davantage contre la verdure qui dansait au rythme de la brise estivale.

Cela lui remémorait l'atmosphère de son rêve, cette nature dominante, cette vie ne faisant qu'un avec elle et les saisons qui s'écoulaient d'une façon magnifique, quand la déforestation et les racines de la terre ne suffoquait pas par une présence néfaste à son splendide développement. Néanmoins, ici, Jinuoung plongeait au sein d'une nature en santé, qu'on avait épargné d'un potentiel cancer en phase terminal. Ce n'était peut-être qu'une énième illusion convaincante, tel que Jaebeom, mais il y croyait, une parcelle d'espoir écologique envers la société d'aujourd'hui existait toujours entre une déception éphémère et un désespoir persistant.

Soudainement, la fenêtre automatique s'ouvrait, frappant son visage d'un vent puissant qui lui coupait presque le souffle, le noiraud refermait la vitre d'un geste précipité avant de se retourner vers sa mère, fronçant les sourcils.

- Tu étais perdu dans tes pensées. Se justifia-t-elle avec un sourire amusé.

- Ça m'a fait peur. Grogna le fils en s'asseyant face au pare-brise, étant traumatisé par son expérience.

- Tu comptes te faire des amis là-bas? Lui demanda sa génitrice, concentré sur la route très peu achalandée.

- Pourquoi cette question? Rétorqua-t-il, perplexe.

- Quoi? Je demande simplement. Dit-elle en lui jetant un bref coup d'œil.

- Je vais voir, mais tu me connais, je ne suis pas là pour me sentir en colonie de vacances. Répondit finalement le jeune homme, soupirant à l'évocation « colonie de vacances » . Ça sonnait si joyeux, si amusant, si vomitif...

- C'est une opportunité que tu vis mon chéri. Lui informa sa mère, assuré de répandre la vérité, la sienne du moins.

- Chacun a son opinion. Fit-il en regardant la longue route qui s'étendait à travers du vert et un ciel bleu tacheté de nuages blancs.

Après une heure, un panneau indiquant la direction du stationnement se dressait près de l'automobile qui se dirigeait vers l'amas de quelques voitures immobiles. Le site n'avait pas encore ouvert ses portes, expliquant le faible nombre de véhicules. La leur s'immobilisait, tandis qu'ils sortaient pour atteindre le coffre duquel Jinyoung en extrayait sa valise et un sac à dos, l'accrochant sur l'une de ses épaules d'un geste nonchalant. Si son père se serait ajouté à la partie, le au revoir émotif digne d'un parent que lui offrait chaleureusement sa mère aurait été un gênant spectacle.

- Prends attentions à toi mon poussin. Lui pria-t-elle en étreignant son fils comme s'il ne la dépassait pas en grandeur et que sa puberté n'était qu'un mensonge, en gros, il replongeait dans la peau du Jinyoung de dix ans qu'on laissait chez ses grands-parents pour le week-end.

- Toi aussi maman. Dit le noiraud d'un ton sincère, se préoccupant tout de même de sa mère, n'étant pas un enfant ingrat.

Il la quittait, s'aventurant vers l'entrée pour se présenter à un responsable postant au petit guichet ouvert. L'enfer commençait maintenant, un long été le séparait de son entrée à l'université et son rapprochement connecté à l'égard de la nature allait être aussi difficile que la thérapie d'un couple en divorce.

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𝐓𝐄𝐄𝐍𝐀𝐆𝐄 𝐃𝐑𝐄𝐀𝐌 𝐈𝐈 | 𝐣𝐣 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐜𝐭Où les histoires vivent. Découvrez maintenant