Le parc des Anges

                Le parc des Anges

« On a tous un double dans le monde. Un sosie qui peut se trouver à l'autre bout du globe. Un jour de voyage, vous reconnaissez votre reflet : vous rencontrez votre copie conforme. Qui est cette personne qui vous ressemble tant ? »

Anne-Lore était assise sur un banc dans un parc, elle adorait venir se reposer, quand elle avait du temps libre. Du temps libre, elle en avait depuis qu'elle était à la retraite. Femme âgée mais dynamique, elle ne se laissait pas abattre par ses années accumulées. Quand elle n'était pas au parc, elle allait au marché pour discuter avec ses marchands préférés. Elle s'amusait à sourire au monde, pour le rendre encore plus beau qu'il ne l’était et pour donner de la joie à chaque personne croisant son regard. Les sourires échangés avec chacun, la marquait d'un frisson de bonheur, elle ne pouvait l'expliquer, mais voir les autres heureux, donnait un nouveau sens à sa vie.

Comme pour chaque moment de répit, elle se rendait au parc et à défaut de pouvoir voir ses petits-enfants, elle regardait les jeunes virevolter, courir, sauter, inventer leurs mondes en passant de pirates sur leur bateau en bois, en princes et princesses avec la tour d'escalade. Chaque monde fantastique, créé par ces si jeunes et si incroyables inventeurs, la faisait sourire. De son banc, elle avait comme l'impression de rentrer dans leur monde imaginaire. Anne-Lore ne se lassait pas, de voir à quel point leur imagination pouvait les faire voyager, changer d'horizon dans un seul et même parc de jeu.

Assise contre un arbre, un peu plus loin, une jeune femme se trouvait là. Elle lisait un livre, ou plutôt, elle survolait le livre... On aurait dit que ses angoisses l'empêchaient de lire. Anne-Lore la regarda d'un air intrigué. Cette femme s’était assise juste sous l'arbre que Anne-Lore et son mari avait planté. Cette personne, avait les cheveux longs et noirs, les yeux turquoise, un nez ni trop long ni trop court, la bouche d'un rose semblable à un bouton de pivoine. La jeune femme avait les mêmes goûts vestimentaires que Anne-Lore. Les même mimiques, le même regard pressant et elle avait l’impression de se voir quand elle avait 25 ans environ. Intriguée, Anne-Lore repartit chez elle l’esprit tourmenté. Arrivée chez elle, elle sortit un album photo et souffla dessus pour le dépoussiérer. Après avoir regardé la quasi-totalité de l’album, elle retrouvas la photo qu’elle cherchait, elle était abimée par le temps. Elle la regarda un moment, en repensant à ce jour où la photo avait été prise. Son mari l’avait prise à son insu quand elle s’était assoupie contre un arbre. Une année plus tard après la prise de  cette photo,  la personne qu'elle aimait tant, ce si bon photographe l'avait laissée pour aller retrouver Dieu comme elle l’appelle. Elle  leva les yeux vers la seule photo  de son mari qu’elle avait posée sur son meuble pour pouvoir l’avoir avec elle et lui parler, puis avec un sourire nostalgique, et les yeux brillants, elle lui dit :
« - Merci pour tout ce que tu m’as apporté, je n’oublierai jamais à quel point j’ai grandi grâce à toi. Aujourd’hui, je crois avoir rencontré mon sosie, enfin ce n'est qu'une suggestion, mais on se ressemblait comme deux gouttes d’eau, et à son tour, elle s’est endormie contre l'arbre ou notre amour à été scellé. J’espère juste, qu’elle trouvera le bonheur et la joie de vivre comme j’ai pu les trouver. »
Ce soir la , Anne-Lore partit se coucher l’esprit apaisé. Son corps ne s'est pas réveillé le lendemain mais son esprit, lui, avait trouvé la paix et son amour de toujours . Dieu a autorisé Anne-Lore à devenir l'ange gardien de la femme du parc. Depuis ce jour, les deux femmes ne faisaient plus qu’une. La périlleuse vie de la dame du parc s’était calmée grâce à l'aide de Anne-Lore qui faisait en sorte de repousser le mal qui l’entourait. l'arbre est, à jamais resté le signe d'un amour immortel.