MY SOULMATE (Terminée)

Chapitre 13:

LAURIE BAYLE

   Le week-end est maintenant terminé. Mathieu m'a assuré qu'il me voyait différemment de Mia, sans toutefois expliquer pourquoi. Cette absence de justification me trouble, comme s'il y avait une vérité qu'il refusait de partager.

   J'avoue que je me sens vraiment mal de céder à mes sentiments pour lui. Il est parfait, ou du moins, il en donne l'illusion. Pas un défaut, pas une faille apparente. Et pourtant, savoir qu'il n'a pas oublié Céleste me déchire. C'est une évidence : je ne vaux pas mieux que Mia. J'aimerais qu'il ne jure que par moi, qu'il m'accorde cette place unique dans son cœur. Mais non. Ce privilège n'appartient qu'à Céleste.

   Affalée sur le canapé, un coussin contre ma poitrine, je fixe le plafond. Aucune motivation, aucune envie, si ce n'est celle de me noyer dans mon propre ennui.

   — Laurie...

   La voix de mon frère jumeau me tire de mes pensées. Il s'installe à mes côtés, l'air soucieux. Je tourne lentement la tête vers lui, et rien qu'à voir son visage, une moue contrariée se dessine sur le mien.

   — Pourquoi tu tires cette gueule ? je murmure, sentant déjà une conversation pesante arriver.

   Il ne répond pas tout de suite. Il semble hésiter, comme s'il pesait chacun de ses mots avant de se lancer.

   — Jeudi dernier, finit-il par dire.

   Mon cœur rate un battement. Une vague d'anxiété me submerge brutalement. Je me redresse, cherchant instinctivement une position plus confortable, bien que mon estomac, lui, se noue d'inquiétude.

   — Je sais... j'ai promis d'en parler... je soupire en fermant les yeux un instant.

   — Si tu refuses, ce n'est pas grave, dit-il avec douceur. J'aimerais juste être rassuré... savoir que ce n'était rien de grave.

   Avant que je puisse répondre, une voix s'élève depuis l'escalier.

   — On s'est fait cambrioler.

   Alex descend lentement les marches, son regard grave passant tour à tour sur nous.

   — Brad, tu n'as pas remarqué que des objets avaient disparu ? reprend-il en soupirant.

   Brad fronce les sourcils, cherchant manifestement à se remémorer les derniers jours.

   — Mais... pourtant, les objets de valeur sont dans la chambre de...

   Il s'interrompt brusquement, sa gorge semblant se nouer. Je comprends immédiatement. Les mots qu'il s'apprêtait à prononcer sont encore trop douloureux.

   — De maman et papa, soufflé-je à sa place.

   Brad hoche la tête, évitant mon regard.

   — Exact. Mais ce ne sont que des photos, des bricoles sans grande importance... La personne a dû penser qu'elles avaient de la valeur, suppose Alex, sur ses gardes.

   Un silence pesant s'installe, comme si tous hésitaient à poursuivre cette discussion.

   — Et pourquoi il ne manque rien à l'étage, alors ? finit par demander Brad, intrigué.

   Je baisse les yeux. Mon cœur bat plus vite.

   — Parce que j'étais là...

   Les souvenirs remontent brutalement, me happant dans un tourbillon d'émotions.

   — Nous étions face à face, moi en haut des escaliers... et lui en bas. Il... il avait une arme sur lui...

   L'air quitte mes poumons. Ma voix tremble légèrement.