Ce qu'il reste du passé

Une nouvelle année

1 septembre 2019

Mon cœur battait la chamade. J'allais le revoir après une semaine... cela faisait une semaine que je ne lui avais pas parlé. Depuis que je l'avais revu. Et tous les souvenirs étaient revenus d'un seul coup. Son odeur, son sourire, sa démarche, la lumière dans ses yeux bleus, tout m'avait fait à nouveau succomber. Cependant, j'allais aussi revoir mes meilleurs amis. Ils m'avaient tellement manqué eux aussi. Deux mois sans eux, c'était vraiment long. Même si j'avais revu Théo et Cynthia quelques jours après qu'ils se soient mis - enfin - en couple, ils m'avaient énormément manqué. Je ne la connaissais pas vraiment, nous nous étions seulement rapprochées depuis le mois de Juillet et j'avais alors fait la connaissance d'une fille tout à fait exceptionnelle. Elle était très gentille, un peu timide et avait un regard doux et sincère. Ses yeux verts étaient très clairs et ses cheveux châtains lui arrivaient aux épaules. En d'autres termes, mon meilleur ami avait dégoté la perle rare, et je devais dire que c'était à mon plus grand plaisir qu'il trouvait enfin le bonheur. Depuis si longtemps, j'étais amoureuse et vivait le parfait conte de fée alors qu'il rêvait de partager sa joie avec une fille. Dorénavant les rôles étaient inversés, il était heureux et respirait la joie de vivre. Je le regardais, profitant de le voir si heureux. Il fallait dire que cette bonne nouvelle était la seule lumière dans cet immense tunnel qu'offrait cette dernière année à ses côtés.

Je me préparais doucement pour prendre le bus et rejoindre mes amis. Il me restait une heure avant que ma calèche publique arrive. Je pris donc une douche et enfilai ma robe blanche à fleur, me maquillai légèrement – l'habituel mascara – et mis des boucles d'oreille dorées, celles que ma tante m'avait offertes pour mes dix-sept ans. Je devais avouer que malgré tout, je voulais tout de même attirer son attention, lui faire rendre compte qu'il avait laissé tomber quelqu'un d'exceptionnel... mais pour lui faire croire ça, il fallait déjà que je le pense moi-même.

Il était l'heure de partir. Je pris mon sac, y fourrai deux, trois feuilles simples, ma trousse et mon portefeuille, fermai la porte de la maison en disant au revoir à mes parents et je marchai en direction de l'arrêt de bus, à deux cent mètres de chez moi.

J'avais toujours la boule au ventre. Ça en devenait insupportable. L'anxiété, la peur, le doute. C'était si dur de lui faire face. Pour m'apaiser, je mis mes écouteurs et lançai My Immortal de Evanescence. Cette chanson me faisait penser à Elena, ma meilleure amie. Durant nos nombreuses expéditions dans la forêt, nous écoutions souvent ce genre de musique, tout en chantant très, très faux par-dessus la mélodie qui se jouait dans nos oreilles. Que de bons souvenirs...

Plongée dans mes pensées, le temps passa vite et quand je regardai par la fenêtre j'étais déjà à la gare. Je m'arrêtais donc dans quelques secondes. Au loin, je la voyais déjà – elle était toujours en avance. Avec elle, étaient déjà arrivé Théo, Cynthia et lui. Mon cœur battait encore plus vite. Je croisais son regard, ses yeux bleus dont j'avais été si amoureuse, dont j'étais si amoureuse. Je pouvais mentir à Elena, à Théo, mais tout au fond de moi, mon cœur criait toujours son nom.

Je descendis du bus et me jetai dans les bras de ma meilleure amie. Elle me souriait et me serrait très fort, ce qui était rare. Je me sentis réellement sereine, jusqu'à ce que nos regards se croisent à nouveau.

Théo me sourit et me serra à son tour, Cynthia me serra fort aussi, car elle se doutait à quel point ces retrouvailles étaient dures pour moi, puis vint son tour. Katy et Luna me sauvèrent : je n'eus pas à le saluer. Je me ruai dans leur bras, je ne les avais pas vues depuis si longtemps et d'après ce que Katy nous avait écrit, elle avait plein de choses à nous raconter sur son voyage à Miami et j'avais hâte.