Ce matin, à Matignon, c'est conseil des ministres...
Anna Bellanger était assez stressée. Elle présenterait devant le chef de l'État, le premier ministre et tous ses collègues, son rapport sur le décrochage scolaire pendant le confinement.
Elle avait beau tout connaître sur le bout des doigts, elle ne pouvait s'empêcher de se mettre la pression, pour mieux réussir selon elle.
Elle savait mieux que quiconque les réalités de l'enseignement et ne voulait pas dire des banalités sur le monde de l'enseignement.
Elle était concentrée.Une fois tous les ministres assis, le président distribua la parole. Il commença par un rapide tour de table puis entra dans le vif du sujet.
Elle énonça les différents points du rapport. Elle arrivait à rendre intéressant la moindre des choses. Son éloquence était parfaite. Sa formation juridique lui servait dans sa vie de ministre, tant pour le fond que la forme. Et son expérience de professeur de droit au lycée et à l'IEP de Paris était un véritable atout.
Elle savait négocier avec les syndicats. Elle connaissait les réalités du monde enseignant.
Elle réussissait là où personne n'avait encore réussi : faire accepter à tous les syndicats de l'éducation nationale, la réforme du baccalauréat.
Édouard et Emmanuel avaient été agréablement surpris.Il lui restait les deux phrases de conclusion lorsqu'un éclat de rire la fit s'interrompre. Marlène Schiappa venait de rire... Assise à côté de Bruno Le Maire, la main posé sur son avant bras, elle releva la tête et murmura un léger mot d'excuse...
Si les yeux d'Anna avaient pu tuer, ils l'auraient fait. Non seulement elle interrompait son compte-rendu mais en plus, elle avait mis main sur l'avant-bras de SON homme. Bruno Le Maire et Anna Bellanger étaient en couple depuis 6 mois. Personne n'était au courant, c'était leur secret.
Elle réprima le sentiment de colère qui montait en elle et reprit sa conclusion le plus calmement possible.De temps en temps, elle tourne la tête vers Marlène. Sa main est toujours sur le bras de Bruno.
Elle ne peut s'empêcher de penser à cette main... Elle la hante.
Elle avait toujours eu du mal avec Marlène. Son côté sur d'elle, première de la classe et fayotte était insupportable... Ses sourires hypocrites et ses airs de princesse la faisaient passer pour une enfant capricieuse. Sa petite nièce avait la même tête lorsqu'elle voulait un gâteau.
La ministre trouvait que la fonction de secrétaire d'État et la politique du gouvernement avaient été discrédité par la sortie de son livre érotique. Même sans ça, à chaque fois qu'elle faisait une matinale télé et/ou radio, elle s'embroullait dans les explications des réformes. La dernière fois, elle avait tenté d'expliquer la réforme du baccalauréat. Dans la journée, la majorité des syndicats avait crié au scandale et au mensonge de la part du gouvernement... Certains députés et journalistes lui avaient craché leur verve sans aucune vergogne la traitant d'incompétente, de girouette et même de potiche. Elle s'en était pris plein la tête à cause d'elle. Qu'importe, la réforme était nécessaire. Il a donc fallut réconcilier tous les syndicats de l'éducation nationale et certains députés. L'éloquence fut encore et toujours, sa plus grande force.Après avoir répondu aux questions des ministres et des secrétaires d'État présents, elle écoutait consciencieusement Benjamin Griveaux qui évoquait les suites de la crise sanitaire. Olivier Véran complétait les infos lorsque c'était nécessaire.
La jalousie prenait plus de place dans son être. Jessica De Laurent, la regardait avec bienveillance. Elle savait que la ministre déployait beaucoup de force pour ne pas exploser.
Elle et Anna se connaissaient depuis longtemps. Elles avaient fait leur étude de droit ensemble. Leur chemin s'était séparé en master, l'une allant en droit public et l'autre en droit privé.
Elles avaient passé en même temps l'examen du barreau. Jessica l'avait réussi et Anna avait échoué. Ça lui avait ouvert d'autres portes. Elle était retournée sur les bancs de la fac pour écrire une thèse et elle est devenue professeur de droit au lycée (STMG) pendant 5 ans, le temps de finir sa thèse : Les minorités parlementaires sous la Vè République.
Une fois sa thèse achevée, Anne Levade (la plus grande Constitutionnaliste française) l'avait recommandé auprès de l'IEP de Paris ou elle avait enseigné avec passion le Droit Constitutionnel avant de quitter son poste pour celui de ministre de l'éducation nationale.
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De la jalousie ? Non, de l'amour !
General FictionUn conseil des ministres, un éclat de rire, de la jalousie et des révélations ! Bonne lecture les amis !! 😘