Angel & Demon - Nick Austin 🖤

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Amélie, Kouvr et moi sommes assises sur des chaises en plastique devant le bureau de M. Fisher. Nous allons avoir des ennuis. La petite dispute de ce midi s'est transformée en scène de panique; certains ont grimpé sur les tables, d'autres couraient dans tous les sens pour essayer d'attraper le rat.

Après avoir ramené le calme, M. Fisher a voulu savoir qui était responsable. Tous les yeux se sont tournés vers Amélie, Kouvr et moi.

Amélie : Je rêve ! Leur campus pourri est infesté de rats et ils osent dire que c'est notre faute !

Kouvr : Je suis maaal. Ma mère va me tuer !

Je garde un silence digne, car je ne sais pas dire en anglais : « Cet endroit est un asile de fous peuplé de chèvres sauvages pyromanes lanceurs de frites, et si j'avais assez d'argent, j'achèterais tout de suite un billet d'avion pour retourner en France. »

Ce n'est pas plus mal. Ils me trouveraient sans doute un peu agressive.

Mais quand je parle d'asile de fous, je n'exagère pas. Car si nous sommes convoquées chez le proviseur, ce n'est pas à cause de notre dispute à la cantine ni de l'émeute qu'elle a provoquée. C'est encore plus dingue que ça : on nous accuse d'avoir volé un rat dans le labo de biologie.

Amélie : Hein ! Vous croyez vraiment que j'aurais pu toucher cette sale bête pleine de microbes ? Et puis quoi encore !

M. Fisher : Le rat a été sorti de sa cage ce matin par un ou des individus non identifiés, qui ont sans doute profité de l'alerte incendie. Nous avons retrouvé un message sur le tableau blanc : « Libérez les rats ! »

Amélie : Et puis quoi encore ? Pour qu'ils répandent partout des puces et la peste, et montrent leurs horribles dents jaunes, et...

M. Fisher : Savez-vous quoi que ce soit au sujet de ce vol ?

Amélie, Kouvr : Non monsieur.

M. Fisher : Carla ?

Moi : Non, monsieur.

Par contre, je crois connaître le coupable.

Amélie, Kouvr et moi écopons d'une heure de colle.

Après notre heure de colle nous sortons sous la pluie pour rentrer chez nous.
Amélie se blottit sous un parapluie le temps d'allumer une cigarette. Elle essaie de se donner l'air cool, mais elle tousse beaucoup trop pour être crédible. Kouvr m'emboîte le pas.

Kouvr : Cette fille, je te jure... C'est une vraie peste venimeuse.

Moi : Oui Amélie n'est vraiment pas sympa.

Kouvr : Ah, je le savais ! Tu comprends plus de choses qu'on ne le croit. Et tu sais aussi parler, quand tu veux ! Alors... amies ?

Moi : D'accord.

Kouvr : Tu déteste ce pays, non ?

Moi : Non, je...

Les mots me manquent. Je m'essuie le visage avec ma manche, heureuse que la pluie dissimule mes larmes.

Kouvr : Ça va s'arranger. Qui sait, tu pourrais même finir par te plaire ici. Les miracles, ça existe !

J'en doute, même si il n'est jamais trop tard pour y croire. Et alors que nous tournons au coin de la rue, nous tombons nez à nez avec...